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France : des experts s’alarment des propositions contre la cigarette électronique

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Alors que le gouvernement veut restreindre la cigarette électronique, plusieurs experts mettent en garde contre un retour en arrière dans la lutte contre le tabagisme.

Des spécialistes alertent sur les risques de telles mesures

Le 29 mai dernier, Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, annonçait un nouveau train de mesures de lutte contre le tabagisme. Si l’extension de l’interdiction de fumer à l’extérieur de certains lieux publics a été saluée, la volonté de la ministre de restreindre les arômes pour la cigarette électronique et d’en réduire le taux de nicotine maximum autorisé a fait réagir de nombreux experts.

Auprès de TF1, la tabacologue Marion Adler a souhaité rappeler que la quantité de nicotine dans les e-liquides pour cigarettes électroniques est importante. « Si je prends suffisamment de nicotine avec une bouffée de vapotage, je vais vapoter moins souvent, et je vais rapidement avoir satisfaction et l’apaisement du manque de nicotine. » Des propos confirmés par Juliette Hazart, médecin addictologue, qui a souhaité souligner que « l’usage de la vapoteuse est un véritable outil d’arrêt du tabac pour nombre d’usagers. Et son efficacité principale vient de la nicotine ».


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Fédération addiction, association française qui regroupe des organismes et professionnels de l’addictologie, s’est également exprimée sur ces mesures. Dans son communiqué de presse, elle « alerte sur les effets contre-productifs d’un durcissement de la réglementation encadrant la vape. » Pour ces experts de l’addiction, la réduction du taux de nicotine et une limitation des arômes sont des mesures qui « risquent de freiner l’un des outils les plus efficaces de réduction des risques et de sortie du tabac, en contradiction avec les objectifs de santé publique portés par le Programme national de lutte contre le tabagisme (PNLT) ».

Il faut dire que la volonté affichée de Catherine Vautrin, de s’en prendre au vapotage pour faire diminuer le tabagisme, a de quoi surprendre. L’organisation Cochrane, mondialement reconnue pour la qualité de ses travaux scientifiques, a reconnu que la cigarette électronique est plus efficace que les substituts nicotiniques (patchs, gommes, etc.) pour arrêter de fumer. Une conclusion basée sur les résultats de 90 études.

Le tabagisme recule plus vite là où la vape est encouragée

Dans les pays qui encouragent l’utilisation de divers substituts aux cigarettes, le tabagisme est en net recul. Au Royaume-Uni, par exemple, où le gouvernement invite les fumeurs à transitionner vers le vapotage, le taux de prévalence tabagique a fortement diminué. Alors qu’il s’établissait à 18,8 % en 2014, il était tombé à 11,9 % en 2023. En Nouvelle-Zélande, pays qui encourage activement l’utilisation du vaporisateur personnel depuis 2017, le nombre de fumeurs est passé de 15 % à 6,9 %, soit une diminution de plus de 50 %.

Le cas de la Suède est un peu différent puisque le vapotage y est relativement rare, les Suédois étant plus habitués à l’utilisation des produits du tabac oraux, comme le snus ou les sachets de nicotine. En revanche, l’utilisation de ces outils, qui jouent le rôle de substituts au tabagisme, a fait du pays le premier du monde à atteindre un taux de prévalence tabagique inférieur à 5 %. Le cas de la Suède a d’ailleurs fait l’objet d’un rapport dont les auteurs, tous experts dans le domaine de la santé, concluaient que «  les mesures de lutte contre le tabagisme ne suffisent pas à elles seules » et que « l’accès à des alternatives sans fumée (cigarette électronique, snus, etc. N.D.L.R.) est d’une importance cruciale. »

Cette déclaration est d’ailleurs simplement vérifiable. Dans beaucoup de pays qui ont interdit l’utilisation de la cigarette électronique, ou l’ont fortement restreinte, le nombre de fumeurs a certes diminué, mais beaucoup plus lentement que dans les pays qui lui sont favorables.

Par exemple, au Brésil, qui interdit le vaporisateur personnel depuis 2009, le taux de prévalence tabagique était de 14,9 % en 2014 et de 12,3 % en 2022. En Thaïlande, pays qui a été jusqu’à criminaliser la simple possession d’une cigarette électronique, le nombre de fumeurs en 2014 était de 20,7 %, et n’est tombé qu’à 18,9 % en 2022. Même chose en Inde, où le taux de prévalence tabagique a diminué de seulement 0,5 % en huit ans, passant de 11,2 % en 2014 à 10,7 % en 2022.

Si les mesures souhaitées par Catherine Vautrin venaient à être mises en place, le vapotage perdrait considérablement en efficacité dans le cadre du sevrage tabagique. Des millions de vapoteurs français pourraient également se retrouver sans alternative satisfaisante, et de fait, retourner au tabagisme. L’exact opposé de ce que souhaite le gouvernement. 

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