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Etude : le nichrome en bon état, fil résistif le plus sain

Mis à jour le 22/02/2019 à 21h35
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Une nouvelle étude s’est penchée sur l’émission de composés carbonées par les e-cigarettes. Dans celle-ci, les chercheurs se sont particulièrement intéressés aux résistances, aux matériaux qui les composent et à leur utilisation. Et les résultats appellent à la vigilance sur l’état des résistances.

Une étude sur les métaux des résistances

Une nouvelle étude vient d’être publiée dans le Journal of Analytical and Applied Pyrolysis, officine consacrée à la publication d’articles traitant des applications novatrices des procédés de pyrolyse, de la caractérisation des produits liés aux réactions de pyrolyse et de l’étude des mécanismes réactionnels. Une publication extrêmement pointue, au niveau d’exigence élevé.

L’équipe qui a mené cette étude est composée de chimistes et de spécialistes de l’ingénierie chimique de l’université de Beirut, Lebanon, et de chercheurs du Center for the Study of Tobacco Products de l’université de Richmond en Virginie aux États-Unis.

Cette équipe s’est attelée à mener une étude sur la pyrolyse et ses effets sur les produits de la vape.

Les composés carbonylés ou carbonyls
Les composés carbonylés sont des composés organiques comportant une double liaison entre un atome de carbone et un atome d’oxygène, l’atome de carbone étant lié communément à des atomes d’hydrogène ou de carbone. Leur présence supposée est régulièrement pointée du doigt dans la vape, ou les taux mesurés varient entre le négligeable et des concentrations supérieures à celles du tabac.

Méthodologie

Pour ce faire, les chercheurs ont utilisé une soufflerie spécifique, à travers laquelle ils ont projeté alternativement de l’azote et de l’air saturé de propylène glycol. Pour chaque test, le temps d’exposition et les conditions de chauffe ont été contrôlés afin d’obtenir un effet similaire à celui obtenu dans la vape.

Des fils de filaments chauffants en nichrome, Kanthal et acier inoxydable ont été testés, tous dans différentes conditions. Les concentrations de produits carbonylés à la sortie du réacteur ont été mesurées en fonction de la température, du matériau du filament chauffant et de la composition du gaz vecteur (N2 vs air).

Les composés carbonés ont été recueillis et analysés à l’aide de matériel spécifique à ces composants, de manière à ne pas introduire de marge d’erreur.

Résultats

L’étude a constaté que les fils de filaments chauffants utilisés dans la vape ont un fort effet catalytique, c’est à dire qu’ils accélèrent la transformation d’un réactif sans en être eux-même transformés.

L’étude souligne que la formation de carbonyles est détectable en dessous de 250°C, contre 450 dans un environnement de chauffe sans fil résistif. Cette formation est directement liée aux matériaux utilisés pour le fil résistif, et à l’état d’usure de ce dernier.

Le fil nichrome, notamment, est celui qui offre la plus grande variation. Il est celui qui provoque le moins de pyrolyse lorsqu’il est neuf, et à la fois celui qui en provoque le plus lorsqu’il est usé.

Autre observation, la formation de carbonyles est plus importante quand on s’approche du “soufflage à sec”, c’est à dire, dans le cadre de la vape, du dry hit. Ceci pourrait s’expliquer par l’usure accélérée du métal, qui ne peut pas aussi bien disperser la chauffe sur un élément tiers.

Que faut-il en penser ?

Pour l’instant, nous n’avons pas eu accès à l’intégralité de l’étude, et cette dernière n’a pas encore, à l’heure où nous écrivons ces lignes, été commentée par d’autres chercheurs sur sa méthodologie ou ses résultats.

L’équipe qui l’a réalisée souligne que cette dernière pourrait aider dans le cadre d’une réglementation de la vape avec un objectif de santé publique. Les résultats sont, en effet, instructifs sur les matériaux et leur usure. Même si l’apparition de composés carbonyles se fait à plus basse température dans la vape qu’en soufflerie, l’étude souligne que les taux constatés sont, souvent, inférieurs à ceux de la combustion du tabac quand la résistance est en bon état.

Les auteurs n’affirment d’ailleurs pas que la vape est dangereuse, ou pire que la cigarette, simplement, et que les composants utilisés pour faire les résistances et les préconisations d’utilisations pour ces dernières doivent faire l’objet d’une attention particulière. Il n’y, a, là dedans, rien de particulièrement neuf. 

Ceci rejoint l’étude du Dr Farsalinos qui préconisait d’éviter les dry hits. D’une manière générale, ce que l’étude tient pour acquis, c’est qu’il vaut mieux vaper avec une résistance en bon état, la changer plutôt que d’essayer de la nettoyer pour prolonger son existence, et éviter les dry hits.

Nous vous tiendrons bien évidemment informés des développements de cette étude, si il y en a.

NOTE : Certains lecteurs nous ont signalé que le Dr Farsalinos déconseillait les “dry burn” et non pas les “dry hits”. Les conditions de l’expérience relatée dans cette étude placent néanmoins la résistance dans des conditions similaires, puisque nulle part il n’est fait mention de fibre. Ceci rapproche les deux études.