Alors qu’en France, les autorités nationales et locales cherchent des moyens pour sauver les buralistes en leur accordant de plus en plus de prérogatives, c’est tout l’inverse qui se passe en Espagne. Le monopole des ” Estancos ” subit des assauts répétés et de plus en plus virulents.
Le 5 janvier dernier, en vue d’un nouveau projet de loi anti-tabac en Espagne, le CNMC (Comisión Nacional del Mercado de la Competencia), équivalent à l’autorité de la concurrence en France, a rendu un rapport au gouvernement avec des recommandations en la matière.
Et la recommandation la plus choc est sans doute de supprimer, où à défaut ” reconfigurer “, le monopole des buralistes. Le CNMC a relevé un nombre important de dysfonctionnement dans cette profession.
Dans l’esprit de la commission, il s’agit surtout de remettre à plat les règles de la concurrence. En Espagne, en effet, les buralistes disposent d’un monopole pour la revente de tabac au détail, par paquets à des consommateurs, comme en France, mais aussi pour la distribution dans les stations-service, bars, restaurants et kiosques à journaux. Tous ces commerces peuvent revendre du tabac préalablement acheté aux buralistes.
Sur la vape, le CNMC s’est montré également prolixe. Aujourd’hui, en Espagne, la revente de e-cigarette est le monopole des buralistes et de quelques boutiques autorisées, environ 300, qui obéissent à une réglementation stricte. Pour le CNMC, ce monopole doit purement et simplement être annulé. Les boutiques de vape doivent pourvoir proposer d’autres produits, ce qu’elles ne sont pas autorisé à faire aujourd’hui, et les e-cigarettes, e-liquides et autres accessoires doivent pourvoir être distribués par d’autres réseaux, notamment les pharmacies et la grande distribution.
Encore sur la vape, le CNMC souligne qu’à son sens, le projet de loi espagnol visant interdire la vente des produits du vapotage sur internet doit être purement et simplement retiré.
La commission préconise enfin de sortir la fiscalité de la vape du modèle des produits de consommation courante et de lui conférer un statut fiscal spécifique, sur le modèle du tabac.
Le syndicat des buralistes espagnols est vent debout contre ce rapport, comme de bien entendu. Notons qu’il s’agit ici de préconisations sans valeur contraignante. La réaction du gouvernement espagnol, traduite dans un projet de loi, sera attendue et scrutée.
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