Bien que présentant des données limitées, cette nouvelle méta-analyse se montre rassurante pour les vapoteurs sans passé tabagique.
Un complément d’informations
Fin 2024, une étude1 s’intéressant aux effets sur la santé du vapotage chez des personnes qui n’avaient jamais fumé, était publiée. Réalisée par le Center of Excellence for the Acceleration of Harm Reduction (CoEHAR) auprès de 748 participants, celle-ci concluait qu’en l’absence d’antécédents de tabagisme, le vapotage ne serait « pas associé à une augmentation cliniquement significative de la fréquence des symptômes respiratoires ». Comprenez par là que vapoter sans avoir fumé auparavant n’aurait pas de méfaits notables sur la santé respiratoire. Pour compléter cette recherche, une partie des auteurs de la précédente étude vient de publier les résultats d’une nouvelle méta-analyse2.
Les travaux sur les effets de l’utilisation d’un vaporisateur personnel chez une population qui n’a jamais fumé étant rares, cette méta-analyse n’a pu regrouper que dix études à ce sujet. À noter également, dans toutes les études retenues, le comportement tabagique passé était toujours auto-déclaré. Leurs auteurs n’ont donc réalisé aucune vérification pour s’assurer que les participants n’avaient réellement jamais fumé par le passé. Une absence de vérification qui constitue une limite méthodologique, car certains participants pourraient minimiser ou omettre leur consommation passée de tabac.
Malgré les limites de cette méta-analyse, les chercheurs indiquent dans leurs conclusions que l’utilisation d’une cigarette électronique sans passé tabagique « peut présenter des risques légers de toux et de respiration sifflante », mais « ne semble pas présenter de symptômes ou d’effets indésirables respiratoires plus importants ou cliniquement significatifs à court et à moyen terme », sur une durée de 1 à 5 ans.
Si cette méta-analyse apporte un éclairage intéressant, ses conclusions restent limitées par le faible nombre d’études disponibles et l’absence de vérification du statut tabagique des participants. Il s’agit néanmoins d’une nouvelle avancée dans la connaissance des effets du vapotage sur la santé chez des personnes qui n’ont jamais fumé.
D’autres recherches ayant démontré que la cigarette électronique pourrait jouer un rôle de détournement du tabagisme, le nombre de vapoteurs n’ayant jamais fumé pourrait croître au cours des prochaines années, offrant ainsi l’occasion de récolter des données plus précises à ce sujet.
Parmi les auteurs de cette étude se trouve le professeur Riccardo Polosa, qui a reçu, par le passé, des financements du cigarettier Philip Morris International, ainsi que de l’entreprise américaine Juul, dont une partie a appartenu au cigarettier Altria. Le professeur a également été consultant pour British American Tobacco. Arielle Selya, qui fait également partie des auteurs de cette méta-analyse, a rapporté des liens financiers avec le fabricant de cigarettes Philip Morris International, ainsi qu’avec Global Action to End Smoking, organisation anciennement appelée Foundation for a Smoke-Free World, créée et financée par le même cigarettier. Ces liens financiers, bien que courants dans le domaine de la recherche, doivent être pris en compte dans l’interprétation des résultats.
1 Goicoechea, J.Z., Boughner, A., Lee, J.J.C. et al. Respiratory symptoms among e-cigarette users without an established smoking history in the VERITAS cohort. Sci Rep 14, 28549 (2024). https://doi.org/10.1038/s41598-024-80221-8
2 Caci, G., Selya, A., La Rosa, G. R. M., Spicuzza, L., Morjaria, J. B., Geraci, G., & Polosa, R. (2025). Respiratory effects associated with electronic cigarette use in never-smokers: A systematic review. Respiratory Medicine, 205, 106789. https://doi.org/10.1016/j.rmed.2025.106789
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