Malgré l’éternel débat faisant rage entre les défenseurs d’une vape exclusivement vendue en vape shops, et ceux qui prônent l’accessibilité du produit, notamment grâce au réseau des buralistes, force est de constater que les liquidiers ayant fait le choix de distribuer leurs produits via les bureaux de tabac, se portent bien.
Un marché en plein essor
Si l’on en croit les dernières déclarations de l’entreprise, avec 35 % de croissance cette année, et 44 % l’année dernière, So Good, liquidier bien connu de la vaposphère pour les déclarations fracassantes de Cédric Lacouture, son fondateur, se porte plutôt bien. La marque au logo vert viendrait même de déménager ses bureaux de 1 000 m² dans un nouveau local quatre fois plus grand, afin d’y installer son laboratoire et ses différentes installations logistiques.
Ce succès, outre son respect autoproclamé des bonnes pratiques, elle le doit aussi à son réseau de distribution comptabilisant, d’après son fondateur, plus de 6 000 buralistes aujourd’hui.
Et So Good n’est pas la seule marque de e-liquide en bureaux de tabac à bien se porter ! Il y a quelques jours, dans une interview accordée au blog Le Monde Du Tabac, Vincent Van Meenen, directeur commercial et marketing de la marque Nhoss, déclarait être sur le point de passer de 17 à 26 commerciaux afin d’ « assurer un suivi plus régulier auprès de nos clients buralistes ».
Il faut dire que cette marque concurrente serait quant à elle distribuée dans pas moins de 7 000 bureaux de tabac, et que la dernière édition du Losangexpo, aurait, paraît-il, été « un excellent cru » confirmant « l’énorme demande du réseau ».
Vincent Van Meenen conclut ainsi :
« Il n’y a pas de petits buralistes, mais des buralistes qui veulent développer leur chiffre d’affaire en fonction de leur potentiel. Avec Nhoss qui a toujours été à leurs côtés, tous les ingrédients sont réunis pour que les buralistes performent de plus en plus sur ce marché croissant du vapotage ».
Une distribution encore mineure chez les fabricants traditionnels
D’après nos échanges avec plusieurs fabricants de e-liquides français, dont la distribution historique tournée vers les boutiques spécialisées s’est récemment ouverte aux buralistes, le marché des bureaux de tabac ne représenterait pour le moment qu’une infime partie de leurs revenus.
Si le débat vape shops contre buralistes est bien réel, et que des valeurs éthiques s’entrechoquent à un pragmatisme économique, la portée du marché des buralistes n’a pas encore atteint son plein potentiel chez les fabricants traditionnels.
Regrettant souvent un débat polarisé qui “divise la communauté professionnelle de la vape”, ces fabricants nous ont confié des chiffres allant d’une dizaine à quelques centaines de buralistes ayant pour le moment réellement intégré leur circuit de distribution. Nous sommes donc encore loin des milliers clamés par les leaders de ce réseau, Nhoss ou So Good.
Cette lenteur au développement pourrait s’expliquer par des exigences de la part des fabricants parfois incompatibles avec le lieu de vente (manque de formation ou de temps pour accompagner le client), mais aussi par un frein évident lié au débat. Tiraillé entre la nécessité d’élargir un réseau qualifié sous couvert d’une vape plus accessible, et l’angoisse de perdre le soutien des boutiques spécialisées dans un débat éthique, le réseau traditionnel du e-liquide français pourrait avancer à tâtons, faute d’un sentiment total de confiance pour attaquer ce nouveau marché.
Gagner cette part du gâteau (environ 4000 boutiques spécialisées contre 25 000 buralistes) attise forcément les convoitises, mais se confronte aussi à une intégration stratégique complexe. Des problématiques que Nhoss ou So Good n’ont probablement pas eu à gérer dans leur croissance.
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