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Bloomberg refuse le dialogue à propos de la cigarette électronique

Mis à jour le 15/07/2024 à 14h26
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Malgré de nombreuses sollicitations de la part d’experts indépendants, le milliardaire continue de refuser toute rencontre et campe sur sa position antivape.

Le ciel en attente de son sauveur

Milliardaire suite à la mise en place d’une brillante idée qui remonte aux années 1980, à travers sa société Bloomberg LP, Michael R. Bloomberg est aujourd’hui le 11e homme le plus riche du monde, avec une fortune estimée à 50 milliards de dollars en 2018, selon le magazine Forbes. Si l’homme est aussi connu pour avoir été maire de la ville de New York entre les années 2002 et 2013, il est également à la tête d’une vaste organisation philanthropique portant son nom. Parmi les objectifs de cette organisation se trouve la protection de la santé publique, dont fait partie la lutte contre le tabagisme. Nous ne reviendrons pas sur les nombreuses actions antivape de Bloomberg Philanthropy aujourd’hui, mais plutôt sur son entêtement à ne pas vouloir entendre raison.  

Votre célèbre injonction “In God we trust. Tous les autres, apportez vos données” est une bonne chose, et devrait être une maxime universelle en philanthropie. Mais elle implique une obligation réciproque d’être ouvert à des données stimulantes et de poursuivre des objectifs philanthropiques avec une curiosité sans cesse renouvelée pour ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas et les conséquences perverses plausibles d’interventions bien intentionnées.Extrait de la lettre à destination de M. Bloomberg

En mai dernier, plusieurs experts indépendants ont rédigé une lettre, aujourd’hui rendue publique, à destination du milliardaire. Dans le document, ils lui rappellent sa célèbre maxime In God we trust. Everyone else, bring data, que l’on pourrait traduire par une manière de dire que seul Dieu peut être cru aveuglément, et que tout le reste des gens doit apporter des données étayant ses dires. Des données que, justement, les experts demandent à Bloomberg de prendre en compte, concernant le vapotage. 

Pour se faire, ils proposent à l’homme de lui envoyer une petite délégation d’experts, afin de se rencontrer en privé et pouvoir discuter de données qui pourraient susciter une réflexion stratégique sur l’approche de Bloomberg Philanthropies en matière de lutte antitabac, et plus particulièrement sur son opposition à la réduction des risques liés au tabac.

Il n’y a aucune volonté de débattre. Ils ont décidé que l’étude de la cigarette électronique est terminée.K. Michael Cummings, auteur principal de la lettre envoyé à Bloomberg Philanthropies

Une lettre qui aura bien droit à une réponse, dans laquelle il n’est nullement mentionné une quelconque volonté de rencontrer les experts, ni même de prendre en compte les nombreuses études démontrant les bénéfices de la cigarette électronique pour la santé publique. Pour Bloomberg Philanthropies, les choses sont claires, la vape est une porte d’entrée vers le tabagisme pour les plus jeunes, et sa disponibilité en tant que produit de consommation courante, un danger. 

Pourtant, aux yeux de nombreux acteurs de la lutte antitabac, le véritable danger est bien de combattre l’e-cigarette, outil de sevrage tabagique reconnu comme étant plus efficace que tout autre substitut nicotinique par de nombreux travaux scientifiques. Mais Bloomberg n’en a cure, après tout, comme il le déclarait au New York Times il y a quelques années : 

« Je vous le dis, s’il y a un Dieu, quand j’arriverai au paradis, je ne m’arrêterai pas pour être interviewé. J’y vais directement. J’ai gagné ma place au paradis ».