Le vent de panique américaine qui a frappé à tort le monde de la vape a eu des conséquences sévères auprès du consommateur. Les professionnels sont formels : apeuré par les médias, celui-ci fréquente moins les boutiques et diminue ses achats. Quand le mauvais journalisme créé du tabagisme.
Tu as vu, ça tue
Sauver des vies et se faire traiter d’assassin ? Cela semble impossible, et pourtant : c’est ce qui est arrivé dans quelques boutiques de vape, où des primo vapoteurs mal informés sont venus faire valoir leur mécontentement irrationnel. En cause, les titres de la presse, qui laissent les plus putassiers des racoleurs de clics rêveurs.
A noter qu’en accord avec les boutiques qui nous ont apporté leur témoignage, nous ne les citerons pas. Le but n’est pas de stigmatiser une clientèle mal informée, mais nous ne nous gênerons pas, en revanche, pour pointer du doigt ceux dont le métier est de les informer, et qui préfèrent céder aux sirènes de la facilité.
Les dégâts sont bel et bien réels : chez plusieurs fabricants et distributeurs de liquides et de matériel, on constate une chute, légèrement amorcée lors de la publication du « rapport » de l’OMS, mais plus encore depuis le scandale lié à la drogue aux USA, et attribué à la vape, puisque ce sont des vapoteuses qui ont été utilisées pour consommer ce produit frelaté illégal.
Entre 20 et 30 % : c’est la chute constatée ces dernières semaines chez beaucoup d’acteurs, par rapport à la même période l’an dernier. 30 % de commandes en moins chez ces fournisseurs, c’est directement la mesure d’impact, avec une très faible marge d’erreur, sur la population.
Chiffres confirmé par plusieurs boutiques : le nombre de kits vendus en septembre 2019 par rapport à septembre 2018 est inférieur dans les même proportions. Les ventes de liquides plébiscités par les nouveaux vapoteurs suivent la même courbe. Seuls les magasins spécialisés dans la vape plus technique et visant une clientèle de convaincus semblent épargnés.
Mais ces chiffres n’indiquent pas seulement une baisse de croissance, mais bien un reflux : non seulement la vape attire beaucoup moins de fumeurs soucieux d’arrêter, mais certains fumeurs qui étaient passés à la vape renoncent et préfèrent reprendre le tabac.
Journaliste, assassin
Pour vous donner une idée de ce que ça représente, prenons les hypothèses basses : 1 700 000 vapoteurs en France. D’autres chiffres annoncent 3 millions. La vérité se situe sans doute entre les deux, avec une nuance entre les vapoteurs « à temps plein » et les vapofumeurs.
20 % de ces vapoteurs qui arrêtent et retombent dans le tabac, ça fait 340 000 personnes.
Sachant que un fumeur sur deux mourra prématurément d’une maladie liée au tabagisme, cela signifie que le presse française a assassiné de sang-froid 170 000 personnes.
Un autre petit détail qu’il convient de prendre en compte : un fumeur français, en moyenne, c’est dix cigarettes par jour, soit un paquet tous les deux jours. Il y a environ 6.80 euros de taxes par paquet. Un simple calcul nous indiquera donc que ce sont 210 millions d’euros de taxes par an qui rentreront dans les caisses de l’état français. Largement de quoi subventionner des journaux moribonds dont beaucoup ne survivent que par l’argent public, et l’avantage fiscal lié à la carte de presse (7650 euros par an à déduire de ses revenus imposables).
Certains iront me pointer ici où là des biais de raisonnement, une simplification voire une déformation de la réalité, bref, de m’arranger pour avoir un titre qui claque, et surtout, diront que j’accuse sans savoir. A tout ceux là, je répondrai simplement : mais c’est pas moi qui ai commencé.
Il subsiste, au dessus de la curée, quelques irréductibles, des journalistes, des vrais. Ils ne se sont pas contentés de suivre la vague, ni, à contrario, de défendre la vape coûte que coûte. Ils ont fait leur travail, collecté des faits, et les ont rapportés au public. Ils sont rares, mais il convient ici de les saluer : bravo. Triste constat, de devoir aujourd’hui féliciter quelqu’un de simplement avoir fait le travail qu’il est censé faire et pour lequel il est compétent.
Cet article d’opinion n’engage que le point de vue de son auteur et ne représente pas forcément l’avis de la rédaction.