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Avenir de la vape française : de quoi faut-il vraiment s’inquiéter ?

Mis à jour le 9/07/2024 à 8h26
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Le parlement européen a infligé un camouflet aux défenseurs de la cigarette électronique hier, en incluant le fameux article 18 à la directive tabac. S’il s’agit bien d’une mauvaise nouvelle, ce n’est pourtant pas la plus mauvaise, d’autres dangers, plus sournois, rôdent…

Le vapoteur se dirige-t-il vers un avenir radieux ? On pourrait facilement en douter ...

Le vapoteur se dirige-t-il vers un avenir radieux ? On pourrait facilement en douter …

La commission de Santé Publique du parlement européen a donc approuvé hier le texte du 18 décembre sur la directive tabac, incluant l’article 18. Mauvaise nouvelle pour la vape, peut être. Ou pas de nouvelle du tout pour la vape, probablement : il est probable que la Commission de Santé a été consultée lors de l’élaboration de ce texte, et il aurait été simplement extraordinaire qu’ils votent contre une proposition qu’ils avaient eux même fait.

Nous n’avons pas perdu de bataille

Cette bataille là n’est donc pas une défaite, puisqu’il s’agit simplement d’une étape écrite à l’avance du processus législatif européen. Il en reste encore beaucoup, le vote à la commission, l’initiative citoyenne européenne, puis l’application dans le droit national, le tout avec son lot d’élections intermédiaires.

Comprenez bien cette équation, elle est importante : il y a deux millions de vapoteurs en France, si on enlève ceux qui ne sont pas au courant de cette législation, et les conjoints de vapoteurs restant, il y a à peu près un million de personnes dans le pays susceptibles de montrer leur intérêt pour la va pote de manière forte.

– Bonjour, Monsieur le député, je viens vous voir pour la vapote
– J’en ai rien à foutre, dégagez !
– J’apporte un million de voix pour les élections
– Asseyez-vous, cher Monsieur, pardonnez moi, je vous avais confondu avec les lobbys, ils ne cessent de m’importuner.

Le tout est de pouvoir s’organiser. Les vapoteurs n’ont pas encore compris une chose importante : ils pensent que la guerre se gagnera grâce à la justice et au bon sens. Or, ce conflit est politique, ni justice ni bon sens n’y ont leur place. La seule chose que peuvent craindre plus de perdre les élus que les petits cadeaux que leur font les lobbys, c’est la place qui leur permet d’en profiter.
Vous me direz que j’ai une piètre opinion des politiques. Oui, c’est vrai, mais c’est parce que je les connais personnellement.

Montrer son intérêt de manière forte, c’est aussi se saisir de l’initiative citoyenne. Ce n’est pas une pétition, mais une procédure prévue dans le droit européen. Si elle regroupe un million de signatures de citoyens européens venant d’au moins un quart des pays membres, soit huit pays, alors la commission est obligée d’étudier la proposition ainsi faite. Oui, la signature est longue, relativement, puisque votre identité est vérifiée, mais c’est peut être la solution pour que vous ne soyez pas obligés de retourner à la tueuse. Le lien est en bas de cet article.

D’autres suivront. Mais en attendant, ne vous faites pas un ulcère pour ce qui s’est passé hier, dans un sens comme dans l’autre, commission ou vapoteurs, c’était écrit d’avance, on était dans la routine légale.

Danger immédiat

Le danger immédiat, c’est la proposition d’une petite taxe sur la cigarette électronique en France. Oh, ce n’est rien, 5 % tout au plus, on est tous prêts à payer ça.
Mais le piège n’est pas dans le montant de la taxe, il est dans la taxe elle-même. Comprenez, le plus dur à faire avaler dans une taxe, ce n’est pas son montant, c’est son principe même. Le moment était bien choisi : alors que l’on parlait d’interdiction, voilà que cette menace se trouve tenue à distance, pour le moment, et que le gouvernement tient un discours courtois. « Finalement, vous n’êtes pas des personnes si épouvantables, nous allons vous accepter parmi nous. Par contre, il serait fort aimable que vous nous versiez une petite contribution, pour financer les études ». Et les vapoteurs soulagés de mettre la main au portefeuille.

Or, la taxe a un fonctionnement simple : une fois que vous aurez accepté de la payer, on pourra l’augmenter à volonté, vous râlerez, mais vous continuerez de la payer. Ou bien vous cesserez de la payer, en quittant la vape, mais jamais, au grand jamais, vous ne remettrez en cause la taxe.
Vous ne me croyez pas ? Entre 1991 et 2001, les taxes sur les cigarettes ont augmenté de 94 %. Beaucoup ont râlé, certains ont arrêté de fumer, mais avez vous vu un politique, un seul, proposer dans son programme de supprimer les taxes sur le tabac ?

Il suffit d’un décret pour augmenter une taxe. Tout se fait en catimini, dans le bureau d’un ministre. Plus de négociations, plus de discussions. Et, le jour ou vous viendrez discuter de la vapote avec un élu, celui-ci aura un argument imparable « Ah, mais non, la e-cigarette n’est pas un produit de consommation courante, la preuve, elle a une taxe spécifique ».

Aux fronts, au pluriel

Les vapoteurs doivent bien prendre conscience qu’il n’y a pas un seul front sur lequel combattre, mais plusieurs. Le terrain européen, bien entendu, le terrain national, avec un gouvernement qui cherche de l’argent partout, mais aussi le terrain de la rue, avec les buralistes, qui sont, on l’ignore trop souvent, des leaders d’opinion auprès de leurs clients, et qui attaquent inlassablement le marché de la e-cig.

Si l’on se consacre uniquement au terrain européen, et qu’on laisse le gouvernement nous taxer, c’est à dire tuer l’intérêt financier de la vape, et interdire toute publicité, donc nous ôter les moyens médiatiques de contrer les buralistes, alors peu importe ce que l’Europe décidera, parce que ça ne changera plus rien. Il y a donc besoin d’actions et de vigilance, plus que jamais.

Ceci dit, pour vous remonter le moral, songez donc que ce petit objet que vous avez dans la main et sur lequel vous tirez probablement en lisant ceci préoccupe des gens très importants. Cela peut vous faire sourire, surtout si vous songez que vous avez dans votre portefeuille un autre objet qui les préoccupe encore plus : une carte d’électeur.


Initiative citoyenne européenne

Important : Il ne s’agit pas d’une énième pétition mais d’une réelle participation politique à l’avenir de la cigarette électronique en Europe.

Munissez-vous de votre carte nationale d’identité pour défendre votre liberté de vapoter et participez directement au développement de la politique européenne au sujet des cigarettes électroniques. Un million de signatures doivent être récoltées avant le 25 novembre 2014, et atteindre un quota minimum dans sept états membres : http://www.efvi.eu/index.fr.html