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Au Québec, l’interdiction des arômes ferait replonger les vapoteurs dans le tabagisme

Mis à jour le 3/07/2024 à 11h17
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Ils seraient près d’un vapoteur sur cinq à avoir repris la cigarette, et 12 % à avoir commencé à fumer alors qu’ils ne l’avaient jamais fait auparavant. 

Tabagisme et marché noir reviendraient sur le devant de la scène

« En abolissant les saveurs dans le vapotage en octobre dernier, le gouvernement du Québec a fait en sorte que des milliers de fumeurs qui avaient arrêté de fumer grâce au vapotage risquent fortement de retourner à la cigarette en plus d’enlever à ceux qui voulaient arrêter de fumer, un moyen efficace de cessation tabagique reconnu par Santé Canada ». C’est ainsi que sont accueillis les visiteurs du web lorsqu’ils se rendent sur le site internet de la Coalition des droits des vapoteurs du Québec (CDVQ), une association qui milite pour la défense de la cigarette électronique dans la province francophone du Canada. 

En août 2023, sous prétexte d’une augmentation du nombre de jeunes qui vapotent, le gouvernement de Québec prenait la décision d’interdire tous les arômes dans les e-liquides, autres que celui du tabac. Cette interdiction, qui était entrée en vigueur le 31 octobre dernier, avait affolé de nombreux acteurs favorables au vapotage, redoutant les répercussions que cette nouvelle législation aurait sur les vapoteurs actuels. 


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Aujourd’hui, huit mois après l’entrée en vigueur de l’interdiction des arômes, la Coalition des droits des vapoteurs du Québec a publié les résultats d’un sondage réalisé par la firme de recherche Léger. Réalisé auprès de 1 001 Québécoises et Québécois, la moitié ayant entre 16 et 24 ans, et l’autre 25 ans ou plus, ils démontrent que de nombreux vapoteurs ont recommencé à fumer suite à la disparition des arômes

Extrait du sondage Léger, réalisé pour La Coalition des droits des vapoteurs du Québec.

Ils seraient ainsi plus d’un vapoteur sur cinq (22 %) à être retournés au tabagisme depuis le 31 octobre. Plus inquiétant encore, ils seraient aussi 14 % à avoir commencé de fumer depuis cette date. Autrement dit, des vapoteurs qui n’avaient jamais fumé par le passé, et qui avaient fait le choix de se tourner vers la cigarette électronique pour consommer de la nicotine de manière moins risquée que dans le cadre du tabagisme, auraient aujourd’hui fait le switch vers la cigarette, produit dont on sait qu’il tue un utilisateur sur deux. Et parmi ceux n’ayant pas commencé ou recommencé à fumer, ils seraient 11 % de plus à y songer. 

La mesure aurait également eu des répercussions économiques puisque la CDVQ indique que les vape shops ayant scrupuleusement suivi la loi auraient perdu près de 50 % de leur chiffre d’affaires, lorsque d’autres auraient tout simplement fermé. Une partie des vapoteurs du pays se serait alors tournée vers le marché noir pour continuer de se procurer des e-liquides aromatisés. Un marché parallèle hors de tout contrôle, au sein duquel des produits potentiellement dangereux peuvent circuler librement. 

Il ne reste désormais plus qu’à voir si, comme le réclame Valérie Gallant, porte-parole de la CDVQ, Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux au Canada, reviendra sur cette décision et trouvera un autre levier pour réglementer le marché de la cigarette électronique sans pour autant interdire les arômes. 

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