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Vive polémique après les déclarations de l’Association Médicale Australienne

Mis à jour le 18/07/2017 à 17h59
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Le parlement australien a lancé une consultation publique sur la cigarette électronique qui s’est terminée le 12 juillet dernier. La contribution de l’Australian Medical Association et les allégations de Simon Chapman contre certains participants ont déclenché une vague d’indignation.

Passerelle et renormalisation

Le 11 juillet dernier, l’Australian Medical Association (AMA) a officialisé sa position  sur la cigarette électronique, détaillée dans sa contribution à la consultation fédérale 

L’AMA considère qu’il n’existe aucune preuve suffisante pour affirmer que les vapoteuses aident les fumeurs à arrêter la cigarette. Son président, le Dr Gannon, affirme que les industriels du tabac tirent profit des nouveaux produits dont les cigarettes électroniques pour créer ou maintenir la dépendance chez les fumeurs.

La cigarette électronique ne doit pas être promue comme un outil d’aide au sevrage“, déclare-t-il. malgré cela, de nombreux vendeurs sur internet indiquent que les vapoteuses peuvent aider les fumeurs à s’éloigner définitivement des cigarettes. “Nous ne devons pas faire en sorte que ces produits deviennent une alternative socialement acceptable au tabagisme” ajoute-t-il.

À Lire : La vape pourrait contribuer à une dénormalisation du tabagisme

Selon lui, les vaporisateurs renormalisent l’acte de fumer. “Les cigarettes électroniques peuvent retarder les fumeurs dans leur tentative de sevrage, de plus elles sont susceptibles de faire croire aux enfants qu’il est positif de fumer” explique le Dr Gannon.

Il préconise leur interdiction aux moins de 18 ans et de les soumettre aux mêmes restrictions de publicité que les cigarettes conventionnelles. En mars dernier, la Therapeutic Goods Administration (TGA) a décidé de maintenir l’interdiction de la vente des cigarettes électroniques contenant de la nicotine.

Tous des héros

En réponse à l’appel de l’association australienne NNA notamment, des dizaines de vapoteurs ont déposé leur témoignage racontant comment l’e-cigarette les avait aidés à arrêter de fumer.

Dès le 11 juillet, des allégations récurrentes de Simon Chapman, professeur émérite de santé publique, opposant aux substituts nicotiniques et a fortiori à la cigarette électronique, ont été relayées par de grand médias australiens. Selon le professeur, les défenseurs de la vape et en l’occurrence les auteurs des témoignages sont des pantins manipulés, voire payés, par l’industrie du tabac pour influencer la consultation fédérale.

Vous êtes un peu ignorant. Je critique depuis longtemps les substituts nicotiniques largement surfaits

Révoltée par ces attaques, la NNA a réagi “nous avons rendu nos histoires publiques malgré la peur d’être poursuivis pour possession de nicotine“, précisant que c’était la première fois pour la plupart des contributeurs qu’ils s’engageaient dans un processus politique intimidant, “nous sommes tous des héros“.

Simon Chapman sait l’impact des histoires personnelles“, rappelle l’association, “il l’écrit dans son manuel d’activisme anti-tabagisme. (…) Mais, le comité n’est pas fou. Ils sauront que ce sont de vraies histoires. (..) De plus en plus de politiciens connaissent personnellement des gens qui n’ont pu arrêter de fumer en raison de leur vécu (…) alors, prenez courage, continuez le combat, même s’il peut prendre encore un peu de temps. Nous gagnerons, parce qu’ils se battent pour une idéologie, alors que nous nous battons pour notre vie.”

Prévalence tabagique stagnante

Les vapoteurs ont reçu le soutien du Pr Colin Mendelsohn, un spécialiste du traitement du tabac à Sydney. La soumission de l’AMA est “honteuse“, “criblée d’erreur” et “ignore les preuves internationales“.

Le docteur australien relève que dans le document soumis à la consultation fédérale,  l’AMA affirme “fièrement” l’autorité de l’Australie en matière de contrôle du tabac mais qu’elle se réfère au taux de tabagisme de 2013 et ignore les données de 2016. Ces dernières montrent une stagnation de la prévalence tabagique depuis 2013. Un argument en faveur de la mise en oeuvre de stratégies innovantes, telles que la cigarette électronique.

Désillusion

Il ne s’agit pas d’aider les fumeurs ou de réduire la morbidité et la mortalité des maladies liées au tabagisme. Il s’agit plutôt de protéger le monde du fléau de la dépendance elle-même, sans égard pour l’impact de ces déclarations et ni de ces politiques sur la vie des fumeurs” analyse désillusionné le Professeur Michael Siegel de l’université de Boston.

Il regrette que les fumeurs soient “littéralement sacrifiés pour ce qui est estimé être le «plus grand bien» : protéger le monde de la dépendance à la nicotine“. Avec cette déclaration de l’AMA, confie-t-il “il est maintenant clair pour moi qu’il y a une réflexion au sein du mouvement anti-tabac,  tout simplement malfaisante“.

Enervés

Le britannique Christopher Snowdon de son coté affirme “il existe évidemment un grand mouvement pro-vape populaire. Ils sont légion. Ils organisent des évènements, des conférences, de nombreux forums en ligne, des pages Facebook, des comptes Twitter, etc. Vous pouvez les contacter, les rencontrer, leur parler face à face. Ils ont répondu à cette consultation en donnant leur nom (…) Ils sont réels et ils sont, à juste titre, énervés“.

À Lire : “La colère des vapoteurs est justifiée, ils sont attaqués”

Pour le blogueur, en proférant ces accusations, Chapman avertit fumeurs et vapoteurs : “vous ne méritez pas d’être entendus et si vous essayez, vous serez calomniés, dépréciés et déshumanisés par des prohibitionnistes professionnels qui ont des amis dans les médias“. “Décrire les vapoteurs comme «pantins» et «trolls» ne changera pas le fait que les e-cigarettes ont le soutien de nombreux médecins et organisations médicales respectées. L’astuce vieillit.