Si vous ne fumez pas, ne vapotez pas.
Guillaume Roche, dans l’Actu société de Première.fr du 25 juin, nous rend compte de la situation actuelle en matière de cigarette électronique au cannabis.
Pour synthétiser, il faut partir du constat que les e-liquides à base de THC existent déjà, qu’ils soient composés par les vapoteurs eux-mêmes qui incorporent le THC dans leur liquide, ou soient en phase de réalisation notamment par l’Entreprise Cannabee Products INC qui dans sa publicité annonce clairement son existence « mais à but thérapeutique », mais admet que la commercialisation de l’eJoint ne se fait pas encore en masse pour diverses raisons dont l’une, si on la décrypte, est quand-même que le public potentiellement demandeur est loin de se limiter à des « patients ».
Il n’empêche que David DeGeeter, copropriétaire de cette société domiciliée en Californie, maintient qu’il compte bien pousser ses recherches plus loin pour aboutir à « une huile de cannabis concentrée et assez fluide pour fonctionner dans une cartouche » qu’il intentionne de vendre dans le monde entier.
Alors, « escroquerie caractérisée », comme l’affirme Nicolas Guyot qui gère E-Brumair, gadget, ou réelle nouvelle façon d’ingérer du cannabis ?
En l’état actuel, on ne peut guère que se contenter d’une opinion de principe.
Le sujet n’est pas anodin. Qu’on le veuille ou non, nous sommes en présence d’un produit dont la vente n’est pas licite, contrairement au tabac. Comme le fait remarquer à propos Sylvain Filatriau (Absolute Vapor), « un tel produit nécessite un avis médical pour évaluer les effets sur la santé de cette façon de prendre du Thc ainsi que les concentrations requises et ne pourrait en aucun cas être fabriqué par des entreprises extérieures à l’industrie pharmaceutique. A cela s’ajouterait le temps nécessaire pour obtenir les AMM ».
Quel que soit son avenir, l’eJoint ne pourrait être réservé qu’à des visées thérapeutiques et analgésiques.
Il est évident que conformément à la législation actuelle, les pouvoirs publics ne sauraient tolérer la vente libre d’e-liquides contenant du THC alors que le produit est interdit. Ce qui pose aussi la question de sa commercialisation : je vois difficilement une autre voie qu’une prescription médicale et une délivrance en pharmacie (il y a effectivement, comme le souligne S.Filandriau, un risque de détourner la fonction de la cigarette électronique, qui est d’ingérer plus ou moins de nicotine sans la nocivité du tabac, pour en arriver à un « joint électronique pour tous !»).
Après les difficultés rencontrées en France suite au rapport du mois de mai sur la cigarette électronique (notamment concernant sa publicité et sa commercialisation), il n’est peut-être pas opportun de se lancer bille-en-tête dans la promotion à tout va de l’eJoint !
Il n’empêche et dans l’absolu, je reste convaincue d’une chose : à tout prendre, mieux vaudrait et de loin un liquide contenant du THC que du tabac. Les consommateurs de cannabis sont pour la plupart des fumeurs. Pourquoi ne pas renverser la « vapeur », et faire de futurs consommateurs d’eJoint de futurs vapoteurs ? Notre santé, elle, aurait tout à y gagner.
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