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Vapotage et infarctus, l’étude retirée, les dégâts restent

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Une petite bonne nouvelle, mais une bonne nouvelle quand même : après huit mois d’intenses protestations de la communauté scientifique, l’étude de Stanton Glantz sur le lien entre vapotage et infarctus a été rétractée par le Journal of American Heart Association (JAHA).

Retrait et débâcle

Stanton Glantz, un médecin américain directeur du “Center for Tobacco Control Research and Education” cumule les études très négatives à l’égard de l’e-cigarette

C’est fait ! Après que de nombreux chercheurs à travers le monde se soient insurgés contre l’étude co-signée par Stanton Glantz et quelques faire-valoir et que plusieurs médecins américains aient demandé à ce qu’elle soit retirée, le Journal of American Heart Association (JAHA) a accédé à leur demande.

Cela aura pris huit mois. Il faut dire, au crédit du JAHA, que la rétractation d’une étude n’est pas anodine et ne se fait pas en un claquement de doigts : la contestation doit être précisément formulée, et la rétractation peut intervenir soit avec l’accord des auteurs, soit sans, mais dans ce cas l’avis d’un comité se basant sur les preuves scientifique est requis.

A ce titre, le communiqué du JAHA est croquignolet. L’association explique que, face à un certain nombre de remarques, ils ont demandé aux auteurs de préciser l’âge du premier infarctus et l’âge de l’utilisation de la première e-cigarette. Les auteurs ont fourni des données supplémentaires dont la nature n’a pas été précisée, mais qui, selon le JAHA, ne répondait pas à la question posée.

L’association a alors formulé plus précisément la question « les infarctus ont-ils eu lieu avant ou après la première utilisation de cigarette électronique ? ». Et vous avouerez que cette question est cruciale. Pour répondre à cette question, l’éditeur a donné un délai à l’équipe. Au terme de ce délai, toujours rien… Au prétexte que les auteurs de l’étude ne peuvent actuellement pas accéder à la base de données.

« Compte tenu de ces problèmes, les rédacteurs craignent que la conclusion de l’étude ne soit pas fiable » termine le communiqué. Traduction : les auteurs de l’étude ont préféré donner leur accord pour le retrait de celle-ci plutôt que de subir l’humiliation et les conséquences d’un retrait par un comité. Ce qui leur permet d’éviter des questions gênantes, voire une accusation de fraude.

Ainsi, tout le monde est content. Tout le monde ? Non. Un petit village d’irréductibles fait remarquer que cette rétractation étant volontaire, rien n’empêchera ses auteurs de publier d’autres études à l’avenir. Et que le grand public étant peu au fait de ces nuances scientifiques, en même temps que la presse, si hâtive pour diffuser l’étude, fera peu de cas de son retrait, les dégâts se feront ressentir sur le long terme. Il n’y a qu’à voir les conséquences trente ans plus tard des travaux bidons d’Andrew Wakefield sur le lien entre vaccination et autisme…

Ce n’est pas demain la veille que Stanton Glantz effacera son petit sourire satisfait.

Le texte du retrait du JAHA

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