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Vapotage des jeunes : des experts demandent à la FDA de ne pas prendre de mesures disproportionnées

Mis à jour le 19/04/2023 à 15h06
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Dans une récente lettre, plusieurs experts en santé publique ont demandé à la FDA de prendre des mesures « calibrées » et « proportionnées » afin de ralentir le vapotage des jeunes, sans pour autant handicaper les fumeurs qui souhaiteraient se tourner vers la vape. 

Le vapotage des jeunes toujours au centre des débats

Les jours passent et se ressemblent aux États-Unis. En effet, voilà déjà plusieurs mois que la FDA ne cesse de lutter contre la « tragédie de santé publique » que représente le vapotage des jeunes. 

Dernièrement, l’organisme de santé a même annoncé un vaste plan d’action afin de « contrer la tendance inquiétante de la consommation de nicotine chez les jeunes ». Un plan d’action agissant à plusieurs niveaux mais dont certains experts semblent s’inquiéter.

C’est donc dans un climat tendu que 7 personnes ont rédigé une lettre destinée au commissaire de la FDA afin de lui demander de tenir compte des « effets néfastes possibles sur la santé publique qui pourraient découler d’une intervention disproportionnée » et de prendre ainsi « des mesures soigneusement calibrées et proportionnées » au problème que représente effectivement l’augmentation du taux de jeunes qui vapotent aux USA. 

Voir les signataires de la lettre

Thomas J. Miller
Procureur général de l’Iowa
 
David B. Abrams, Ph.D.
Professeur, Sciences sociales et comportementales, NYU College of Global Public Health New York University. New York. USA.
 
Clive Bates
Directeur, Counterfactual Consulting, Ancien Directeur, Action on Smoking and Health UK Londres, Royaume-Uni
 
Thomas J. Glynn, Ph.
Chargé de cours adjoint Faculté de médecine Université Stanford
 
Lynn T. Kozlowski, Ph.D.
Professeur de santé communautaire et de comportement en matière de santé Ancien doyen de la Public Health School of Public Health and Health Professions University at Buffalo, State University of New York Buffalo, New York
 
Raymond Niaura, PhD
Professeur, Social and Behavioral Sciences College of Global Public Health Université de New York
 
David Sweanor JD
Président du conseil consultatif du Centre de droit, de politiques et d’éthique en matière de santé de l’Université d’Ottawa 

La lettre

Dans cette lettre, les experts commencent tout d’abord par reconnaître que « l’augmentation de l’usage de la cigarette électronique chez les adolescents » peut être inquiétante, en rappelant toutefois que la vape a potentiellement le pouvoir de « réduire considérablement la mortalité prématurée due au tabagisme, qui demeure le facteur de risque numéro 1 aux États-Unis et dans le monde ». 

Ils expliquent alors qu’avec « tant à gagner de l’utilisation des e-cigarettes par les fumeurs », la FDA devrait prendre des mesures se basant sur une « analyse rationnelle des risques et des avantages ».

Pour ce faire, les signataires invitent l’organisme de santé à prendre en compte plusieurs points, dont voici les principaux :

  • « Il est essentiel de faire la distinction entre usage occasionnel chez les adolescents, et usage régulier ou quotidien, et d’axer les politiques sur ce dernier aspect, sans pour autant réagir de façon excessive au premier,
  • les adolescents qui utilisent le plus la cigarette électronique sont beaucoup plus susceptibles d’être également fumeurs. Ils peuvent potentiellement bénéficier des avantages de la vape par rapport au tabagisme. Il n’y a aucun fondement éthique pour ne pas tenir compte des avantages de la réduction des méfaits pour la santé publique chez les moins de 18 ans,
  • les risques du vapotage ne doivent pas être exagérés, et toute réponse politique doit être proportionnelle au risque. Même s’il y aura une incertitude résiduelle au sujet des risques à long terme pour la santé jusqu’à ce que ces produits soient utilisés depuis plusieurs décennies, nous en savons suffisamment maintenant pour être certains que ces produits posent peu de risques directs pour les adultes ou les adolescents comparativement au tabagisme,
  • le vapotage des jeunes n’est une préoccupation principale que dans la mesure où il mène au tabagisme, et il y a peu de preuves suggérant qu’utiliser une cigarette électronique mène au tabagisme. L’utilisation régulière de produits à base de vapeur est préoccupante parce qu’elle pourrait être le signe d’une dépendance émergente. Mais si les jeunes deviennent dépendants de la nicotine à cause de la vape, le retrait du marché des produits qu’ils utilisent pourrait entraîner des réactions comportementales imprévisibles, y compris l’adoption ou l’augmentation du tabagisme – le résultat que la FDA et la communauté de la santé publique cherchent à éviter ».

Plus loin, les auteurs rappellent également qu’il serait bon de comparer l’utilisation de la cigarette électronique (considérée comme un comportement à risque par la FDA), aux autres comportements dangereux des adolescents qui sont, pour la plupart, beaucoup plus graves (alcool, port d’arme…). 

Reste à savoir si la FDA tiendra compte de ces recommandations, elle qui a pris la mauvaise habitude de ne suivre que rarement les avis d’experts, quel que soit le domaine.

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