Vapexpo, Patrick Bédué : “C’est une 1ʳᵉ étape, on espère fêter les 20 ans dans 10 ans”

Du 23 au 25 mars, Vapexpo célèbre ses 10 ans à Paris Expo Porte de Versailles. Une forme de consécration d’un succès construit pas à pas par Patrick Bédué et son équipe. L’organisateur du salon présente ce salon et revient sur les émotions qui ont jalonné son parcours.

Patrick Bédué, Président de Vapexpo

Bonjour Patrick Bédué, comment vous sentez-vous à quelques jours de l’ouverture de ce Vapexpo Paris 2024 ?

Je suis un peu stressé, on y travaille énormément. C’est comme si on faisait un énorme concert au Stade de France, mais tant qu’on ne l’a pas vécu, on n’en mesure pas l’importance. Je suis impatient qu’il arrive, d’autant plus qu’il y aura beaucoup de nouveautés, notamment le concours Vap Chef, le musée de la Vape et une salle de projection dédiée à l’univers de la vape, avec notamment Beyond the Cloud, le documentaire réalisé en collaboration entre Vaping Post et Vapexpo.

Le salon se tient à Paris Expo Porte de Versailles, doit-on s’attendre à un salon XXL ?

Le salon occupera 17 800 m². Aujourd’hui (le 18 janvier, ndlr), nous sommes à 92 % de remplissage, soit 189 stands. Le record sera battu, il était de 120 stands. Nous attendons entre 15 000 et 20 000 visiteurs, et nous sentons qu’il y a beaucoup d’attentes de la part du public.

Vous avez déjà dû vous projeter : comment l’imaginez-vous, ce Vapexpo des 10 ans ? Il va être spécial…

Il va être festif ! Nous avons contacté les sociétés qui fêtent aussi leurs 10 ans en leur disant : “Venez faire la fête avec nous”. Dix ans, ce n’est pas rien. C’est la première décennie de la vape, Vapexpo a fait évoluer la vape en France. C’est une première étape, on espère continuer et fêter les 20 ans dans 10 ans.

Patrick Bédué et le palmarès des awards au Vapexpo Paris 2021, au Paris Event Center.

Quel est le plus gros défi concernant l’organisation ?

C’est de tout coordonner et que tout se passe bien pour tout le monde. On se doit de faire vivre une expérience parfaite de A à Z à chaque exposant. Le moindre détail est primordial.

Selon vous, quel sera le temps fort du salon ?

J’attends beaucoup du concours Vap Chef. En plus, c’est Norbert Tarayre (célèbre chef et animateur télé, ndlr) qui concoctera la recette à reproduire et animera l’événement. Nous avons travaillé des mois pour qu’il soit présent. Nous sommes très fiers qu’il participe à ce concours.

Square Events est dédiée à l’organisation d’événements, pour des lancements de produits.

Vapexpo s’apprête à se diversifier encore un peu plus avec le lancement de Square Events. Quelle est l’ambition de cette société ?

C’est la société que j’ai créée autant pour les fabricants de matériel que pour les fabricants d’e-liquide. Elle est dédiée à l’organisation d’événements, pour des lancements de produits, par exemple. L’idée, c’est de rassembler des acheteurs, des responsables de boutiques pour présenter la nouveauté, afin de toucher un maximum de monde en une seule fois. L’avantage pour nos clients, c’est d’avoir un retour direct, plutôt que d’envoyer un flyer avec des échantillons. Ils ont aussi la possibilité de choisir le magazine avec lequel ils veulent communiquer sur leur soirée sous forme de publireportage. Vaping Post (magazine et site Web) en fait évidemment partie. Nous organisons aussi des séminaires d’entreprise et de team building. C’est la même team qui organise Vapexpo qui travaille pour Square Events.

L’iconique tour Eiffel autour de laquelle les vapoteurs se rassemblaient les visiteurs lors des événements. Ici, à Villepinte en octobre 2019.

10 ans de Vapexpo par son président

Quand vous avez inauguré le 1ᵉʳ Vapexpo à Bordeaux en mars 2014, espériez-vous organiser les 10 ans de Vapexpo à Porte de Versailles ?

Pas du tout. Je n’avais pas de plan de carrière, mon ambition était d’en organiser un chaque année et de grandir petit à petit. Je voulais aider la filière à se développer. J’avais compris qu’il y avait beaucoup de demandes et d’attentes. Je voulais permettre aux professionnels de rassembler au même endroit les bons produits, d’assister à des conférences. Et je pense que Vapexpo a aidé à fédérer et structurer la vape en France. C’est devenu un moment clé, c’est un peu comme la Fashion Week, ça donne la tendance des produits qui vont arriver sur le marché. Là par exemple, je vois qu’il y aura beaucoup moins de puffs, je le vois en regardant la liste des exposants.

J’ai regardé tout le monde et je me suis dit : ‘P*****, t’as fait ça’.

Quel a été votre plus grand moment d’émotion ?

C’est quand j’ai réalisé le 1ᵉʳ Vapexpo à la Villette. J’ai eu un moment où j’ai réalisé ce que j’avais réalisé (sourire). Je crois que c’était lors du démontage du salon, je me suis assis sur un canapé, j’ai regardé tout le monde et je me suis dit : “P*****, t’as fait ça.” Ça m’avait beaucoup remué. Après, il y a aussi le premier salon à Bordeaux, Villepinte, la sortie du documentaire Beyond the Cloud (avec 1 500 000 vues sur YouTube), le 1er salon du CBD et Vapexpo Madrid, qui brille en Espagne depuis 2017, grâce au travail de Chemi et Juanjo.

Votre plus grande peur ?

C’est l’annulation du salon de Nice en 2020, c’était horrible. Ça a été un moment très très dur. Ça m’a mis dans une position très inconfortable vis-à-vis des professionnels. Il a fallu user de beaucoup de diplomatie. Et il ne fallait pas que je montre à l’équipe que je craquais.

La foule des vapers US devant l’entrée du Vapexpo Las Vegas en novembre 2019.

Votre plus grande fierté ?

C’est d’avoir rencontré Mike Tyson au Vapexpo Las Vegas.

C’était un truc de malade. Les coorganisateurs fabriquaient ses liquides au CBD, donc il est venu sur le salon et on a pu échanger rapidement. Mais c’est un moment qui m’a marqué et j’en suis fier. Sinon, il y a aussi les conférences, qui ont été la touch de Vapexpo. On était au début de quelque chose et j’y tenais absolument. Vapexpo a été le premier au monde, nous avons inclus les conférences au programme et tous les autres salons ont suivi ce modèle.

Votre plus grand regret ?

Ne pas avoir réussi à inviter le ministère de la Santé ! Ils n’ont jamais répondu à nos sollicitations. C’est dommage, car ça leur aurait permis de découvrir notre univers.

Aujourd’hui, je sais de quoi je suis capable, je connais mes limites.

En tant qu’organisateur, comment pensez-vous avoir évolué personnellement au fil des années ?

J’ai énormément appris ces 10 dernières années, grâce aux nombreuses personnes que j’ai pu rencontrer. J’ai eu le sentiment d’être aux prémices d’une merveilleuse histoire, nous contribuons à faire arrêter de fumer et ce n’est pas rien ! Vapexpo m’a fait évoluer de façon très positive et je me connais mieux, comparé à il y a 10 ans.

Quelle leçon importante avez-vous apprise au cours de ces dix années ?

Aujourd’hui, je sais de quoi je suis capable, je connais mes limites. Et, c’est hyper important, ça apporte une certaine confiance en soi. Quand tu connais tes limites, il y a moins de danger.

Avez-vous encore d’autres ambitions ? D’autres défis à relever ?

Là, j’ai en projet d’organiser le premier championnat de France de ramen. J’ai une passion pour ça, je trouve que c’est un plat génial. Ça n’existe pas et je me dis pourquoi pas. Côté vape, je me suis déjà engagé pour organiser un deuxième salon à Paris Expo en 2025. Et là, la pression sera au maximum. C’est comme quand un chef décroche sa première étoile Michelin, le plus dur, c’est de la conserver.