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Vape et infarctus : la sinistre blague de Stanton Glantz

Mis à jour le 5/09/2018 à 15h49
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Une nouvelle étude vient de paraître, qui affirme cette fois-ci que la vape causerait des attaques cardiaques. Selon une méthodologie encore une fois suspecte, propulsée par un activiste antivape bien connu, elle a tout de la pseudo-science propagandiste.

Mon coeur fait boum

Entre deux accusations de harcèlement sexuel, Stanton Glantz trouve le temps de commettre une nouvelle étude.  

Vapoter tous les jour multiplierait par deux le risque d’attaque cardiaque, selon une étude. Publiée dans l’AJPM, American Journal for Preventive Medecine, elle est co-signée par trois chercheurs et le tristement célèbre Stanton Glantz, qui se retrouve également à la promouvoir dans tous les médias, trop content, une fois encore, de pouvoir attaquer la vape et de faire oublier ses ennuis judiciaires.

Elle est si mal réalisée qu’elle pourrait paraître truquée. 

Hélas, comme nous pouvions nous y attendre, cette étude est si mal réalisée qu’elle pourrait s’apparenter à un bidonnage. La méthode est en réalité très simple : interroger des patients victimes de crise cardiaque, leur demander si ils vapotent, et si oui, en tirer la conclusion que la vape est responsable de leur crise cardiaque. Ni plus, ni moins.

Une petite bio de Stanton Glantz sur le Vaping Post édition anglaise : 

Stanton Glantz – Expert, or Extremist?

Un bidonnage savant

L’étude veut montrer que la vape provoque des infarctus. 

Pourquoi est-ce bidon ? Parce que l’étude ne tient pas compte des différents cas de figure ni de la temporalité. Ainsi, par exemple, si un sujet fumeur s’est mis à la vape après son infarctus pour cesser le tabagisme, aucune importance : l’interprétation des statistiques l’inclut dans la liste des victimes d’infarctus dus au vapotage…. Bien qu’il ne vapotait pas au moment de son incident cardiaque.

Oui, oui, vous avez bien lu : si le patient vapoteur a fait un infarctus avant de commencer à vapoter, il est compté comme étant une victime du vapotage. Quelle découverte : ce n’est pas le vapotage seul qui est dangereux, mais même l’intention de vapoter qui vous expose à un danger mortel.

Mais les chercheurs ne tiennent pas compte du fait que le patient ne vapotait pas au moment de sa crise cardiaque. 

De même, l’étude ne tient pas compte de l’état de santé du patient avant son infarctus. Le fait que la population de fumeurs soit en plus mauvaise santé que la moyenne, qu’elle ait tendance à faire moins d’activité sportive et autres facteurs aggravants, rien de cela n’est pris en compte.

On arrive même à des conclusions qui pourraient être hilarantes si elles n’avaient pas des conséquences si graves : un homme de cinquante ans, avec un passif familial d’infarctus, en surpoids, qui fume et vape en parallèle, qui fait un infarctus, Stanton Glantz est formel : c’est la vape.

Une blague sinistre

D’autres chercheurs, sur la base des chiffres de cette étude, tirent des conclusions totalement différentes. 

Bref : vous connaissez la blague, « J’ai bu trois bouteilles de vin et mangé un radis, j’ai été malade, certainement à cause du radis » ? Et bien imaginez quatre médecins présenter cette blague comme une réalité scientifique, la raconter sous forme d’étude et la publier dans une revue scientifique, et vous serez au même niveau de rigueur scientifique.

Le professeur Peter Hajek, directeur de l’unité de recherche sur la dépendance au tabac à l’Université Queen Mary de Londres en tire une tout autre conclusion. Selon lui, la seule chose que prouve l’étude, c’est que « les fumeurs qui ont subi un infarctus du myocarde ont plus tendance à passer à la vape que les autres » (cité par la FIVAPE). Même étude, même chiffres, conclusion tout à fait différente.

Elle prouverait simplement que les fumeurs qui font un infarctus ont plus tendance ensuite à passer à la vape. 

Une démarche scientifique aurait été d’étudier un groupe de vapoteurs représentatifs de l’état de santé moyen de la population, n’ayant jamais fumé auparavant, pour déterminer si oui ou non le vapotage augmente le risque d’infarctus. Mais les résultats auraient sans doute déplu à Stanton Glantz.

Il faudrait peut-être rappeler à Stanton Glantz que la science, ce n’est pas mener des recherches pour essayer de prouver à tout prix sa théorie, mais l’inverse, tirer une théorie de ce qu’on a réellement observé. Dommage que personne ne songe à le rappeler également à son employeur.