En Août dernier le parlement italien a voté un décret-loi visant à mettre en place une réglementation complète et une fiscalisation spécifique pour la cigarette électronique.
Copiant nos voisins transalpins, Valérie Pécresse a déposé un projet de loi, co-signé par 26 députés UMP, visant à donner à la cigarette électronique le « même encadrement de la promotion, de la vente et de la consommation que la cigarette classique ».
Selon madame Pécresse, secrétaire générale déléguée de l’UMP, il existe deux facteurs alarmants concernant l’ecig qui justifient cette règlementation : le premier concerne la nicotine contenue dans les liquides inhalés, le second étant l’incitation à consommer des cigarettes classiques par habitude et mimétisme du geste. Madame Pécresse semble d’autant plus inquiète qu’elle pointe, pour ce second argument, le risque que cela pourrait représenter auprès des jeunes.
Ces deux arguments peuvent être facilement contrés. Nous en faisons brièvement la démonstration :
– La cigarette classique est de toute façon beaucoup plus nocive que la cigarette électronique (qui est un réducteur de risques) de par l’ensemble des éléments qu’elle contient (goudron, agents de texture, monoxyde de carbone). C’est d’autant plus alarmant que son nombre d’adeptes ne cessent de croître y compris chez les jeunes. Madame Pécresse le dit elle-même « …près de 30 % des Français sont des fumeurs quotidiens, chiffre en hausse ces dernières années…» et ce malgré l’ensemble des lois et décrets visant à réglementer son usage. Par contre, ce que madame la députée oublie de mentionner sont les très bons résultats obtenus grâce à la cigarette électronique auprès des anciens fumeurs qui ont réussi à se sevrer de la cigarette classique grâce à l’ecig.
– Le second argument avancé par l’ancienne ministre au budget concerne sa crainte de voir les fumeurs de cigarettes électroniques se mettre à fumer du tabac par accoutumance au geste. Que madame Pécresse se rassure, aucune étude (c’est même l’inverse) ne démontre cette mécanique. Ce sont les fumeurs de tabac qui se mettent à vapoter pour se sevrer de la cigarette classique et du goudron et non l’inverse. Quant aux jeunes, et comme nous l’avons évoqué dans notre article, peu ou pas de chance qu’ils se mettent à vapoter. Lorsqu’un jeune commence à fumer, il démarre malheureusement par la cigarette classique.
Et si besoin est de rajouter sur la dangerosité du tabac (et non de la cigarette), madame Pécresse ajoute « Marque du caractère tout à fait spécifique, et dangereux, du tabac, sa vente au détail fait l’objet d’un monopole de l’Etat qui le délègue à des débitants désignés comme ses « préposés », qui doivent être agréés par les directions régionales des douanes et des droits indirects en fonction de critères objectifs rendus publics (article 568 du code général des impôts). »
Est-ce ce genre de réglementation qui encadrera bientôt la vente de cigarettes électroniques en France ? Le concept de réduction des risques ne semble en tous cas pas interpeler madame Pécresse.
Affaire à suivre …de près.
Source: http://www.lemondedutabac.com/cigarette-electronique-valerie-pecresse-demande-une-reglementation/