Pour sortir du tabagisme, les américains préfèrent l’arrêt franc. Les autres se tournent plus volontiers vers la cigarette électronique que les substituts nicotiniques et les médicaments. Et c’est tant mieux, car c’est la méthode qui leur donne le plus de chance de réussir.
Zéro, une ou plusieurs aides à l’arrêt ?
De quelles façons les fumeurs américains arrêtent-ils de fumer ? Pour tenter de répondre à cette question Brad Rodu a fouillé les données 2013-2014 de l’enquête nationale américaine PATH et publié ses observations dans le International Journal Environmental Research and Public Health.
Dans leur très large majorité, les fumeurs américains mènent leurs tentatives d’arrêt en dehors d’un parcours médical. Le plus souvent ils s’appuient sur une seule méthode, viennent ensuite les tentatives d’arrêt franc, et enfin les démarches qui combinent plusieurs méthodes. Les trois approches se répartissent grossièrement en trois tiers.
Les fumeurs américains qui n’utilisent qu’une seule méthode se tournent plus volontiers vers la cigarette électronique que les substituts et les médicaments. Et c’est tant mieux, car c’est la méthode qui leur donne le plus de chance de réussir, la seule dont le taux de réussite dépasse celui de l’arrêt franc.
La vape, la méthode la plus efficace
Les données sur les méthodes d’arrêt du tabac ont été recueillies auprès de fumeurs « actuels » ayant essayé d’arrêter de fumer au moins une fois au cours des 12 derniers mois ainsi qu’auprès d’anciens fumeurs depuis moins d’un an. Au total sur 11.402 fumeurs actuels et 4919 anciens fumeurs, 4 541 avaient essayé d’arrêter et 839 avaient cessé de fumer au cours des 12 derniers mois.
Chez les adeptes de l’arrêt franc et de la méthode unique :
- 47,7% des anciens fumeurs avaient opté pour un arrêt franc, 24,8% avaient choisi un “autre produit du tabac” (dont l’e-cigarette), 16,5% comptaient sur l’aide des amis et de la famille, 7,3% utilisaient des substituts nicotiniques et 2,8% des médicaments.
- Seule la cigarette électronique dépasse l’arrêt non aidé, ainsi pour un fumeur qui a arrêté sans aide :
- 1,43 ont utilisé la cigarette électronique,
- 0,98 se sont reposés sur les amis et la famille
- 0,89 ont utilisé des substituts nicotiniques
- 0,97 ont utilisé des médicaments
- Près de la moitié des anciens fumeurs qui avaient cessé de fumer grâce à la vape ont d’ailleurs également lâché la cigarette électronique (46 %).
Ces chiffres contrastent avec les positions des organismes gouvernementaux et la plupart des autorités de santé pour qui la cigarette électronique et les produits du tabac sans fumée sont « inacceptables » comme substituts alors que les deux derniers sont universellement promus comme étant sûrs et efficaces souligne Brad Rodu.
D’autres enquêtes confirment
La plupart des fumeurs vont aborder le sevrage en dehors d’un parcours médical. C’est pourquoi, estime le professeur de médecine, « nous pensons que les fumeurs méritent d’avoir un accès complet aux e-cigarettes et à tout autre moyen de tabac non fumé, avec ou sans nicotine et/ou tabac ».
D’autres enquêtes nationales ont montré aux Etats-Unis que l’utilisation de la cigarette électronique est une aide à l’arrêt du tabac fréquemment utilisée et qu’elle améliore les chances de réussite. Parmi celles-ci, deux études parues pendant l’été 2017 ont utilisé les données 2014-2015 d’une autre grande enquête, la “Tobacco Use Supplement-Current Population Survey ” du National Cancer Institute. L’exploitation des résultats a permis à deux équipes de chercheurs de démontrer d’une part que les fumeurs qui utilisent la cigarette électronique sont plus susceptibles que ceux qui ne l’utilisent pas de faire des tentatives d’arrêt et de réussir et d’autre part que les résultats étaient associés de façon significative à la fréquence d’utilisation de la cigarette électronique.