D’après un quotidien, une récente étude suédoise aurait conclu que la vape ne serait pas efficace comme outil de sevrage tabagique. Une analyse pour le moins contestable cependant, au vu des nombreuses informations qui semblent y manquer.
Des conclusions difficilement compréhensibles
Selon un article paru il y a quelques jours dans le quotidien indien Deccan Chronicle, des chercheurs ayant récemment réalisé une étude, malheureusement non citée, auraient déclaré :
“Au niveau de la population, notre étude semble indiquer que l’utilisation actuelle des e-cigarettes ne sert pas adéquatement d’outil de désaccoutumance au tabac”.
L’étude suédoise en question aurait été réalisée auprès de 30 272 personnes âgées de 20 à 75 ans, à qui l’on aurait posé diverses questions concernant leurs “habitudes tabagiques, leur usage de la cigarette électronique”, ainsi que des éventuels “symptômes respiratoires qui pourraient indiquer des maladies respiratoires comme l’asthme ou une maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC)” qu’ils pourraient ressentir.
Selon le quotidien, parmi ces 30 272 personnes, 3 694 (12 %) étaient des fumeurs, 7 305 (24 %) d’anciens fumeurs, et 529 (2 %) des vapoteurs. Aucune précision n’est cependant donnée concernant les 18 744 personnes manquantes. Était-ce des non-fumeurs, des personnes ne répondant pas aux critères de l’analyse, l’article ne le précise pas.
Toujours selon le Deccan Chronicle, ladite étude aurait notamment indiqué que, suite à diverses analyses, les fumeurs auraient été déclarés 18 fois plus susceptibles d’utiliser une cigarette électronique que les non-fumeurs, tandis que les ex-fumeurs ne le seraient que que 2 fois plus.
Et bien que l’article n’offre guère plus de précisions concernant la recherche dont il parle, il précise tout de même :
“L’étude n’était pas une expérience contrôlée conçue pour prouver si ou comment l’utilisation de la cigarette électronique pourrait influencer le succès des efforts de renoncement au tabac. De plus, l’enquête n’a pas demandé aux fumeurs s’ils essayaient d’arrêter de fumer ou de réduire leur consommation, ni même si ils avaient essayé d’utiliser des cigarettes électroniques à cette fin.”
Dans de telles conditions, il paraît ainsi difficile de savoir pourquoi et/ou comment les chercheurs ont pu conclure que la vape n’aidait pas à arrêter de fumer.
Plusieurs spécialistes ont d’ores et déjà réagi à cette analyse, comme le docteur Farsalinos par exemple, mais également le professeur Hayden McRobbie, auteur du Manual of Smoking Cessation: A Guide for Counsellors and Practitioners, qui a déclaré :
“L’étude a regroupé les utilisateurs occasionnels et quotidiens de cigarettes électroniques en un seul groupe. Les recherches menées jusqu’à présent suggèrent que les vapoteurs quotidiens peuvent avoir plus de facilité à arrêter de fumer des cigarettes traditionnelles. De plus, il existe des données qui montrent que la vape peut aider les gens à arrêter de fumer, même s’il ne s’agit pas d’une solution-miracle”.
Pour aller plus loin :
C’est officiel, la vape est l’outil le plus populaire en France pour tenter d’arrêter de fumer