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Une association de médecins américains demande l’interdiction des arômes et de la publicité

Mis à jour le 6/08/2024 à 10h41
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L’association américaine des médecins presse la FDA de réglementer la cigarette électronique. Elle souhaite l’interdiction des arômes, de la publicité à la télévision, du vapotage dans les lieux publics et l’instauration de taxes. Le président de l’American Vaping Association et le professeur Siegel de Boston réagissent.

Des taxes à la place des arômes

Les arômes dans les e-liquides pourraient être menacés aux États-Unis.

Les arômes dans les e-liquides pourraient être menacés aux États-Unis.

Dans un rapport publié au mois d’avril dans les Annals of Internal Medicine, l’American College of Physicians (ACP) a fait savoir qu’elle attendait de la Food and Drug Administration (FDA) l’interdiction des arômes et de la publicité télévisuelle pour les cigarettes électroniques.

Ryan Crowley, l’un des principaux protagonistes en charge de la politique de santé à l’ACP, estime que peu d’éléments montrent actuellement que le produit puisse aider au sevrage tabagique et s’inquiète des composants chimiques dans ces dispositifs qu’il craint nocifs pour les fumeurs (sic) et leur entourage. Crowley estime de plus que ce sont les arômes qui sont responsables de l’attirance des jeunes pour la cigarette électronique.

[Pour aller plus loin, lire les articles concernant l’effet de passerelle.]

L’ACP préconise par ailleurs l’interdiction du vapotage dans tous  les lieux publics et recommande l’application d’une taxe sur ces produits.

La FDA sous pression

Sans surprise, les plus virulents opposants à une approche par la réduction des risques au problème du tabac soutiennent les demandes de l’ACP et pressent la FDA de réglementer la cigarette électronique.

Il faut rappeler que la FDA est soumise à de fortes pressions politiques depuis la parution de l’enquête sur le vapotage des jeunes américains. Un débat d’interprétation est actuellement en cours au sujet de cette enquête qui a aussi mis en évidence une baisse significative du tabagisme chez les jeunes.

Vince Willmore, vice-président de Campaign for Tobacco-Free Kids, apporte son entier soutien à l’ACP et indique avec son organisme qu’il est “urgent d’agir, suite aux conclusions de l’enquête de CDC-FDA montrant que la  prévalence du vapotage avait triplé chez les jeunes de 2013 à 2014”.

Stanton Glantz, professeur de lutte contre le tabagisme à l’Université de Californie, fer de lance de la guerre contre l’industrie du tabac trouve ces  «recommandations judicieuses à la lumière de la hausse importante de l’utilisation e-cigarette par des enfants”. Il aurait en revanche peu d’espoir sur le fait que la FDA puisse réglementer ces produits rapidement.

L’ACP se joint à d’autres organisations pour exhorter la FDA à mettre en oeuvre une réglementation pour les dispositifs de réduction du risque tabagique. Parmi elles se trouvent l’American Heart Association,  l’American Society of Clinical Oncology et le US Surgeon General et l’American Medical Association.

Les partisans de la réduction des risques craignent une réglementation en faveur du tabac

Gregory Conley, président de l’American Vaping Association, estime que les recommandations de l’ACP “s’apparentent à un guide pour pousser l’industrie indépendante de la vape dans les mains de  l’industrie du tabac” et pense que la  cigarette électronique pourrait devenir alors “une alternative moins efficace pour se détourner du tabac.”

Selon M. Conley, l’ACP prend dans les études existantes les informations qui confortent son idéologie, en laissant de coté beaucoup d’autres qui n’iraient pas dans son sens.

De son côté le professeur de santé publique Michael Siegel, qui exerce à l’Université de Boston, est persuadé que les dispositifs de vapotage aident les fumeurs à quitter la cigarette. Il s’inquiète des conséquences des mesures souhaitées par l’ACP. “L’interdiction des arômes signerait la fin de la cigarette électronique” explique-t-il, alors que ce sont ces arômes qui rendent “ces produits si attrayants pour les fumeurs qui tentent d’arrêter ou de diminuer.”

Selon cet universitaire, en réduisant considérablement l’attractivité de l’e-cigarette cette interdiction des arômes aurait des effets négatifs sur le plan sanitaire puisque elle renverrait d’anciens fumeurs vers le tabac.