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Tabac Info Service : “Quand on sait, c’est plus facile d’arrêter”

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Suivant l’élan de Jean-Yves Nau, nous avons également contacté Tabac Info Service pour savoir quoi penser de l’e-cigarette. Il est amusant de constater que sous la direction fébrile du ministère, ce sous-traitant de l’INPES nage entre deux eaux. Plus inquiétant, il ne connait pas grand chose du sujet.

E-cigarette en France : une situation schizophrénique selon Jean-Yves Nau

Tabac Info Service : "Quand on sait, c'est plus facile d'arrêter"

Tabac Info Service : “Quand on sait, c’est plus facile d’arrêter”

Le journaliste et docteur en médecine Jean-Yves Nau, qui traite avec de plus en plus d’énergie du sujet de la cigarette électronique en France, dénonce dans un récent billet le manque d’engagement des pouvoirs publics à reconnaitre dans le vaporisateur une aide précieuse dans la lutte contre le tabagisme.

Avant de rappeler les derniers chiffres prometteurs du baromètre INPES sur lequel s’est appuyée la ministre Marisol Touraine pour justifier de nouvelles mesures de lutte antitabac, Jean-Yves Nau s’attarde à décrire la fragilité du système administratif dans lequel évolue cette structure publique, en charge de l’éducation à la prévention et à l’éducation pour la santé.

“L’Inpes ne lutte pas directement contre le fléau du tabac, il délègue” explique le journaliste, et c’est le service d’information téléphonique Tabac Info Service qui est en charge d’aiguiller les fumeurs vers des solutions adaptées au sevrage.

Cette prestation de sous-traitance a d’ailleurs été retirée à l’Office Français de lutte contre le tabagisme (OFT). Cela aurait ainsi signé l’arrêt de mort de cet organisme au profit de Direct Medica, une “société commerciale en prise directe avec l’industrie pharmaceutique” selon Jean-Yves Nau, qui s’interroge sur le fait qu’une directrice de cette société serait l’ancienne trésorière de l’OFT. Parenthèse fermée.

Alors que les voies administratives officielles sont difficiles d’accès, les derniers maillons de la chaine sont bien souvent plus accessibles. C’est ainsi que Tabac Info Service, pour la modique somme de 1,95 euros, devient l’interlocuteur privilégié pour connaitre en détail la position du gouvernement.

Alors qu’en est-il ? J’ai 36 ans, je suis fumeur. Puis-je utiliser la cigarette électronique ?

Tabac Info Service ne recommande pas la cigarette électronique mais explique comment l’utiliser

Tabac Info Service est placé sous la direction de l’INPES, qui lui même obéit au ministère de la Santé et de la Haute Autorité de Santé (HAS). Or pour la HAS “ces dispositifs ne sont pas indiqués actuellement dans le sevrage tabagique.” En revanche, l’INPES indique dans son dernier rapport que 400 000 personnes en France se serait déjà débarrassées du tabac grâce au vaporisateur, sans pour autant en vanter les mérites. On s’attend alors à ce que Tabac Info Service, sous contrôle du ministère, suive à la lettre ses recommandations prudentes et écarte ainsi volontairement la cigarette électronique du panel des armes d’aide au sevrage.

Pour suivre les traces de Jean-Yves Nau et vérifier par nous-mêmes, nous avons également appelé le service, prétendant être toujours dépendant du tabac et souhaitant obtenir plus d’informations sur la cigarette électronique. Voici l’enregistrement de la conversation :


Parmi les points clés on pourra noter que :

  • Même si moins toxique, l’e-cigarette crée plus de dépendance que le tabac car elle a très bon goût et que l’on tire plus souvent dessus
  • La cigarette électronique n’est pas une méthode d’arrêt car elle converse les habitudes du fumeur
  • Elle peut tout de même amener à l’arrêt du tabac mais ne règle pas l’aspect psychologique
  • La plupart des liquides viennent d’Asie. Le mention fabriquée en France ne veut rien dire.
  • La nicotine d’une cigarette électronique met une minute à arriver dans le cerveau, contre 3 secondes pour la cigarette de tabac.
  • Il ne faut pas tirer trop vite sur la cigarette électronique au risque de “griller la résistance”.
  • Le vapoteur doit boire plus d’eau que d’habitude, au risque de subir un assèchement des muqueuses, voire des saignements de nez.
  • Pour connaitre le dosage de nicotine adapté au nouveau vapoteur, il faut aller chez son pharmacien afin de procéder à un test pour identifier ses besoins.
  • Il n’y a pas assez de connaissances sur la nature de la vapeur exhalée par le vapoteur pour recommander un usage en intérieur.
  • Il y a 73 produits chimiques connus dans le e-liquide mais qui ne représentent pas de risques pour la santé. Ils sont utilisés pour amener des goûts différents.
  • Le produit n’est pas interdit car rien n’indique qu’il engendre des maladies spécifiques, mais le gouvernement est actuellement en phase d’observation.
  • Tabac Info Service propose des rendez-vous gratuits avec des tabacologues pour se sortir également de la cigarette électronique.

La liste des ces élément montre d’une part que l’information dont dispose Direct Medica est approximative, médiocre et parfois complètement fausse. D’autre part, que le type de discours tenu par ce conseiller fort aimable illustre parfaitement la schizophrénie décrite par Jean-Yves Nau, et qui semble habiter en ce moment l’esprit ministériel.

L’e-cigarette dont on ne connait rien, n’est pas recommandée, mais on la conseille quand même. Bon courage.