Les reviewers sont-ils vraiment un ramassis d’incompétents, sont-ils des hommes lézards Illuminatis à la solde des Chinois, ou sont-ils juste le reflet d’une vape devenue folle ? Il est permis de se poser la question, en contemplant stupéfait les revues sur les atos MTL, qui font leur retour en force.
Opinion
Montre-moi ton gros ato
La vidéo avait pourtant bien commencé. Le reviewer avait expliqué longuement que l’atomiseur qu’il s’apprêtait à tester était clairement orienté MTL, qu’il en était heureux, que c’était sa vape, que ça lui avait tellement manqué. Moi aussi, j’étais heureux, et nous versâmes de concert notre petite larme, chacun de son côté de l’écran. Enfin, la vraie vape était de retour et allait dissiper le banc de brouillard.
Or donc, sa vidéo suivait le plan classique, de l’unboxing, bien moins poussé que les extrémistes du genre néanmoins, jusqu’à la conclusion en apothéose après les “plus” et les “moins”.
Tout se déroulait jusqu’ici à la perfection, donc : dithyrambe du MTL, rappel historique sur la marque, déballage, examen de l’atomiseur démonté, ré assemblage… Ça s’annonçait bien, mais au final, non. C’est au montage que ça a commencé à partir en vrille.
Non, pas au montage de la vidéo, au montage de l’atomiseur. La vidéo est montée chronologiquement, on est dans une revue de vape, pas dans un film de Tarantino.
“Donc, voici le plateau” expliquait le reviewer en désignant le plateau avec un à-propos émouvant, “avec l’arrivée d’air, on peut voir que le tirage ne sera clairement pas aérien, ici les plots” (bon, un petit coup d’avance rapide, on s’en fiche qu’ils soient en stainless avec un positif taillé dans la masse) “et donc, nous allons à présent pouvoir procéder au montage”.
Gros plan sur le poste de travail “nous allons donc faire un montage” (pour cet atomiseur MTL je vous rappelle) “en clapton”. Non, pas le Clapton qui joue de la guitare, lui il a une majuscule, le clapton résistif, qui est un fil, justement, fait comme une corde de guitare. L’équivalent dans la vape d’une division de Panzer qui déboulerait au milieu d’un troupeau de licornes.
Un atomiseur MTL ? Du clapton ? Sérieusement ?
Oh, honey, it’s so big !
Bon, on ne va pas débattre des années du progrès, de la vape de papy, patati, patata : le MTL, le vrai MTL, c’est à moins de vingt watts et avec un fil tout simple et pas trop gros que ça se passe. Sinon, c’est simple : soit c’est pas du vrai MTL, soit vous avez l’impression que Freddy Krueger essaie de vous arracher les poumons avec son gant en passant par votre gorge.
Du clapton n’a rien à faire dans un montage MTL, tout simplement parce que c’est un fil qui est conçu pour vaporiser énormément de liquide, et que le MTL n’en a pas besoin. Je dirais même plus, c’est contre-productif.
Le MTL, c’est la vape parfaite de deux catégories de personnes : les gens qui aiment le hit, et bien souvent la saveur (votre serviteur, par exemple) et les débutants en reconstructible. Efficace, peu gourmand, sécurisé, parce qu’on n’a pas besoin de faire de la spéléologie électrique pour descendre loin sous le ohm et qu’on n’a pas besoin de monter les watts et flirter avec la frontière de l’ampérage, le MTL est juste la vape parfaite pour vapoter pépère.
Sauf que l’atomiseur MTL avec un gros fil clapton dedans, il va descendre sous les ohms, demander qu’on monte dans les watts, et qu’on ouvre l’airflow. Pourquoi pas, si c’est possible et que ça amuse certains.
Mais pourquoi le reviewer prétend-il présenter un banc d’essai de cet atomiseur reconstructible MTL si c’est pour faire exactement l’inverse de ce pour quoi il a été conçu ?
Le complot révélé, exclusif !
Regardez une revue d’atomiseur reconstructible sur internet : quand avez-vous vu un reviewer descendre sous les 40 watts pour la dernière fois ? Bon, j’exagère : là, le reviewer, par exemple, est descendu royalement à une vape “tranquille, typiquement MTL” à 30 watts. Ben oui, c’est le minimum pour faire chauffer du clapton. Parce qu’à 15 watts, on appuie sur le bouton, on va se faire un café, regarder un ou deux épisodes de sa série préférée, et on revient pour tirer une barre. L’effet Diesel, ça s’appelle.
Sauf que, pas de pot, si un atomiseur est MTL, à 15 watts, on a déjà d’excellents résultats. Avec, bien entendu, un montage adapté.
Donc oui, j’accuse, n’ayons pas peur des mots, j’accuse l’ensemble des reviewers d’Europe, d’Amérique, d’Asie, d’Afrique et d’Océanie d’être des hommes-lézards Illuminatis mandatés par les grandes puissances financières qui gouvernent réellement le monde pour saboter le retour du MTL. Je le sache. Du verbe sachoir.
Funestes conséquences
Que se passe-t-il quand quelqu’un regarde une vidéo sur un ato MTL ? Le débutant, confiant, va se fier au reviewer, l’acheter, refaire le montage à l’identique, et y verser généreusement son liquide en 18 mg/ml, parce que c’est ce qu’il veut, lui, vaper en 18 mg. Si il survit, le MTL, dans son esprit, ce sera “plus jamais ça”.
Quand au vapoteur MTL expérimenté… Prenons un exemple : moi. Quand je regarde une revue sur un atomiseur MTL, que j’ai la ferme intention d’utiliser avec mon fil en 28 ga à 16 watts, et que le type sur mon écran lui colle un clapton à 40 watts, à la fin de la vidéo, je ne sais toujours pas si l’ato est bien en utilisation normale. Un peu comme si, je sais pas, j’avais envie de m’acheter une Twingo pour rouler en ville, et que je ne tombais que sur des vidéos de types qui la testent à 180 km/heures sur un circuit.
À la rigueur, qu’un reviewer fasse deux montages, un pour le vapoteur MTL lambda et un pour voir si on peut s’amuser en mode Panzer dans un champ de licornes, pourquoi pas ? Mais ça n’arrive jamais.
Donc, les reviewers sont la solde des Illuminatis. CQFD
Post-scriptum : Ed, Jean et Trob, les reviewers de Vaping Post, me font savoir que, lorsqu’ils font la revue d’un atomiseur, ils utilisent toujours un montage adapté. Ce à quoi je répond : “Oui, mais les gars, vous ne faites pas de vidéos, donc retournez bosser et mêlez-vous de vos affaires”.