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Promouvoir les méthodes de réduction des risques pour le fumeur

Mis à jour le 25/08/2013 à 15h12
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Brad Rodu est un professeur de médecine américain et spécialiste des méthodes de réduction des risques pour le fumeur depuis quinze ans. Il soutient entre autres le Snus, les pastilles à sucer mais aussi la cigarette électronique comme moyens préventifs des maladies liées au tabagisme, tuant comme vous le savez des millions des personnes dans le monde chaque année.

Brad Rodu est également l’auteur d’un livre intitulé “Pour les fumeurs seulement : comment le tabac sans fumée peut-il vous sauver la vie” (For Smokers Only: How Smokeless Tobacco Can Save Your Life).

Un panneau d'affichage de rue au Kentucky, prônant les produits du tabac sans fumée pour réduire les risques de cancer du poumon chez le fumeur.

Un panneau d’affichage de rue au Kentucky, prônant les produits du tabac sans fumée pour réduire les risques de cancer du poumon chez le fumeur.

En lisant un peu sa biographie, l’une des actions auxquelles il a participé et qui ma particulièrement frappé reste sans doute ce panneau d’affichage, posé en 2011 dans une rue de Owensboro au Kentucky, pour  une campagne de sensibilisation aux méthodes de réduction des risques pour le fumeur.

On peut lire sur ce panneau “Annulez votre rendez-vous avec le Cancer du poumon. Passez aux sans-fumée“.

Cette petite ville du Kentucky aurait-elle un siècle d’avance sur nous ?

Le site switchandquitowensboro.org nous montre en tous cas comment l’Université de Louisville et le James Graham Brown Cancer Center déploient des moyens préventifs pour réduire le taux de mortalité chez les fumeurs locaux. Si je me rappelle bien de certains chiffres, aux Etats-unis c’est un fumeur sur deux qui souhaite arrêter de fumer mais moins de 10% qui réussissent. La ville d’Owensboro l’a bien compris, il existe des alternatives entre l’abstinence totale de nicotine ou mourir, et pousse ses fumeurs à opter pour des produits contenant de la nicotine mais sans combustion. Chapeau.

Retour sur Brad Rodu qui vient de publier un article intéressant dans lequel il appuie les récentes prises de position de l’association ASH au Royaume-Uni, dont Clive Bates est l’ancien président.

Voici la traduction de son article avec quelques manipulations de structure pour l’ajout des références citées.


Début de l’article de Rodu

« Action » honnête pour les e-cigarettes au Royaume-Uni

Par Brad Rodu, professeur de médecine à l’Université de Louisville, Kentucky, Etats-Unis. Publié sur Tobacco Truth, le 6 mars 2013.

Action on Smoking and Health (ASH), une « association qui œuvre pour la santé publique et l’élimination des dangers causés par le tabac », a publié un rapport important sur les e-cigarettes, dans lequel elle reconnaît que les cigarettes électroniques « délivrent des quantités de nicotine efficaces » et qu’ « il n’existe pas de preuve concrète qu’elles soient dangereuses ». De plus, « ASH appuie les règlementations visant à garantir l’innocuité et la fiabilité des e-cigarettes mais, en l’absence de risque pour l’entourage, estime qu’il n’est pas approprié qu’elles tombent sous les réglementations antitabac. »

Je vous invite à lire ce rapport de neuf pages, disponible ici en français (traduit par Jacques Le Houezec). Je soulignerai quelques points importants, dont j’avais déjà fait mention pour la plupart (des liens PubMed vers les références d’origine d’ASH sont fournis lorsque cela est possible).

Substitution nicotinique

Les gens fument pour la nicotine mais ils meurent du goudron.

« En 1976, le Professeur Michael Russell écrivait : ‘Les gens fument pour la nicotine mais ils meurent du goudron.’ [1]. En effet, les dangers du tabac sont causés presqu’exclusivement par les toxines libérées par la combustion du tabac. À l’inverse, les produits de nicotine pure, bien qu’addictifs, sont considérablement moins dangereux. Par conséquent, les cigarettes électroniques représentent une alternative plus sûre aux cigarettes traditionnelles pour les fumeurs qui n’arrivent pas ou qui ne veulent pas arrêter d’utiliser la nicotine ».

Propylène glycol

[…] les e-cigarettes ont un faible profil de toxicité

« Il y a peu de preuves des effets nocifs liés à une exposition répétée au propylène glycol, le solvant dans lequel la nicotine est dilué [2] et [3]. Une étude conclue que les e-cigarettes ont un faible profil de toxicité, sont bien tolérées et ne causent que peu d’effets indésirables. [4]. »

Je dois ajouter que les chercheurs d’ASH,  [2], ont également découvert que la vapeur de propylène glycol tuait les bactéries et les virus présents dans l’air d’espaces fermés [5] et [6], ce qui est un autre aspect positif de cet agent.

Risques liés à l’exposition passive aux vapeurs

[La cigarette électronique] n’expose pas l’entourage à des agents toxiques

« Bien que les e-cigarettes ne produisent pas de fumée, les utilisateurs exhalent une vapeur qui ressemble à la fumée et qui est principalement constituée d’eau. Tout risque pour la santé lié à l’exposition passive aux vapeurs de propylène glycol est probablement limité à une irritation de la gorge. Une étude a exposé des animaux au propylène glycol pendant 12 à 18 mois à des doses 50 à 700 fois celles qu’un animal pourrait absorber par inhalation. Comparé à des animaux vivant dans des conditions atmosphériques normales, aucune irritation localisée ou généralisée n’a été détectée alors que le rein, le foie, la rate et la moelle osseuse étaient normaux. [2].

« Le fait que les e-cigarettes ressemblent aux cigarettes traditionnelles est source de confusion quant à leur utilisation dans les lieux publics, comme dans les transports publics par exemple. Cependant, étant donné que la principale caractéristique des cigarettes traditionnelles est l’odeur de la fumée, qui se répand rapidement, et qu’elle est absente des e-cigarettes, cette confusion n’a aucune raison d’être. »

En d’autres termes, ASH ne soutient pas l’interdiction de l’usage des e-cigarettes dans des espaces fermés car ce produit n’expose pas l’entourage à des agents toxiques, et la vapeur des e-cigarettes est immédiatement différenciable de la fumée des cigarettes traditionnelles.

Alors qu’ASH s’est opposée de manière farouche à l’industrie du tabac pendant de très nombreuses années, elle souligne sur son site internet qu’elle « lutte pour l’élimination des dangers causés par le tabac. Nous n’attaquons pas les fumeurs et nous ne condamnons pas le tabac. » Dans ce cas, ASH a honoré ce sentiment, évaluant de manière objective les e-cigarettes et établissant une position crédible.


Fin de l’article de Rodu

Références

[1] Br Med J. 1976 Jun 12;1(6023):1430-3., “Low-tar medium-nicotine cigarettes: a new approach to safer smoking”, Russell MA. – http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/953530
[2] J Pharmacol Exp Ther. 1947 Sep;91(1):52-76., “Tests for the chronic toxicity of propylene glycol and triethylene glycol on monkeys and rats by vapor inhalation and oral administration”, ROBERTSON OH, LOOSLI CG, et al. – http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20265820
[3] New Scientist, Magazine issue 2695., 11 February 2009, “Electronic cigarettes: A safe substitute?”, Helen Thomson – http://www.newscientist.com/article/mg20126951.700-electronic-cigarettes-a-safe-substitute.html
[4] Tob Control. 2010 Apr;19(2):98-103. doi: 10.1136/tc.2009.031567., “Effect of an electronic nicotine delivery device (e cigarette) on desire to smoke and withdrawal, user preferences and nicotine delivery: randomised cross-over trial.”, Bullen C, McRobbie H, Thornley S, Glover M, Lin R, Laugesen M. – http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20378585
[5] J Exp Med. 1942 Jun 1;75(6):593-610., “THE BACTERICIDAL ACTION OF PROPYLENE GLYCOL VAPOR ON MICROORGANISMS SUSPENDED IN AIR. I.”, Robertson OH, Bigg E, Puck TT, Miller BF; Technical Assistance of Elizabeth A. Appell. – http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19871209
[6] Science. 1941 Dec 26;94(2452):612-3., “THE PROTECTION OF MICE AGAINST INFECTION WITH AIR-BORNE INFLUENZA VIRUS BY MEANS OF PROPYLENE GLYCOL VAPOR.”, Robertson OH, Loosli CG, Puck TT, Bigg E, Miller BF. – http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17740060