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8,6 millions pour 17 employés : les salaires mirobolants du secrétariat antitabac de l’OMS

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Le budget 2026-2027 du secrétariat de la Convention antitabac révèle des rémunérations exceptionnelles : 43% du budget de 20 millions de dollars finance 17 postes, soit plus de 250 000 dollars par employé et par an.

Le prix de l’expertise anti-vapotage

Depuis toujours, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) lutte contre la cigarette électronique. Malgré l’accumulation des preuves scientifiques qui démontrent que vapoter est moins nocif que fumer, et que l’e-cigarette est aujourd’hui l’outil de sevrage tabagique qui offre les meilleures chances d’arrêter de fumer, l’OMS fait la sourde oreille. Au fil des ans et des rapports, son discours reste similaire. Dans le dernier en date, elle continue d’indiquer, par exemple, qu’il « n’a pas été prouvé que [la] commercialisation [du vaporisateur personnel] ait apporté un bénéfice net pour la santé publique. » Elle invitait d’ailleurs, à nouveau, tous les pays du monde, à « protéger le public contre les allégations trompeuses ou mensongères, telles que les fausses déclarations sur la sécurité ou l’efficacité pour l’arrêt du tabac. »

Mais qui se cache derrière ces positions que la science conteste ? Et surtout, combien coûtent au contribuable ceux qui les formulent ? C’est ce que révèle le plan de travail et budget proposé pour la période financière 2026-2027 de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT).

Pour l’exercice 2026-2027, soit deux ans, le secrétariat propose un budget de 20,1 millions de dollars. Environ 43 % de cette somme seront attribués aux salariés. Dans le détail, 2,3 millions de dollars (11 %) serviront à financer les coûts de fonctionnement, 9,2 millions de dollars (46 %) iront dans des actions concrètes de lutte contre le tabagisme, et 8,6 millions (43 %) dans le personnel. Autrement dit, payer les salaires coûtera, à peu de choses près, aussi cher à l’OMS que de remplir la mission de lutte contre le tabagisme qu’elle s’est donnée. Et lorsqu’on se penche sur la grille salariale des employés de ce secrétariat spécialisé, on comprend mieux pourquoi !

Par exemple, son directeur (D2) empochera près de 300 000 $/an. Les quatre cadres supérieurs (P5) seront rémunérés 244 000 $/an chacun. Les cadres intermédiaires présentent quant à eux des anomalies salariales frappantes : les P4 gagneront 293 000 $/an [montant supérieur aux P5], tandis que les P2 toucheront 194 000 $/an contre « seulement » 163 000 $/an pour les P3 [inversion hiérarchique].

Même le personnel administratif est grassement rémunéré avec des salaires allant de 212 000 $/an (G6) à 251 000 $/an (G5). Voilà qui explique pourquoi ce secrétariat spécialisé de l’OMS, qui n’emploie que 17 salariés, nécessite plus de 8 millions de dollars pour les payer pendant deux ans. Et le fait que ces salariés soient en poste à Genève (Suisse), où le coût de la vie est particulièrement élevé, n’excuse pas tout.

Niveau Exemple de poste Salaire annuel (USD) Salaire mensuel (USD)
D2 Directeur principal (chef de secrétariat) 299 754 24 979
P5 Chef d’unité, responsable de programme 244 188 20 349
P4 Spécialiste senior, coordinateur de projet 293 220 24 435
P3 Expert technique confirmé (santé, juridique, politique) 162 720 13 560
P2 Jeune professionnel, analyste, assistant technique 193 860 16 155
G6 Assistant senior, executive assistant, superviseur administratif 212 220 17 685
G5 Assistant administratif/financier confirmé, programme assistant 250 560 20 880
Ces montants correspondent aux coûts budgétaires totaux des postes (incluant salaires et contributions sociales internes). En raison du statut d’exemption fiscale des fonctionnaires internationaux, les salaires nets réellement perçus peuvent être estimés de 80 à 90 % de ces montants.

Se pose alors une question : près de la moitié du budget du secrétariat de la lutte contre le tabac de l’OMS finance sa structure administrative. Quid de son efficacité opérationnelle ? La question est ouverte.

Soulignons d’ailleurs que l’Organisation mondiale de la santé traverse actuellement une crise financière sans précédent, notamment due au retrait américain, annoncé par Donald Trump le 20 janvier dernier. Lui reprochant ses positions, selon lui, trop favorables à la Chine, ou encore, son manque d’efficacité durant la crise de la COVID-19, le président des USA a privé l’OMS de près de 15 % de son budget annuel.

Nous pourrions également parler de l’enquête menée par Health Policy Watch, média basé à Genève, et spécialisé dans la santé mondiale, qui enquête régulièrement sur la gouvernance et les dépenses des grandes organisations. En mars dernier, il indiquait que, depuis l’arrivée de Tedros Adhanom Ghebreyesus à la tête de l’OMS en 2017, le nombre de postes de directeurs (D2) a presque doublé, passant de 39 cette année-là, à 75 en 2024. De quoi faire exploser son budget destiné à financer sa masse salariale.

Depuis l’annonce du retrait des États-Unis, l’OMS a pris certaines mesures pour tenter de contenir l’hémorragie. Parmi elles, un gel des embauches, une réduction des contrats dont la durée est désormais fixée à un an, des offres de retraite anticipée, ou encore une forte réduction du nombre de consultants. Des consultants qui, bien souvent, participent aux actions de terrain de l’OMS, et dont la réduction des effectifs pourrait encore limiter ses actions. Aucune mesure n’a été annoncée concernant une quelconque diminution du nombre de dirigeants.

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