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Michael Siegel revoit la conclusion d’une étude de la célèbre Université de Harvard

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Michael Siegel décortique pour nous les chiffres d’une étude menée par l’école de santé publique de Harvard et réfute la conclusion biaisée et “idéologique” tirée par les chercheurs. Selon son analyse les résultats montrent que l’e-cigarette aurait permis à 18% de vapoteurs d’arrêter le tabac, devenus ainsi des ex-fumeurs utilisateurs de la cigarette électronique. L’université y voit de son coté des ex-fumeurs devenus vapoteurs retournés à leur habitude nicotinique.  Traduction.

” Une nouvelle étude conduite par l’école de santé publique d’Harvard a établi que près de 18% des vapoteurs pourraient avoir arrêté le tabac grâce à la cigarette électronique “

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M. Siegel constate qu’il n’est pas facile pour les groupes anti-tabac de se défaire des préjugés vis à vis de l’e-cigarette

Selon une nouvelle étude sur les cigarettes électroniques présentée lors de la réunion annuelle de la FAMRI, jusqu’à 18% des utilisateurs actuels de cigarettes électroniques sont d’anciens fumeurs de tabac ayant probablement arrêté grâce à l’e-cigarette. Une telle nouvelle est la preuve la plus tangible disponible à ce jour que non seulement les cigarettes électroniques contribuent au sevrage tabagique mais que l’ampleur de cet effet sur la population est énorme et devrait être accompagné de bénéfices considérables en matière de santé publique.

Une conclusion importante tirée de cette étude est qu’en 2014, 20.7% des vapoteurs actuels étaient d’anciens fumeurs de tabac. Bien entendu, la question importante qui se pose est de savoir si ce chiffre correspond aux anciens fumeurs qui ont repris leurs habitudes nicotiniques à travers l’utilisation de l’e-cigarette ou aux fumeurs ayant arrêté de fumer grâce à l’e-cigarettes et qui sont par conséquent désormais considérés comme d’anciens fumeurs qui utilisent des cigarettes électroniques.

En vue de dissiper ce doute, les chercheurs ont déterminé combien de temps s’était écoulé depuis que les participants à l’étude avaient arrêté de fumer. Si un fumeur a arrêté la cigarette de tabac il y a de nombreuses années, alors l’utilisation de la cigarette électronique correspond probablement à une reprise de l’habitude nicotinique (issue défavorable). D’un autre côté, pour un fumeur ayant arrêté la cigarette traditionnelle plus récemment, il y a de fortes chances pour que l’utilisation de cigarettes électroniques soit le résultat d’une tentative de sevrage réussie (issue favorable).

Pour les besoins de l’analyse, les chercheurs ont différencié ces deux groupes en mettant la limite à six ans. Ceux qui ont arrêté de fumer il y a plus de six ans sont très certainement d’anciens fumeurs qui ont été repris leurs habitudes nicotiniques à travers l’utilisation d’e-cigarettes. Ceux qui ont arrêté de fumer il y a moins de 6 ans pourraient représenter les fumeurs qui ont utilisé la cigarette électronique pour se sevrer du tabac.

Avec cette différentiation, les chercheurs ont rapporté que 2.8% des vapoteurs actuels sont d’anciens fumeurs ayant arrêté de fumer depuis de nombreuses années et qui auraient repris leurs habitudes nicotiniques à travers l’utilisation d’e-cigarettes. A l’inverse, 17.9% des vapoteurs actuels correspondent à d’anciens fumeurs ayant récemment arrêté de fumer et qui auraient très bien pu avoir arrêté grâce à l’utilisation d’e-cigarettes.

Ces données corroborent un rapport publié récemment au Royaume-Uni qui indique que pour l’année dernière seulement, un demi-million de fumeurs britanniques était passé à la cigarette électronique et que la plupart d’entre eux était d’anciens fumeurs, ce qui suggère que ces derniers étaient des fumeurs qui avaient arrêté la cigarette de tabac grâce à l’utilisation de cigarettes électroniques.

Sur la base de ces résultats, Deborah Arnott, Directrice de ASH, a déclaré :

” Le nombre d’anciens fumeurs qui reste à l’écart du tabac grâce à l’utilisation de cigarettes électroniques continue de croitre, ce qui montre clairement leur valeur. Mais le nombre de personnes qui estiment à tort que le vapotage est aussi nocif que le tabac est alarmant. La hausse de cette fausse impression risque de dissuader les fumeurs d’utiliser les e-cigarettes pour se sevrer du tabac et les contraindre de continuer à fumer ce qui est néfaste pour leur santé et celle de leur entourage.” 

Deux études aux résultats similaires mais aux conclusions diamétralement opposées

Alors que les résultats de ces deux études sont similaires, les conclusions tirées sont diamétralement opposées. En effet, l’étude britannique conclut que de nombreux fumeurs arrêtent la cigarette de tabac grâce à la cigarette électronique, ce qui signifie que les e-cigarettes menacent la cigarette traditionnelle, dénormalisent le tabac et sauvent des vies.
L’étude réalisée par l’école d’Harvard conclut de son côté qu’un tiers des vapoteurs actuels sont non-fumeurs, ce qui menace les bénéfices des fumeurs à utiliser la cigarette électronique.

Mais il y a un gros problème avec les conclusions de cette étude. En effet, ces conclusions supposent que la totalité des 20.7% de vapoteurs sont d’anciens fumeurs ayant repris leurs habitudes nicotiniques suite à l’utilisation de la cigarette électronique. Cependant, comme l’étude elle-même le reconnait, bon nombre de ces anciens fumeurs pourraient très bien être des individus ayant arrêté de fumer avec succès grâce à l’utilisation des cigarettes électroniques et qui continuent désormais de vapoter afin de rester à l’écart des cigarettes traditionnelles. En effet, l’étude estime que la grande majorité de ces vapoteurs a arrêté de fumer récemment, ce qui suggère qu’il y a de fortes chances pour que ce groupe représente principalement les fumeurs qui sont passés à la cigarette électronique, devenant ainsi d’anciens fumeurs. Plus précisément, seuls 2.8% des vapoteurs étaient d’anciens fumeurs ayant arrêté de fumer depuis de nombreuses années. Enfin, 17.9% des vapoteurs sont d’anciens fumeurs ayant récemment arrêté la cigarette de tabac.

Par conséquent, comme d’aucuns pourront le constater, les conclusions de l’étude d’Harvard ne sont pas cohérentes avec ses résultats et semblent refléter un préjugé sur les e-cigarettes. Bien que des méthodes aient été mises en place pour tenter de différencier les anciens fumeurs ayant repris leurs habitudes nicotiniques à travers l’utilisation d’e-cigarettes des fumeurs qui ont arrêté grâce à l’utilisation d’e-cigarettes, et bien qu’ayant découvert que la grande majorité des vapoteurs qui étaient d’anciens fumeurs aient signalé qu’ils avaient récemment arrêté de fumer des cigarettes de tabac, cette étude émet l’hypothèse que tous les anciens fumeurs ont été persuadés de reprendre leurs habitudes nicotiniques en raison des cigarettes électroniques. Cette étude conclut donc :

« L’utilisation des cigarettes électroniques a connu une expansion rapide ces 5 dernières années même si cette croissance a ralenti entre 2013 et 2014. Bien qu’il existe de fortes chances pour que les fumeurs utilisent ce produit, près d’un tiers des utilisateurs actuels sont des non-fumeurs, ce qui représente une menace pour les avantages potentiels en matière de santé publique des fumeurs de tabac qui se mettraient à utiliser les cigarettes électroniques ».

Des conclusions révélatrices de préjugés idéologiques de certains groupes anti-tabac

Cette conclusion ne va pas dans le sens des résultats de l’étude. En effet, lorsqu’elle conclut qu’un tiers des vapoteurs actuels sont des non-fumeurs, il est tout à fait possible que près de la moitié de ces non-fumeurs soit d’anciens fumeurs ayant arrêté de fumer grâce à l’utilisation de cigarettes électroniques. Bien entendu, la différence dans ces deux interprétations est radicale ; le fait que les chercheurs aient préféré présenter ces résultats d’une manière négative et qui ne soit pas cohérente avec leurs propres résultats, semble indiquer un préjugé sur les e-cigarettes.

En outre, je comprends tout à fait pourquoi de nombreux chercheurs antitabac ont ce préjugé sur les cigarettes électroniques. Elles sont identiques aux vraies et sont utilisées de la même manière. Pour ceux d’entre nous qui luttent depuis le début de leur carrière contre la cigarette, il est difficile de cautionner un comportement qui mime la gestuelle du fumeur.

Mais à un certain moment, nous devons être capables de mettre de côté nos préjugés et nos conclusions préétablies et examiner de manière objective les faits avérés ; la science ne soutient pas les affirmations faites par les principales organisations antitabac, groupes et agences de santé. Malheureusement, le public ne reçoit pas d’idée objective sur les preuves disponibles car cette idée est déformée par les préjugés idéologiques des groupes antitabac.

Fin des propos du professeur Siegel


Traduit de l’anglais d’après l’article original “New Harvard Study Finds that As Many as 18% of Current E-Cigarette Users May Have Quit Smoking Completely Using E-Cigarettes