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Les vapoteurs auraient autant de risques de développer une maladie cardiovasculaire que les fumeurs

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Les conclusions d’une méta-analyse à la méthodologie désastreuse, signée par le célèbre chercheur antivape, Stanton Glantz. 

Entre incompétence et malhonnêteté 

Le professeur Stanton Glantz, célèbre dans le monde de la cigarette électronique pour s’y être toujours opposé, revient avec une nouvelle étude1. Après plusieurs publications critiquées par une partie du monde scientifique pour leur manque de sérieux, le chercheur originaire de Californie a récemment publié une méta-analyse censée comparer les risques de maladies associés au vapotage exclusif, au double usage (vapotage et tabagisme en même temps), et au tabagisme uniquement. 

Après avoir pris en compte les résultats de 107 études, son équipe a conclu que « les risques de maladie associés à l’utilisation de la cigarette électronique n’étaient pas différents de ceux associés au tabagisme pour les maladies cardiovasculaires, les accidents vasculaires cérébraux et le dysfonctionnement métabolique. » Et comme il est de rigueur avec les travaux de ce chercheur, la méthodologie utilisée est plus que discutable. 

Une méta-analyse fondée sur des études transversales

D’abord, sur les 107 études incluses à cette méta-analyse, 94 sont transversales. Ce type d’étude consiste à « photographier » une situation à un instant précis. Autrement dit, il ne permet pas de définir l’ordre chronologique des événements. Dans le cas de cette méta-analyse, 94 des 107 études ne prenaient pas en compte le moment auquel est apparue une maladie, et le moment auquel les participants ont commencé à vapoter. En bref, si une personne utilisait un vaporisateur personnel et souffrait d’une maladie quelconque au moment de ces études, alors elle était considérée comme malade et vapoteuse. Et peu importe si elle était tombée malade avant de commencer à vapoter. 

Toutes les maladies ou presque ont également été mélangées. De la simple grippe à la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), en passant par l’AVC ou la dysfonction érectile, rien n’a été séparé. Cette manière de faire fausse d’office la pertinence des comparaisons entre les groupes, puisqu’elle masque les effets spécifiques de certains usages sur des maladies particulières. De plus, les chercheurs n’ont pas distingué les maladies autodéclarées des diagnostics établis par des professionnels de santé. 

Une définition problématique des groupes de vapoteurs

La répartition des participants est également problématique. Dans le groupe des vapoteurs exclusifs, par exemple, de nombreuses études n’ont pas contrôlé l’absence de tabagisme au cours des mois précédents. Et d’autres ont classé des participants comme vapoteurs exclusifs alors qu’ils avaient arrêté de fumer seulement quelques jours avant. Là encore, de quoi largement polluer les données. 

De plus, de nombreuses études incluses dans la méta-analyse de Glantz n’ont pas fait de différence entre les nombreux modèles de cigarettes électroniques qui existent ni les e-liquides qui étaient mis dedans. Autrement dit, cette recherche utilise des données qui peuvent provenir de l’utilisation de matériels datés, et surtout, plusieurs travaux se sont contentés de parler de « vapotage », sans jamais préciser s’il s’agissait d’e-liquides avec nicotine, sans nicotine, avec des sels de nicotine, contenant du THC, ou n’importe quelle autre substance. Le professeur prétend donc dresser un portait du vapotage, alors qu’il ne fait aucune distinction entre les produits vapotés. Et l’épidémie EVALI de 2019 nous a bien prouvé que le contenu du e-liquide consommé peut profondément modifier ses effets sur la santé. 

Cette méthodologie bancale n’empêche pas Glantz et son équipe de conclure que leurs résultats « suggèrent la nécessité d’une réévaluation minutieuse de l’hypothèse selon laquelle les cigarettes électroniques sont une alternative nettement moins nocive à la cigarette »

Des conclusions contestées

Cette méta-analyse a d’ores et déjà été critiquée par d’autres chercheurs. Par exemple, Brad Rodu, professeur américain qui exerce au James Graham Brown Cancer Center d’une université des USA, a qualifié2 les conclusions de Glantz de « inexactes et peu fiables. » 

Dans un commentaire posté sur la revue médicale New England Journal of Medicine, où a été publiée cette méta-analyse, plusieurs autres chercheurs indiquent « contester la validité des conclusions », qu’ils qualifient de « prématurées » et refléteraient « une grave erreur d’interprétation des preuves épidémiologiques »

Enfin, Jamie Hartmann-Boyce et certains de ses collègues, dont plusieurs font partie de l’organisation Cochrane, mondialement reconnue pour la qualité de ses méta-analyses, se sont aussi exprimés. Ils ont souligné que Glantz n’a pas respecté les conditions d’utilisation des outils utilisés pour évaluer la qualité des études qu’il a inclus. Par exemple, le chercheur antivape prétend avoir utilisé la norme GRADE et toujours obtenu un niveau de confiance élevé ou modéré. Pourtant, Jamie Hartmann-Boyce rappelle que, lors de l’utilisation de cette norme, toutes les études observationnelles doivent être notées avec un niveau de confiance faible. Et toutes les études utilisées par Glantz sont des études observationnelles. « Si les directives avaient été suivies, toutes les conclusions de cet examen auraient probablement un niveau de confiance (très) faible », conclut l’experte.


1 Glantz, S. A., Nguyen, N., & Oliveira da Silva, A. L. (2024). Population-based disease odds for e-cigarettes and dual use versus cigarettes. NEJM Evidence. https://doi.org/10.1056/EVIDoa2300229

2 Rodu, B., Plurphanswat, N., & Rodu, J. (2025). Inaccurate and misleading meta-analysis of e-cigarettes and population-based diseases. Internal and Emergency Medicine. https://doi.org/10.1007/s11739-025-03956-w

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