L’Assemblée Générale des buralistes du Maine-et-Loire, qui s’est déroulée ce dimanche 10 décembre, donne le ton de la stratégie de la profession pour préparer son avenir à long terme. Si les marchands de cigarettes y réclament un assouplissement des règles sur la vape, c’est pour mieux récupérer le marché.
Des réunions pour l’avenir des buralistes
Ce week-end avait lieu, sous le patronage de Philippe Coy, président de la Fédération des Buralistes, l’assemblée générale du réseau de Maine-et-Loire. Une date parmi d’autres qui mènera l’ensemble des professionnels du réseau des bureaux de tabac à se réunir départementalement, afin de se concerter dans le but de préparer l’avenir.
Parce que les buralistes, s’ils déclarent toujours publiquement avoir pris conscience de l’importance de la lutte contre le tabac en terme de santé publique, n’ont pour autant pas l’intention de laisser leur profession mourir à petit feu. Bien au contraire : il a été beaucoup question des nouvelles générations de buralistes.
Et si des inquiétudes persistent, c’est un buraliste de fraîche date, justement, Jean-Philippe Perot, secrétaire général des bureaux de tabac du Maine-et-Loire, qui a souligné que l’avenir de leur profession n’était fait que d’opportunités. Et parmi les opportunités les plus prometteuses, deux sortent nettement du lot : le compte Nickel et la e-cigarette.
La vape, une solution d’avenir ?
Les buralistes comptent peser de tout leur poids pour alléger les mesures du gouvernement contre la vape. Un soutien qui n’a absolument rien de désintéressé : tout tient dans ce commentaire de Philippe Coy : « Les futurs clients du vapotage sont déjà chez nous. ».
Les buralistes en France déplorent en effet de ne pas pouvoir exposer dans leur vitrine et d’y faire de la publicité des produits de la vape. Ce qui interroge : l’exposition en soi n’est pas interdite. C’est la propagande et la pub directe ou indirecte pour un produit du tabac ou de la vape qui l’est, mais pas l’exposition. Du moins, dans la transposition française de la TPD dont les zones floues hérissent les spécialistes.
Dès lors, par « vape », on se demande ce qu’entendent les buralistes. Vype ? iQOS ? La stratégie des relais de l’industrie du tabac est-elle de s’investir véritablement dans les produits vaporisant la nicotine ou vont ils au contraire entretenir la confusion avec le tabac chauffé ?
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Quoiqu’il en soit, tenons-le nous pour dit : les buralistes comptent exister et prospérer encore longtemps, et la vape est nommément désignée comme leur nouvel eldorado. Nul doute qu’ils sauront peser de toute la force de leur lobby pour demander des règles plus souples. Quand à les obtenir, c’est une autre histoire.
Mais loin de nous réjouir, rappelons nous également que, en tête de leurs exigences récurrentes vient le monopole de la vape. Ce dernier vient d’être institué en Italie, et la Commission Européenne travaille pour l’imposer dans une future nouvelle mouture de la TPD. La vape qui s’est développée à la vitesse d’un lapin pourrait bien finir par se faire bouffer par la carotte.