Un projet de loi, ce n’est pas qu’un seul texte, ce sont aussi des amendements. Et il n’y a guère que les clients de Maîtresse Sévère ou les journalistes du Vaping Post pour les lire. Et on en a trouvé un que vous n’aviez pas vu venir.
Effort honorable
Vous savez ce qui est intéressant quand on lit un texte de loi ? Rien, honnêtement, si l’on parle d’un point de vue esthétique. Soyons honnête : il n’y a rien de plus pénible à lire qu’un texte de loi.
Non, mais vraiment. Ce n’est pas pour rire. Tenez, parenthèse biographique, j’ai une amie qui adore les romans policiers. Et quand elle ne lit pas des romans policiers, elle lit des livres de True Crime, ce qui en américain veut dire « vrai crime », et j’attends depuis des années qu’on m’explique ce que c’est qu’un « faux crime ». Et qu’on me cite au moins un exemple. La zone de commentaires est à votre disposition.
Et donc, quand elle ne lit pas de livres narrant les histoires réelles ou fictives de particuliers soucieux de réduire drastiquement l’espérance de vie d’un ou plusieurs de leurs contemporains, elle regarde des émissions télévisées sur ce sujet. « En prenant des notes » m’a confié son mari, l’air anxieux. Et en voiture, elle écoute des podcasts sur les affaires criminelles.
Or donc, pour son anniversaire, j’ai eu une idée de génie : lui offrir la Bible du crime, l’ouvrage originel, la source de tout. Je lui ai offert une magnifique édition du Code Pénal. Et vous savez quoi ? Elle a trouvé ça barbant.
Que disais je avant de raconter ma vie ? Ah, oui, les textes de lois sont à peu près aussi passionnants qu’une assiette de brocolis vapeur sans assaisonnement. Ou même assaisonné : niveau ennui mortel, une assiette de brocolis est d’un niveau tel que rien ne peut la sauver.
Mais, au Vaping Post, lorsqu’on lit un texte de loi, on lit tout. Absolument tout. Et des perles parfois s’y nichent. Des petites surprises, des petites choses hors sujet, voire des blagounettes, et, honnêtement, celle que le mon collègue Alex a déterrée, on ne savait pas trop où la mettre. Et c’est ainsi qu’elle s’échoua dans l’article du vendredi.
C’est icelle :
En dehors du fait que Maîtresse Sévère fait littéralement le siège de mon bureau, exigeant que je lui donne immédiatement le numéro d’Alex, le seul type qui lit des amendements rejetés pendant sa pause café (t’inquiètes, la porte est solide et j’ai assez de Toblerone pour tenir jusqu’à Noël), il faut reconnaître que l’article a de quoi laisser coi.
Déjà, parce que d’habitude, quand un lobby essaie de faire passer un texte, ils prennent au moins la précaution de le faire signer par un député ami. Et même si ça se voit. Bon, c’est vrai que les produits à base de nicotine à venir seront bien en sécurité chez les buralistes, au moins, il n’y a pas de risques qu’ils en vendent aux mineurs… Si ?
La Confédération des Buralistes propose, ni plus ni moins, qu’on lui refile le monopole de la nicotine. Enfin, généreusement, ils laissent la vape aux boutiques de vape (euh… Merci, je suppose) et les médicaments aux pharmacies, mais tout le reste, c’est pour eux.
Et, tandis que j’arrive à la fin de cet article habituellement placé sous le signe d’une bonne blague, tout ce que je trouve à dire, mi hilare, mi terrifié, c’est : « Bien essayé, les gars ».