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Lecture assistée du résultat de l’enquête ETINCEL-OFDT

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Résultats de l’enquête ETINCEL-OFDT sur la cigarette électronique

Résultats de l’enquête ETINCEL-OFDT sur la cigarette électronique

Ce 12 février dernier, l’OFDT a révélé les résultats de l’enquête téléphonique ETINCEL-OFDT sur la cigarette électronique (PDF), enquête réalisée auprès d’un échantillon de 2052 individus, représentatif de la population métropolitaine.
Cette enquête porte principalement sur la prévalence de sa consommation et sur ses modalités d’usage.

L’OFDT, qui produit depuis 10 ans un observatoire sur les questions liées au tabac, a constaté qu’au cours des 2 dernières années, la donnée cigarette électronique était indissociable des autres.

Du 12 au 18 novembre 2013 : Réalisation de l’enquête ETINCEL-OFDT

« Centrée sur ce produit, elle a pour objectif de fournir aux pouvoirs publics et aux professionnels concernés, dans un délai court, une première estimation fiable du phénomène, afin de pouvoir en mesurer l’impact dans le bilan de l’année 2013. »

17 questions autour des thèmes suivants ont été posées à 2052 individus : notoriété de la cigarette électronique, fréquence d’utilisation, modalités d’achat (objet et recharges), motivation de l’utilisateur, etc.

Résultats de l’enquête ETINCEL-OFDT

Notoriété, profil et usage

Forte notoriété de la cigarette électronique

– En novembre 2013, date de la réalisation de l’enquête, 9 français sur 10 déclarent connaître la cigarette électronique contre 6,6 sur 10 en 2012, notoriété plus importante chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans (9,3 / 10).
– Notoriété plus forte chez les fumeurs de tabac : 93 % connaissent l’ecig contre 85 % chez les non-fumeurs

Un français sur cinq déclare l’avoir déjà utilisée au moins une fois

– 18 % déclarent l’avoir utilisé au moins une fois contre 11 % en mars 2012, augmentation de 7 % identique à l’ensemble des pays de l’UE.

Une population plutôt masculine, jeune et fumeuse

– 22 % d’hommes contre 15 % de femmes l’ont essayé
– Plus on est jeune, plus on expérimente (tendance habituelle pour tous types de nouveaux produits) : 1/3 des 15-24 ans ont essayé contre 1/5 chez les 35-44 ans et 1/10 chez les 55-64 ans.
– Les trois quarts de ceux qui ont essayé sont des fumeurs : 7 8% contre 22 %.
– 51 % des fumeurs déclarent avoir essayé la cigarette électronique contre 12 % chez les ex-fumeurs et 3,5 % chez les non-fumeurs : des résultats qui confirment que la cigarette électronique n’est pas une porte d’entrée vers le tabac. La suite des résultats au rayon « motivations » nous donnera raison.
– Pas de différence significative selon la catégorie socio professionnelle.
– Un usage un peu plus marquée dans l’ouest du pays où 9,3 % ont essayé / utilisé dans le mois contre 1,6 % dans le nord.

L’essayer ne veut pas dire l’adopter

– Les jeunes de 15 à 24 ans l’abandonnent assez rapidement l’ecig, bien qu’ils soient plus enclins à l’essayer, ils l’abandonnent tout aussi vite. Idem pour les 25-34 ans, alors que leurs ainés de plus de 35 ans l’adoptent plus facilement. Doit-on y voir un effet de mode chez les plus jeunes de moins de 35 ans alors que chez leurs ainés, il s’agit certainement d’une volonté de sevrage tabagique. La suite des résultats au rayon « motivations » nous donnera raison…again !

3 % de vapoteurs (contre 32 % de fumeurs en France)

– 54 % des usagers dans le mois, vapotent quotidiennement, soit 3,3 %, proportion moindre chez les jeunes de moins de 24 ans où seuls 44 % d’entre eux vapotent chaque jour contre 67 % chez les 50-75 ans : même constat que précédemment, les jeunes cèdent certainement à un effet de mode alors que les plus âgés recherchent probablement un effet de sevrage tabagique… On insiste mais comme l’indique le rapport de l’OFDT : « Confrontés aux dommages sur la santé, avérés ou ressentis comme très probables, d’un tabagisme le plus souvent ancien (plusieurs décennies), les fumeurs plus âgés tendraient à se tourner vers la cigarette électronique pour réduire les risques. »
– Les vapoteurs quotidiens alternent encore tabac et cigarette électronique, bien qu’une majorité (62 %) utilise plus souvent la cigarette électronique.
– 1,8 % des vapoteurs sont des vapoteurs exclusifs. Encore trop peu.

Un essor de l’usage depuis le printemps 2013

– 76 % des vapoteurs ont démarré il y a moins de 6 mois. Pour l’OFDT, cette tendance s’explique par une forte médiatisation de l’objet, liée notamment au rapport remis au ministère de la santé en 2013.

La majorité des vapoteurs possède sa propre cigarette électronique

– 78 % des vapoteurs ont leur propre matériel, alors que 16 % d’entre eux partagent avec d’autres personnes, L’OFDT expliquant ce résultat comme l’envie de tester non seulement le produit mais les saveurs avant de réaliser un achat qu’ils qualifient de couteux. Les 6 % restants partagent avec une seule autre personne (ami, conjoint…)
– 93 % des vapoteurs âgés de 35-64 ans sont propriétaires de leur cigarette électronique, moitié moins (44 %) chez les jeunes, résultat certainement lié à une utilisation moins régulière.

Une certaine méconnaissance des dosages en nicotine

– 24 % des usagers récents déclarent ne pas connaître le dosage en nicotine contenu dans leurs e-liquides.
– Parmi ceux qui connaissent le dosage en nicotine, 1 usager sur 10 déclare une concentration nulle donc sevrage total à la nicotine.
– 4 vapoteurs sur 10 ont choisi un dosage moyen en nicotine allant de 7 à 12 mg/ml.

Des achats majoritairement réalisés en boutiques spécialisées

– 58 % des achats concernant la cigarette électronique sont effectués en boutique spécialisée et 54 % pour les e-liquides, cartouches…
– 21 % se dirigent vers le bureau de tabac et 24 % pour les e-liquides.
– Seuls 9 % achètent sur internet.
– Dans la majeure partie des cas, l’achat de la cigarette électronique et des recharges en e-liquides s’opère chez le même revendeur, ce qui signifie, selon toute vraisemblance, que le vapoteur est attaché à la relation personnelle avec le vendeur qu’il envisage comme un conseiller.

Enfin, peu ou pas de surprises : seulement 4 % des cigarettes électroniques achetées sont des jetables.

Motivations

La première motivation des vapoteurs est le sevrage total et définitif.

– 51 % des enquêtés utilisant à la fois l’ecig et le tabac, déclarent qu’ils souhaitent de manière définitive, arrêter les deux produits.
– Seulement 11,5 % d’entre eux déclarent vouloir réduire leur consommation de tabac et 8,2 % veulent switcher vers la cigarette électronique (ce que l’OFDT interprète comme une volonté de diminuer les risques de santé liés au tabagisme).
– Les autres motivations évoquées sont : moins de danger pour la santé, diminution des désagréments du tabac, économie et vapoter où bon leur semble.

Une étude menée en Grande-Bretagne auprès d’usagers de la cigarette électronique montrait déjà que 34 % des vapoteurs l’utilisent pour arrêter de fumer, 28 % pour augmenter leur chance d’y arriver et 22 % pour réduire leur consommation en tabac.

En voici les conclusions générales :
– Entre 7,7 et 9,2 millions de personnes ont essayé la cigarette électronique, plutôt jeunes et consommateurs de tabac
– 6 % de la population l’a essayé au cours du mois précédent l’enquête
– Entre 1,1 et 1,9 million de personnes vapotent quotidiennement, majoritairement (67%) des fumeurs qui cherchent à arrêter de fumer.
– Tous les vapoteurs réguliers sont des anciens fumeurs et comme le souligne l’OFDT dans son rapport de résultats : la cigarette électronique constitue plutôt une solution de sortie du tabagisme qu’une « porte d’entrée ».
– Même si le nombre de vapoteurs exclusif n’est pas majoritaire, il est probable que cette tendance s’inverse avec le temps puisque la motivation principale des vapoteurs reste l’arrêt définitif du tabac. L’OFDT a la délicatesse de préciser que parmi les enquêtés, trois quarts des usagers réguliers ont démarré il y a moins de 6 mois et qu’il faut sans doute plus de temps pour observer les arrêts effectifs.
– 95 % des cigarettes électroniques sont rechargeables et l’achat de l’ensemble du produit se fait principalement en boutique spécialisée (+5%) phénomène qui s’explique certainement par le besoin et la recherche de conseils, plus efficaces en boutiques spécialisées qu’en bureau de tabac.

Si l’on extrapole les résultats de cette enquête à la population française, on estime à 1% le nombre de vapoteurs qui ont arrêté de fumer grâce à la cigarette électronique. Démonstration, s’il en fallait une, que la cigarette électronique est une alternative efficace aux autres substituts nicotiniques et médicaments. Avis, par ailleurs partagé par 43 % des français qui estiment que ce produit est un moyen efficace pour diminuer ou arrêter de fumer.

Sagesse populaire, qu’il serait bon de retrouver auprès de nos instances politiques françaises et européennes.

* OFDT : Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies