Quand on travaille dans une boutique de vape on est persuadé de tout connaître du secteur, au moins par ouï-dire. Au début, du moins, parce que ça ne dure jamais très longtemps.
Mais d’où ça sort ?
Il suffit d’un client qui entre pour la première fois dans la boutique. Il se dirige vers vous avec les yeux remplis d’un mélange d’espoir et de résignation. Il vous tend son setup en vous demandant “Vous avez des résistances pour ça ?”. Et vous, la seule réponse qui vous vient à l’esprit, c’est “Bon sang, c’est quoi ce truc ?”, parce que c’est la première fois que vous entendez parler de cette marque (et probablement la dernière).
Le nombre de marques qui existent, pour un marché aussi jeune, est impressionnant. Celui du nombre de marques qui ont existé l’est encore plus. Mais si on y ajoute les marques créées par un industriel pour “faire un coup”, les pseudo-marques et tout ce que le marketing peut inventer pour écouler du stock, on arrive à des sommets.
Et tout cela finit en boutique de vape. Après avoir écumé les sites Web, le vapoteur se résout à aller demander à une vraie personne.
Le dilemme du vendeur
C’est à nous d’expliquer que non, il n’y a quasiment aucune chance de trouver des résistances pour ce kit de vape, parce que le fabricant voulait juste faire un coup en fabriquant et écoulant un stock, et qu’à l’heure qu’il est, il est probablement en train de fabriquer des téléphones portables ou des toupies sous un autre nom.
Et nous, vendeurs dans les boutiques de vape, sommes à la pire place, parce que le vapoteur est venu pour que vous lui trouviez une solution. Et la seule solution, c’est de flanquer son setup à la poubelle et d’en acheter un. Justement, vous en vendez. Vous voyez le problème ? Pour un client compréhensif, combien s’en iront, persuadés que vous n’avez pas voulu les aider parce qu’ils n’ont pas acheté chez vous ?
C’est le prix à payer de la vape libre. On la trouve en vente libre dans les bimbeloteries ou sur les sites de commerce, entre une paire de Doc Martens et le dernier Marc Levy. Le but de tous ces revendeurs est d’assurer leur chiffre, pas le suivi.
On se prendrait presque à envier ceux qui ont un monopole sur leur produit. Mais, reconnaissons-le : on a plus de mérite à réussir sans.
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