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La guerre du tabac chauffé commence en Suisse

Mis à jour le 13/06/2024 à 21h33
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En Suisse, deux cigarettiers vont s’affronter sur le marché des produits alternatifs au tabac. Il s’agit des multinationales British American Tobacco (BAT) et Philip Morris International (PMI).

La première entreprise a investi pas moins d’un milliard d’euros en Angleterre dans des phases de recherche et de développement. Elle ambitionne de devenir leader des cigarettes sans combustion et commercialise dans la Confédération son produit Glo, un dispositif électronique dans lequel on glisse un bâtonnet de tabac, qui est chauffé et non brûlé. Son chef scientifique, le Dr Christopher Proctor (ndlr: à ne pas confondre avec Robert Proctor), évoque la nocivité moindre de ce produit par rapport à la cigarette traditionnelle : “Réduire la température, en chauffant le tabac à seulement 140 degrés, permet de diminuer les substances toxiques de manière conséquente” explique-t-il.

Ralf Wittenberg, directeur général de BAT Suisse, s’interroge sur l’adoption du produit par les consommateurs helvètes. Et il doit faire face à la concurrence d’un autre mastodonte du marché du tabac. C’est Philip Morris, qui a lancé plus tôt son iQOS dans ce pays, après avoir investi 3 milliards d’euros dans la recherche et les tests dans son centre de Neuchâtel.

Julian Pidoux, l’un des porte-paroles de PMI, évoque les ambitions à court et moyen terme du cigarettier. Selon lui, Philip Morris anticipe déjà cette année un seuil de rentabilité. “Nous espérons que cette cigarette sans combustion puisse contribuer dès 2018 de manière positive à la marche de nos affaires” ajoute-t-il.

Pour Claude Jeanrenaud, professeur d’économie à l’Université de Neuchâtel, il s’agit d’une “stratégie de survie” de la part des industriels. La Suisse a la particularité de ne pas remplir pleinement les exigences anti-tabac de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Pourtant, les ventes de tabac déclinent. “Le nombre d’adeptes de la cigarette baisse chaque année, de l’ordre de 2% à 3%” affirme Julian Pidoux. Un avis que ne semble pas partager l’association suisse pour la prévention du tabagisme.

RTS rappelle que “l’industrie du tabac fait vivre 13’000 personnes en Suisse. Elle rapporte 6,5 milliards de francs chaque année, soit 1% du produit intérieur brut (PIB).”