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La cigarette électronique : un réducteur de risques selon Gérard Mathern, pneumologue

Mis à jour le 25/08/2013 à 15h19
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Pour Gerard Mathern, tabacologue/pneumologue, la cigarette électronique est une méthode de réduction des risques pour le fumeur.

Pour Gerard Mathern, tabacologue/pneumologue, la cigarette électronique est une méthode de réduction des risques pour le fumeur.

C’est en écoutant l’émission diffusée sur Europe1 hier midi que l’expression “réducteur des risques” a été employée par le tabacologue/pneumologue Gérard Mathern pour qualifier la cigarette électronique. Un grand pas pour la médecine française.

Secrétaire Général de la Société Française des Tabacologues, Gérard Mathern qui était l’invité de l’émission de Pierre De Vilno aux côtés de notre cher Brice Lepoutre, président de l’AIDUCE, et du vendeur Rachid Aichouche (Clopinette), a eu je trouve un discours intéressant sur la cigarette électronique.

Sa parole a d’autant plus de poids qu’il fait partie de l’équipe du professeur Dautzenberg dont la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, a demandé une enquête afin de constituer des bases de réflexion pour une future régulation du produit sur le territoire. Je me suis donc amusé à extraire les phrases importantes et à lire entre les lignes pour déceler éventuellement des éléments révélateurs quant au futur statut de l’ecig en France.

Résumé des propos de Gérard Mathern

Voici ce que Gérard Mathern affirme à propos du produit :

  • La cigarette électronique est extrêmement moins nocive que la cigarette conventionnelle, le rapport de réduction peut être de 1 sur 400 ou 1 sur 1000
  • C’est une fausse idée que d’appréhender la nicotine comme un composé nocif dans le tabac fumé ou le vapotage
  • Dans l’immédiateté, dans les semaines et les mois qui suivent le vapotage, il n’y a pas de danger véritable de ces produits (propylène glycol, glycérine végétale, arômes). C’est l’incidence des arômes utilisés dans les e-liquides qui, à long terme, reste floue.
  • Quelqu’un qui va vapoter sans nicotine, c’est quelqu’un qui va faire de l’aromathérapie.
  • En tant que médecins, le fumeur qui se met à vapoter nous fait plaisir.
  • Je ne peux pas faire d’ordonnance de cigarette électronique, car je n’ai pas la preuve de l’innocuité à long terme du produit.
  • Nous encourageons le fumeur qui ne fume plus grâce à la cigarette électronique à continuer de l’utiliser et de prendre en même temps notre traitement.
  • La cigarette électronique ne règle pas du tout le problème du traitement de la dépendance comportementale. Elle permet de l’assumer mais pas de la traiter. Il s’agit d’un palliatif qui ne soigne pas cette dépendance.
  • Aujourd’hui, la cigarette électronique qui n’est pas un médicament (et qui n’est pas prête de l’être) n’est pas un produit du tabac (et j’espère qu’il n’est pas prêt de l’être) mais un produit de consommation courante.
  • A propos de l’exclusivité de la vente de cigarettes électroniques aux bureaux de tabac : Le conseil à la vente est important et on peut considérer que les vendeurs spécialisés font effectivement bien leur métier.
  • Même si une étude de Goniewicz (Pologne) montre qu’il n’y pas de transition chez les jeunes entre cigarette électronique et tabac, je crains que les cigarettiers s’approprient le produit pour en faire une nouvelle porte d’entrée vers le tabagisme.
  • Théoriquement (mais c’est un cas d’école), le vapoteur qui s’arrête de vapoter peut retomber dans un tabagisme aggravé. On peut donc voir un danger dans la personne qui ne fumait pas beaucoup avant de vapoter, et qui pourrait se remettre à fumer plus qu’elle ne le faisait avant.

Mon petit pronostic sur le futur statut de la cigarette électronique en France

Même si nous ne connaissons pas le contenu du rapport que le professeur Dautzenberg va remettre dans quelques jours à la ministre, je pense que le discours de Gérard Mathern ne peut pas être en complète opposition puisqu’il a participé lui même à sa rédaction. Il nous donne peut être un aperçu sur la manière dont le gouvernement pourrait se positionner lorsqu’il va s’agir de définir les bases d’une régulation du produit en France. Bien sûr, il ne s’agit là que de mon pronostic mais j’imagine qu’en attendant l’apparition d’une ecig pharmaceutique (2020 ?) les choses suivantes vont se produire (2016 ?) :

  • L’ecig qui a un profil toxicologique faible, permet effectivement de réduire les risques du tabagisme à grande échelle, elle ne sera donc pas interdite.
  • Il faut par contre éloigner l’industrie du tabac de ce produit car sa similarité représente un danger d’initiation chez les jeunes. L’interdiction de vente aux mineurs (déjà plus ou moins en place) va être officialisée et contrôlée.
  • La distribution ne va pas être exclusivement réservée aux bureaux de tabac. La vente en ligne et sur le terrain (boutiques physiques) va être conservée et mieux encadrée.
  • Les produits et les supports de vente vont devoir comporter des mentions informant le consommateur sur :
    • les risques de dépendance
    • le fait qu’il ne permet pas le sevrage tabagique
    • la mise à disposition du numéro surtaxé de Tabac Info Service
  • Le produit ne sera pas surtaxé comme le tabac et gardera sa TVA à 19,6%

Ce pronostic ne tient pas compte des délibérations qui sont en cours au sein de la commission ENVI et qui s’est d’ailleurs réunie hier exclusivement autour du sujet de la cigarette électronique. Vous trouverez bientôt sur ce site un petit compte rendu.

 

6 réponses à “La cigarette électronique : un réducteur de risques selon Gérard Mathern, pneumologue”

  1. Loran Legnoch dit :

    Cet article me réjouit !! En ce moment, on a plutôt des bonnes nouvelles. C’est vraiment cool !

  2. Randall dit :

    Excellent papier. Pour ma part, je reste sur l’idée que les tabacologues veulent reprendre la main sur un phénomène qui leur a échappé et devrait continuer à largement leur échapper.

    La cigarette électronique a deux défauts :

    1°) les fumeurs arrivent très bien à arrêter tout seuls, sans aide des tabacologues ;
    2°) le produit étant plaisant, les jeunes adultes passent au vapotage avant d’être malades du tabagisme et d’avoir à se mettre entre les mains des professionnels de la santé.

    Robert Molimard s’est fait éjecter de la Société de Tabacologie qu’il avait créée et présidée pendant des années pour avoir voulu que cette société dite savante prenne ses distances vis-à-vis des intérêts industriels, notamment de vendeurs de gri-gris en vente libre en pharmacie et dont certains, dont je fais partie, considère qu’ils n’aident que les professionnels de santé à donner le change mais qu’ils sont une perte de chance pour les fumeurs : la nicotine n’entretient pas la dépendance puisqu’elle est contenue dans des médicaments pour s’en libérer. Et il n’existe aucune étude dans le monde ayant montré le caractère addictif de la nicotine seule sur l’homme. Apparemment les minots qui vapotent ne continuent pas à le faire passées quelques expérimentations…

    Le problème pour la SFT est de continuer à exister que de faire perdurer les services de Tabac Info Service (gérés par une société de marketing de produits pharmaceutiques !) ou les centres de consultation qui ne font pas recette et tout le business autour des aides inefficaces à l’arrêt du tabac.

    La manœuvre de Mathern – cadre de la SFT – et de ses acolytes est habile. Dautzenberg demandait récemment que les fumeurs se voient “autorisés” par leur médecin à acquérir une cigarette électronique, que la vente aux mineurs ou pour les mineurs fumeurs soit interdite, etc. Le but est de prendre la main avec des réglementations médicales pour un produit de consommation courante.

    Car il est clair que les sponsors des manifestations de la SFT ont intérêt à ce que les fumeurs ne cessent pas de fumer avant d’être devenus malades. Cette hypothèse est horrible, mais tout aussi logique pour Big Pharma qu’il est logique pour Big Tobacco que les jeunes se mettent à fumer.

    • Randall dit :

      « Pourquoi ne pas imaginer un certificat de dépendance tabagique établi par un médecin qui permettrait d’avoir accès au produit ? » propose ainsi le Pr Dautzenberg. « Il faut que la cigarette électronique reste un produit de réduction des risques sanitaires du tabagisme. »

      Source : La cigarette électronique est-elle sans danger ?
      http://www.psychologies.com/Bien-etre/Sante/Addictions/Articles-et-Dossiers/La-cigarette-electronique-est-elle-sans-danger/4Des-vapoteurs-toujours-dependants
      Elyane Vignau, psychologies.com, avril 2013

    • Gérard Mathern dit :

      Je ne peux pas laisser dire cela ! Les manœuvres ne sont pas mon
      style. Je suis en fin de carrière et n’ai aucun intérêt à entretenir
      quoi que ce soit et dire que je suis en train (par l’intermédiaire de la
      SFT) de servir un intérêt extérieur tient de la diffamation la plus
      pure. J’ai pu montrer devant les médias que je pouvais tenir un discours
      décalé de la doxa ambiante qui commence à changer, mais rien n’est
      encore joué. Les opposants à mon discours sont encore nombreux. Mais la
      polémique (et celle développée dans le post précédent) entretient ce que
      souhaitent les medias.

      Mes ennemis se sont le cancer du poumon et
      les maladies cardio-vasculaires induits par le tabac et c’est tout. La
      cigarette électronique (VP je préfère) est actuellement et à mon avis,
      le réducteur de risques le plus efficace actuellement.

      En
      déduire que je joue un joue au profit d’une tabacologie qui cherche à
      s’en sortir tient de la psychiatrie … ou de la manipulation, ce qui me
      semble plus proche de la réalité.

      Je suis à la disposition de chacun pour en débattre n’importe où.

      Gérard Mathern