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Importante saisie de Buddha Blues, la drogue e-liquide

Mis à jour le 7/08/2024 à 13h09
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Une affaire secoue actuellement la région de Brest : le démantèlement d’un trafic de Buddha Blues, un e-liquide au cannabis de synthèse. Les autorités ont été alertées par un directeur de centre de formation, inquiet du comportement de certains jeunes. Cette drogue semble, en effet, tout sauf anodine.

Trafic de e-liquide « chargé » à Brest

Quatre jeunes ont été interpellés pour trafic de e-liquide au cannabinoïde de synthèse.

Ce 26 décembre, la police vient d’interpeller quatre jeunes de la région brestoise qui écoulaient des fioles Buddha Blues dans un centre de formation professionnelle fréquenté par des élèves de 16 à 23 ans. Les autorités ont été prévenues par le directeur du centre, qui avait constaté des comportements alarmants de la part de ses élèves.

“Certains partaient dans des délires en plein cours, d’autres disjonctaient complètement. Une jeune fille était paralysée et a eu toutes les peines du monde à descendre les escaliers pour rejoindre l’infirmerie”, ont déclaré les policiers au Télégramme de Brest, soucieux d’alerter les parents.

Un brestois de 17 ans importait des fioles achetées en gros sur le Darknet. 

L’enquête a permis de remonter jusqu’à un Brestois de 17 ans. Il avait tout simplement commandé des fioles sur le Darknet, et les revendait ensuite à d’autres jeunes, en prenant une commission. Ces derniers faisaient office de revendeurs au détail. Ils donnaient pour instruction au consommateur de ne pas en prendre plus de trois bouffées d’affilée. D’importantes quantités de résine de cannabis plus “classique” ont également été saisies au domicile de ces jeunes qui semble constituer un réseau de dealers d’habitude.

De la drogue qui se vape

Des analyses chimiques sont en cours pour déterminer la composition exacte de ce e-liquide et voir s’il correspond au Buddha Blues “originel”. La police espère également en apprendre plus sur son origine, et ses effets secondaires.

On peut affirmer que, dès l’arrivée sur le marché des premières e-cigarettes, certains ont voulu les détourner de leur usage normal et s’en servir pour consommer des stupéfiants.

Cette drogue, le Buddha Blue, est encore rare.

Le Buddha Blues était jusqu’ici très rare, il était même considéré par certains comme une légende urbaine. Ceci s’explique par le fait que, d’un cannabinoïde de synthèse très concret, Buddha Blue est devenu un temps une sorte de nom générique pour des expérimentations plus ou moins concluantes sur le marché de la drogue.

Qui es-tu, Buddha Blues ?

Sur sa fiche d’identité au fichier judiciaire des stupéfiants, Buddha Blue s’appelle 5F-AKB48 ou 1-(5-fluoropentyl)-N-(tricyclo[3.3.1.13,7]dec-1-yl)-1H-indazole-3-carboxamide. Cette drogue synthétique a été identifiée pour la première fois en 2012, dans un mélange d’herbe lors d’une saisie de la police. Il se présente sous l’aspect d’une poudre blanche cristalline.

Elle peut être fumée ou diluée dans de la Glycérine végétale et vaporisée.

Ses modes de consommation sont assez variés. La poudre peut être fumée, soit dans une cigarette de tabac roulé, soit à plus petite dose dans un joint de cannabis. L’e-liquide Buddha Blues contient simplement une dose de cette poudre dissoute dans un mélange de PG et de VG.

Buddha Blues, radical et dangereux

Ce n’est pas un hasard si les revendeurs de Buddha Blues préconisent une prise faible. D’après divers témoignages recueillis sur les forums, l’action psychoactive de cette drogue est puissante, et les effets secondaires peuvent être dévastateurs.

Les effets primaires et secondaires du Buddha Blues sont dévastateurs. 

La “montée”, après la prise, est efficace et soudaine. À la sensation de bien-être et de relaxation viennent très vite s’ajouter des hallucinations. La “descente” est, au contraire, sédative. Beaucoup de témoignages font part de “bad trips” sévères, notamment d’une paranoïa aiguë. Les effets semblent plus proches dans leur description d’acides puissants, de LSD et de drogues hallucinogènes.

Les effets physiques, sont alarmants : augmentation de la température corporelle, augmentation du rythme cardiaques, des cas de cécité ou de paralysie temporaires signalés. De nombreux témoignages font part d’hospitalisations pour troubles cardiaques, ce qui est rarement une bonne nouvelle.

Mises en garde

Sur des forums d’usagers de drogues, les utilisateurs satisfaits et réguliers du Buddha Blues sont largement surpassés en nombre par ceux qui mettent en garde. Le Buddha Blues créerait, de surcroît, une dépendance physique et psychologique lorsqu’on commence à l’utiliser régulièrement.

La police est vigilante et inquiète.

Contacté par nos soins, une source policière confirme nos craintes : “S’il n’y a pas eu d’accident grave, à ma connaissance, jusqu’à présent, c’est une conjonction de facteurs chance. Le trafic est généralement organisé en petites quantités par des gens qui informent leurs consommateurs. Ils savent que si il y a un accident sévère, ça va leur retomber gravement dessus. La clientèle est jeune, les effets sont un peu trop radicaux et les bad trips trop nombreux par rapport à ce qu’ils cherchent, heureusement. Le jour où on tombera sur un dealer sans scrupules qui voudra écouler rapidement son stock, ou un truc fabriqué dans son garage par un apprenti chimiste, là, on aura des gens qui resteront sur le carreau.”

Incident isolé ou prologue à une nouvelle vague dévastatrice ? L’avenir le dira.