Le recul du tabagisme en parallèle de l’augmentation du nombre de vapoteurs n’est pas du goût de la région.

Le yoyo de l’interdiction

Au cours des dernières années, nous avons parlé à plusieurs repris de Hong Kong, plus grande région administrative de Chine. Dès 2015, nous rapportions que le pouvoir en place réfléchissait à interdire la cigarette électronique, notamment à cause de l’effet passerelle, argument imaginaire qui voudrait que le vapotage conduise au tabagisme. Si, cinq ans plus tard, cette volonté d’interdire les produits de la vape était finalement abandonnée, l’année suivante, elle revoyait le jour suite à l’adoption d’un programme antitabac national. Celui-ci prévoyait notamment l’interdiction de « l’importation, la fabrication, la vente, la distribution et la promotion de produits de remplacement du tabac, y compris les cigarettes électroniques, les produits sans combustion et les cigarettes à base de plantes ». L’utilisation restait toutefois autorisée, bien que l’on puisse questionner la logique d’une telle mesure, sachant que les habitants n’auraient plus accès à ces produits..

En 2022, les autorités sanitaires de Hong Kong annonçaient que le taux de prévalence tabagique était tombé à 9,5 %, soit le plus faible jamais enregistré depuis que la région surveillait ces données. En parallèle de cette diminution du nombre de fumeurs, le rapport officiel relevait une augmentation du nombre de vapoteurs, passé de 7 200 en 2019 à plus de 17 000 deux ans plus tard. Une augmentation qui inquiétait les autorités qui prévoyaient d’ores et déjà diverses mesures afin d’éloigner les consommateurs du vapotage.

Mensonges d’état

D’après le Hong Kong Council on Smoking and Health (COSH), en 2023, le nombre de vapoteurs était retombé à 11 600 personnes. Un chiffre toujours trop élevé pour les politiques de la région qui souhaitent désormais interdire l’utilisation de la cigarette électronique, mais également de tous les produits alternatifs au tabac. Selon une source s’étant confiée au South China Morning Post, cette interdiction devrait intervenir en deux phases. D’abord, en interdisant la possession de tous ces produits dans les lieux publics, puis en l’étendant à l’ensemble de la région. L’objectif de la mesure étant de faire chuter le taux de prévalence tabagique à 7,8 %. 

Si une interdiction du vapotage pour faire diminuer le tabagisme peut sembler contreproductive aux yeux de nos lecteurs avertis, il est nécessaire de se pencher sur les recommandations du COSH pour mieux comprendre la position des autorités. Selon l’organisme, le vapotage augmenterait le risque de développer un cancer, des maladies vasculaires ou cardiorespiratoires, multiplierait de 4 à 6 fois le risque de développer la COVID-19, et exposerait l’entourage à de nombreux produits nocifs par le biais du vapotage passif. Les vaporisateurs personnels n’aideraient pas non plus à arrêter de fumer.

Autant de déclarations largement contredites par une grande partie de la communauté scientifique, et qui sont pourtant écrites noir sur blanc, sur un site officiel hongkongais.

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