Mise à jour du 2 juin 2017 Depuis la rédaction de cet article les conditions d’utilisation et de transport des cigarettes électroniques en avion ont fortement évolué. Consultez notre fiche pratique actualisée : voyager en avion avec sa cigarette électronique.
Depuis quelques mois on entend dans les avions, parmi les consignes données aux passagers, « rester attaché » « ne pas fumer dans les toilettes, fumer dans les toilettes risque de déclencher les détecteurs de fumée », le rappel que « les vols sont non-fumeurs y compris pour la cigarette électronique ».
C’est ce « y compris » qui m’exaspère, parce qu’il sous entend que l’interdiction de la cigarette électronique relève de la loi Evin et du décret de 2006 interdisant de fumer dans les lieux publics. De là à soupçonner une manoeuvre des cigarettiers cherchant à contre-carrer le développement d’une pratique dans des lieux qui leurs sont interdits en présence d’une population captive le temps du vol et captivée par les volutes ondoyantes répondant à travers les hublots aux tapis de cumulo nimbus à plus de 10 000 pieds … il n’y a qu’un souffle ténu, celui de mon voisin qui vapoterait en toute quiétude, provoquant envie et jalousie de A à F sur au moins trois rangées.
On apprend que l’interdiction émane de l’association internationale du transport aérien (International Air Transport Association) aux motifs que les batteries au lithium présenteraient un danger et que les détecteurs de fumée risqueraient de confondre vapeur d’eau et début d’incendie. Cela ne fait pas sérieux.
Les batteries au lithium ne sont-elles pas dans tous les téléphones portables (éteints et rangés avant le décollage), dans les tablettes, consoles et ordinateurs, qui s’allument, presque tous seuls, dès que le train d’atterrissage est rentré ? Que vont dire les fabricants de ces jouets modernes si on en interdit le transport en bagage de cabine ? Vapotez, vapotez, on n’interdit que les accus de votre cigarette électronique !
Un détecteur de fumée qui confond vapeur d’eau et début d’incendie ? Vapotons et prions pour que la bouilloire de l’hôtesse ne soit pas confondue avec un ballon de cheddite !
En fait, cela n’est que trop sérieux. Là où la loi Evin et le décret de 2006, que bien d’autres pays ont précédés ou suivis, ne peut interdire la cigarette électronique , il faut recourir à des motifs qui font rire pour en venir à bout.
C’est parfaitement insupportable, on s’attache soi-même (et on ajuste la ceinture à la demande d’une voix éthérée), on ouvre notre ordinateur quand on nous l’autorise (et pas avant), on se fait rappeler à l’ordre si la tablette n’est pas relevée à temps, et on se tient coi. Quoi ? Faudra-t-il encore que l’on nous empêche de vapoter sous des prétextes … fumeux ?
Crédit photo : evoo73
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