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Formaldéhyde dans la vapeur : La presse passe avant la science

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Après Konstantinos Farsalinos, c’est au tour de Jacques Le Houezec de revenir sur la petite panique médiatique créée par le New York Times la semaine dernière. Le quotidien américain faisait écho de deux études qui auraient trouvé des quantités élevées de formaldéhyde dans la vapeur de certaines cigarettes électroniques.

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Erreur de protocole sur fond de guerre universitaire

Ce constat alarmiste du New York Times est une fois de plus à mettre sur le compte que les travaux universitaires tendent à être mis en avant pour de simples histoires de compétition. C’est d’autant plus évident aux Etats-Unis, où la compétition entre universités fait rage.

Il est regrettable, et je vais mettre sur mon blog la traduction d’une lettre soumise à la revue Addiction en ce sens, que les chercheurs fassent des dossiers de presse, avant même que leur article soit publié. Si celui de Maciej Goniewicz a été accepté par la revue Nicotine & Tobacco Research (il sera publié le 15 mai), l’autre article cité par le New York Times n’a même pas passé la barrière de la revue par ses pairs, que tout article scientifique est censé passer. Ce qui fait que je ne commenterai même pas cet article qui ne sera peut-être jamais publié.

Revenons à l’article de Maciej Goniewicz. Cet article, comme le précédent, qui bien que mentionnant la présence de substances cancérigènes, mais à faible concentration comparée à la fumée de tabac (4 à 450 fois moindre que dans la fumée de cigarette), est basé sur le même protocole. Et c’est bien là que le bât pêche. En effet, toute cette étude, qui a été réalisée à la même époque que l’expérience précédente, est basée sur une façon de vaper qui ne paraît absolument pas refléter le mode d’utilisation “normal” de tout vapeur.

Pour faire bref, et j’en appelle aux commentaires des lecteurs de cette page, le protocole utilisé, soit-disant basé sur l’observation du comportement de vapeurs, utilise une “machine à vaper”, réglée sur 1 bouffée de 70 ml prise en 1,8 secondes, toutes les 17 secondes, et 15 fois de suite. Est-ce qu’un vapeur peut me confirmer qu’il vape de cette façon? Personnellement j’en doute. Est-il utile d’aller plus loin dans l’analyse de cette étude? Je ne le crois pas. Les conditions d’utilisation de l’e-cig ne sont tout simplement pas réalistes.

Il est donc plus que temps, qu’un standard de mesure soit établi, afin de mesurer les émissions des e-cigs dans des conditions réalistes.

De plus, comme l’a fait remarqué Konstantinos Farsalinos, il est surprenant de voir qu’aucune trace d’acroléine n’a été détectée, alors que dans l’étude précédente elle était incriminée avec un protocole similaire. Il y a donc vraiment de quoi se poser des questions sur la validité de ce test.

Je voudrais profiter de l’occasion qui m’est donnée ici, et que je ne cesse de répéter aux tabacologues à qui je propose des analyses de la littérature scientifique chaque mois, d’avoir une lecture critique des articles qu’ils ont sous les yeux. C’est vrai pour la littérature scientifique, sensée passer sous les branches caudines de ses pairs, mais ça l’est d’autant plus lorsqu’il s’agit d’article publiés par des journalistes qui ne prennent même pas la peine de lire l’article original (si tant est qu’ils y comprennent quelque chose, mais là je suis méchant 😉 ).

9 réponses à “Formaldéhyde dans la vapeur : La presse passe avant la science”

  1. Anatole Laudinot dit :

    Ah ah, en 1,8 secondes mon coil n’a même pas le temps de chauffer correctement (« effet diesel »), il a amplement le temps de refroidir en 17 secondes, je vois pas comment il pourrait chauffer suffisamment pour dégager du formaldéhyde… Peut-être en tournant à vide ?

    Notons également que quand je fumais, je ne prenais pas une bouffée toutes les 17 secondes, à moins de vouloir rallumer constamment la roulée…

  2. manu06 dit :

    un machine a créer des dry hit……………forcément,lorsque l’ont fait bruler une cote de veau,qui dégage d’ailleurs de l’acroléine,ce n’est pas la viande qui est a mettre en cause,mais le cuisinier……..

  3. Renaud Poplin dit :

    Pfff! Encore du grand n’importe quoi. Ils ont pris une machine à vaper car aucun vapoteur n’est capable de vaper ainsi ! À quand la prochaine étude qui nous dira que vaper c’est dangereux car quand tu mets un doigt sur la résistance nue, ça crée des brûlures ? Allons messieurs, ayez des arguments sérieux au moins. J’en ai un. Après 33 ans de tabac et maintes tentatives pour arrêter, cela fait 6 mois et 7jours que je n’ai pas touché ou même eu envie d’une bonne cigarette de tabac bien toxique. Vapoteur 1- Étude bidon 0

  4. guitou34 dit :

    Pour que l’AFNOR établisse une norme, il faudrait leur donner des chiffres. Et je pense que le mieux placé c’est l’AIDUCE qui déterminerait les valeurs moyennes sur la base d’une enquête auprès de ses adhérents. A vos chronos !

  5. Yvon Novy dit :

    Encore une belle étude venue des USA !
    Je ne vais pas mettre en doute
    ce vous dites, M. Le Houezec, mais juste pour satisfaire pour ma
    curiosité personnelle, quand vous parlez de compétition entre
    universités aux U.S., quel en est l’enjeu ? D’être le premier à lancer
    une information (est-ce le bon qualificatif ?) ou plutôt une rumeur ?
    Leur crédibilité ne risque t-elle pas d’en prendre un coup ?
    Je ne
    sais pas ce qu’une bouffe peut réellement représenter en ml. Pour ma
    part, j’utilise (entrautres) un EVIC qui permet de mesurer et d’afficher
    le temps d’aspiration, avec des clearomisers ASPIRE ETS BDC ou NAUTILUS
    . Ce temps d’aspiration est en général pour moi, aux alentours des 7
    secondes. A observer des amis vapoteurs, je n’en vois pas beaucoup qui
    n’aspirent que 1,8 sec. non plus. Ensuite,le temps de faire un tour dans
    les poumons puis d’expirer, il se passe bien 2 à 3 secondes de plus. Je
    ne reprend pas une autre bouffée 6 à 7 secondes après et encore moins,
    quinze fois d’affilée. Sans donc parler du volume d’une bouffée, ces
    bases de mesures paraissent, en effet, fantaisistes.
    Quand aux
    journalistes, toujours avides de sensationnel, peut-être faudrait t-il
    leur donner les chiffres de tous ceux qui comme moi, ont définitivement
    abandonné le tabac grâce à la e-cig…. Mais ces chiffres ne sont sans
    doute pas assez spectaculaires pour eux (ou pour le moment ?).

  6. lebeau corinne dit :

    Une bouffée de 70 ml ??? Soit c’est une faute de frappe soit l’appareil est relié directement à une citerne… Des bouffées de 1,8 seconde ? Mon système (comme celui d’anatole) n’arriverait même pas à faire un filet de quoi que ce soit avec ce temps de chauffe.

    Ce qui me gêne le plus dans les études c’est qu’il n’est jamais mentionné quel type de clearo/liquides sont utilisés or les vapoteurs savent à quel point ces éléments peuvent changer la donne. Si, déjà, tout le monde pouvait se mettre d’accord pour utiliser LES MEMES éléments, nous aurons fait un grand pas dans l’analyse comparative.

    • Tony Fiant dit :

      Je pense que c’est 70 ml d’air aspiré, enfin de vapeur, si c’était du e liquide, on serait déjà à la rubrique nécrologique 🙂
      Le problème est que ces réglages indiqués s’inspirent de quelqu’un qui fume et non pas qui vapote.
      Sur une tueuse, on aspire fortement et brièvement, sur la vape, c’est doucement et lentement.

  7. Salvatore Sipala dit :

    A pars quelques médecins ou sientifiques dotés d’une clairvoyance sur le sujet tout est fait pour dénigrés la e-cigarette .
    Cité moi un seul article dans un journal qui dit du positif de la e-cigarette ? J’en ai pas trouvé un.

  8. Tony Fiant dit :

    Il faut mettre ces chercheurs sur l’étude des injections léthales aux USA car elles semblent moins dangereuses que la vapote…
    Désolé, mais un peu d’humour noir m’empêche d’exprimer ma colère contre ces individus car cela devient trop répétitif ces attaques bâclées… mais relayées avec brio par les journal eux.