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Deux nouvelles études pourraient soulever des questions quant à l’utilisation de matériel avancé

Mis à jour le 29/07/2014 à 18h39
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Les Mods, les atomiseurs reconstructibles, les drippers ou de manière plus générale l’ensemble des modifications apportées au matériel de vape, pourraient soulever de sérieuses interrogations scientifiques selon le New York Times.

Température de chauffe et formaldéhyde au cœur des prochains débats scientifiques

"Certaines e-cigarettes délivrent des bouffées cancérigènes" titre le New York Times, le 3 mai 2014.

“Certaines e-cigarettes délivrent des bouffées cancérigènes” titre le New York Times, le 3 mai 2014.

Le célèbre quotidien américain fait écho de deux études, dont la première concerne celle de Maciej L. Goniewicz qui sera prochainement publiée dans le Journal Nicotine and Tobacco Research [1]. L’éternel débat de la température de chauffe, débat qui n’a même pas encore commencé selon Farsalinos tant les données scientifiques manquent, pourrait avancer d’un pas de plus dans les prochaines semaines.

Une seconde étude, cette fois-ci du Dr. Alan Shihadeh est également mentionnée dans l’article du New York Times. Ce directeur du projet au centre d’études sur les produits du tabac de la “Virginia Commonwealth University” se serait quant à lui penché sur les techniques de vape plus avancées, tel que le dripping qui consiste à placer du e-liquide directement sur la mèche. Comme celle de Goniewicz, l’étude mettrait l’accent sur les températures de chauffe.

Le composé principal dont il pourrait être question est le formaldéhyde. “Récemment mis en cause dans la survenue de cancers nasopharyngésselon l’INRS, le formaldéhyde avait été déjà à plusieurs reprises détecté dans la vapeur émise par certaines cigarettes électroniques, mais à des niveaux bien inférieurs que ceux compris dans la fumée des cigarettes conventionnelles. Naturellement présent dans l’environnement et même issu de la respiration humaine, ce composé, avec l’acroléine, pourrait être au cœur des prochaines discussions scientifiques.

L’alarmisme que les médias vont néanmoins contribuer à créer une fois les études révisées par les pairs et publiées, devra avant tout être relativisé par le vapoteur qui s’est tout de même débarrassé des centaines de composés toxiques issus de la combustion du tabac (dont une soixantaine est cancérigène). La réduction des risques se doit néanmoins d’être optimisée ou tout du moins comprise dans son ensemble si l’on veut tirer le meilleur parti du vaporisateur personnel et toute nouvelle donnée scientifique est précieuse.

A la lumière de ces prochaines conclusions il se pourrait que la sensibilisation des consommateurs sur le power vaping, cette technique de vape qui consiste à produire le plus de vapeur possible, pourrait représentée un futur axe d’information important.

En l’absence de publications officielles, il est encore aujourd’hui difficile de trouver des informations précises sur ces deux nouvelles études. Nous reviendrons donc sur ce sujet très prochainement, sans doute avec l’éclairage de Jacques Le Houezec.

La réaction de Konstantinos Farsalinos

Nous savons que la dégradation thermique peut conduire à la libération de substances chimiques toxiques. Et nous savons que le formaldéhyde, l’acétaldéhyde et l’acroléine ont été trouvés dans la vapeur. Il n’y a rien de nouveau à cela. Cependant, cette étude a révélé que les niveaux peuvent se rapprocher de ceux présents dans les cigarettes de tabac.

Les chercheurs ont utilisé une batterie Ego Twist (tension variable) et un clearomiseur dont la résistance se situe en haut (marque inconnue, valeur inconnue). À 3,2 et 4,0 volts , les niveaux de formaldéhyde étaient 13 à 807 fois plus faibles que ceux contenus dans la fumée des cigarettes de tabac ! À 4,8 volts , les concentrations de formaldéhyde ont été augmentées jusqu’à 200 fois, et ont atteint des niveaux similaires à ceux d’une cigarette de tabac.

La principale critique de cette étude est que, à mon avis, il est très peu probable qu’un atomiseur avec une résistance vers le haut comme celui utilisé dans cette étude puisse être utilisé à 4,8 volts. Une résistance de 2,2 ohms représenterait une puissance de 10,4 watts délivrée à l’atomiseur. J’ai personnellement fait l’essai à 10 watts sur un Mod Joyetech Evic équipé d’un Vivi Nova avec résistance vers le haut, et de nombreux vapoteurs étaient incapables de l’utiliser en raison du dry hit très important (bouffée âcre ou sèche en raison du manque d’alimentation en e-liquide). Il me semble important de commencer à utiliser du matériel de dernière génération dans les études, comme les reconstructibles ou atomiseurs avec résistances situées vers le bas. Je suis certain que, grâce à une meilleure réalimentation en liquide entre la résistance et la mèche, les résultats seront bien différents.

Un autre point important est que, bien que les niveaux de formaldéhyde peuvent être similaires à ceux du tabac fumé, plusieurs autres produits chimiques toxiques sont totalement absents de la vapeur e-cigarette. Par exemple, l’acroléine était complètement absente en utilisant des liquides avec du glycérol à titre d’ingrédient principal. En fait les liquides à base de glycérine végétale avaient des niveaux de formaldéhyde moins importants que ceux contenants du PG ou un mélange PG / VG, ce qui suggère qu’ils sont plus sûrs à utiliser. Ceci étant et d’une manière générale, trouver quelques produits chimiques à de tels niveaux ne signifie pas pour autant que le risque est équivalent aux cigarettes de tabac .

Concernant les remarques faites sur le dripping, nous devons admettre que cette technique de vape ne permet pas à l’utilisateur de voir la quantité de liquide présent dans l’atomiseur. La même chose arrive avec les cartomiseurs. Les clearomiseurs semblent être par conséquent l’avenir de l’e-cigarette, en donnant aux consommateurs la possibilité de savoir quand ils ont besoin de recharger l’atomiseur en e-liquide.

[Traduit de l’anglais d’après l’article original]


[1] Carbonyl Compounds in Electronic Cigarette Vapors—Effects of Nicotine Solvent and Battery Output Voltage (Leon Kosmider, Andrzej Sobczak, Maciej Fik, Jakub Knysak, Marzena Zaciera, Jolanta Kurek and Maciej Lukasz Goniewicz) – Nicotine Tob Res (2014)
doi: 10.1093/ntr/ntu078

8 réponses à “Deux nouvelles études pourraient soulever des questions quant à l’utilisation de matériel avancé”

  1. Tony Fiant dit :

    Vu le nombre de type de matériel disponible, cela va être plus que difficile de donner à chacun une note de nocivité d’autant qu’il faut prendre en compte toutes les combinaisons : mod, ato, drip, genesis, mèche, coton, résistance, métaux résistifs et non résistifs, liquide et ses valeurs, réglages de l’utilisateur, type de vape (longue, courte, chainvaping…), bref une usine à gaz, enfin une usine à vape.
    J’ai peur qu’ils nous pondent un texte limitant les watts, les volts, interdisant le dripping, imposant l’usage de mèches agréées et autres plaisanteries.
    D’ici là, vu l’efficacité et la maîtrise du sujet déjà constatés, je pense que quelques années se seront écoulées donc no stress…
    Et puis, même si…, et bien cela va bidouiller dans les chaumières un peu comme les motos débridées, le NOS et autres boosters, on passera outre… et ce sera pire 🙂

  2. Salvatore Sipala dit :

    Pour moi tout ces études c’est pour dénigrés la e-cigarette et fréné leurs utilisations !
    Doucement tout est entrain de ce mettre en place pour les futur interdiction et les taxes !
    Pas un commentaire contre la e-cigarette de la multinational du tabac dans les médias !
    Préparez vous aux interdictions !

  3. Filomat Neuf Fois Sept dit :

    on ne peut pas etre contre se genre d etude , ce qui me dérange moi c est qu au debut ce genre d etude s attaquait a l ego + stardust …. et maintenant aux atos et aux matos qui envoi plus de voltes …. et donc va dans le sens de leur directive … alors si l etude reste objective et n est faite que pour notre santé … pourquoi pas mais si c est juste pour donner raison a leur directives et interdire les reconstructibles et les mods ou batteries voltage variable c est une autre histoire … car je suis pas sur qu un ato type kayfun ou un ato type kraken , soit plus dangereux qu un clearo si on l utilise correctement

    • Filomat Neuf Fois Sept dit :

      meme un dripper si on l utilise correctement …. ( bon c est sur que le power vaping a 60 wattes ou plus en ulr … quand il n y a plus de juice ca doit piquer et pas forcément etre bon pour la santé lol ) mais c est pareil pour tout ça et pas que dans la vape …. c est dangereux de rouler a 240 kmh , mais il existe quand meme des voitures qui roule a cette vitesse …

  4. guitou34 dit :

    Il est inutile de se voiler la face. Pour un liquide donné, la nocivité est assurément proportionnelle à la température du filament, elle même dépendante principalement de la puissance.
    Je trouve bien que l’on commence étudier la vapeur en tenant compte des paramètres physique et non plus telle ou telle marque. Bien sur, il y a toujours le risque d’une exploitation négative, mais la solution n’est pas de cacher ou minimiser ce qui nous dérange (surtout entre vapoteurs).

    • Tony Fiant dit :

      Certes, on peut avancer sans trop se mouiller que plus de degrés c’est plus de risques (comme au volant :)) mais ce qui me gêne est la pluralité des combinaisons possibles. Comment faire une telle synthèse ? C’est un peu comme si on voulait savoir quel cocktail alcoolisé est le plus mauvais pour la santé : trop de paramètres et d’interactions pour en tirer des conclusions fermes. On ne pourra au mieux qu’avoir des pistes, des tendances mais pas de discours du type “ne pas dépasser 12 watts avec un liquide 40 % VG sur du coton cardé si la distance entre le Kanthal et le haut du drip est inférieur à 2,5 cm”.
      J’ai plutôt la crainte que ce soit encore une fois un coup porté à ce marché en sabrant les mod’s au profit des “bonnes” mini e cig fournies par les futurs ex cigarettiers…

  5. Michel Argouet dit :

    Article intéressant…

    “le formaldéhyde, l’acétaldéhyde et l’acroléine ont été trouvés dans la vapeur.”
    Dans la vapeur certes mais dans la vapeur produite par des CLEARO composés de matières plastiques, de chrome, silicone et autres composants.
    Je ne suis pas chimiste mais je me pose une question simple :

    Est-il possible qu’une partie significative de ces composés chimiques puisse venir du matériel utilisé par une interaction avec les liquides ?

    Autrement dit a-t’on comparé la vapeur produite par un ato 100 % inox avec celle d’un clearo plastique type CE45 etc… ?

    • Tony Fiant dit :

      Je dirai que la réponse est chimiquement évidente : moins un matériau possède de liaisons stables, plus il interagit avec ce qui le côtoie. Le métal est plus stable que le plastique (plus solide donc). Un clearo plastique est donc nécessairement plus enclin à fournir des atomes dans le liquide. Un autre facteur en contre argument pourrait être une éventuelle réaction chimique privilégiée entre tel ou tel métal et un ingrédient donné d’un liquide mais c’est statistiquement peu probable.
      Ceci dit, on se pose moins de questions quand on achète des carottes râpées dans une barquette en plastique dit alimentaire et pourtant, et pourtant…
      Allez, bonne vape et ne raclez pas votre yaourt lorsque vous l’avez terminé 🙂