Pour les chercheurs, le vapotage était « nettement plus efficace » que les patchs de nicotine.
La vape se présenterait comme une bonne solution lors d’une grossesse
Si de nombreux travaux scientifiques ont déjà révélé que la cigarette électronique peut se montrer plus efficace que les autres substituts nicotiniques pour aider à arrêter de fumer, certaines populations n’ont pas encore été spécifiquement étudiées. C’est notamment le cas des femmes enceintes qui, lors de leur grossesse, se sentent bien souvent obligées de se sevrer du tabac pour préserver la santé de leur futur enfant à naître. En plus de n’avoir que quelques semaines pour réussir à arrêter de fumer, ce changement forcé de leur quotidien survient à une période particulièrement angoissante, compliquant encore une situation déjà difficile. Il y a quelques jours, une équipe de chercheurs britanniques a publié une étude (1) dans la revue médicale Nature. Son objectif était de comparer l’efficacité du vapotage par rapport aux patchs de nicotine, auprès d’une population composée de 1 140 femmes enceintes. Pour les besoins de cette recherche, les participantes ont été réparties au hasard parmi 2 groupes, l’un ayant utilisé des patchs de nicotine et l’autre, des cigarettes électroniques (modèle One Kit vendu par UK Ecig Store).
Dans leurs conclusions, les auteurs notent que les résultats primaires n’ont pas démontré de différence statistiquement significative. Le groupe qui a utilisé des cigarettes électroniques avait un taux de sevrage tabagique de 6,8 % contre 4,4 % pour le groupe ayant utilisé des patchs. Toutefois, ils expliquent que certains membres du groupe censé n’utiliser que des patchs ont également commencé à vapoter durant l’expérience. En retirant ces membres de l’équation, le taux de succès pour le groupe des vapoteuses restait à 6,8 %, tandis que celui du groupe ayant utilisé des patchs tombait à 3,6 %, créant ainsi une différence significative.
En plus du taux de succès dans le sevrage tabagique, les scientifiques se sont aussi penchés sur les potentielles différences de sécurité entre ces deux produits, pour l’enfant à naître et sa mère. À ce sujet, les chercheurs indiquent que les résultats étaient similaires dans les 2 groupes, sauf concernant les problèmes d’insuffisance pondérale de l’enfant, qui étaient moins fréquents dans le groupe des vapoteuses.
Ces conclusions sont importantes. Jusqu’à présent, les femmes enceintes qui souhaitaient arrêter de fumer ne se voyaient offrir que 2 solutions : les patchs de nicotine dont plusieurs études ont montré un faible taux de succès, notamment car une femme enceinte métabolise la nicotine plus rapidement qu’une femme qui ne l’est pas, rendant ainsi le dosage des patchs trop faible pour sa situation, et une molécule appelée Bupropion (commercialisée sous les marques Zyban, Wellbutrin, Budeprion et Aplenzin), dont l’efficacité n’a tout simplement jamais été scientifiquement reconnue. La cigarette électronique permet ainsi d’offrir à cette population particulière, un troisième choix, qui serait plus efficace que les 2 qu’elle avait à disposition jusqu’à présent.
Les scientifiques concluent ainsi :
« Lorsque les participants abstinents utilisant des produits non attribués étaient exclus, les e-cigarettes étaient nettement plus efficaces que les patchs pour tous les résultats relatifs à l’abstinence ».
(1) Hajek, P., Przulj, D., Pesola, F. et al. Electronic cigarettes versus nicotine patches for smoking cessation in pregnancy: a randomized controlled trial. Nat Med 28, 958–964 (2022). https://doi.org/10.1038/s41591-022-01808-0
Découvrir d’autres études sur la cigarette électronique