Vous êtes ici : Vaping Post » Etudes sur la cigarette électronique » Etude : les jeunes qui vapotent seraient moins susceptibles de devenir fumeurs

Etude : les jeunes qui vapotent seraient moins susceptibles de devenir fumeurs

Mis à jour le 24/04/2023 à 14h11
    Annonce
  • Calumette
  • le petit vapoteur
  • Pulp
  • Vaporesso
  • Innokin
  • Vincent
  • Voopoo

Les conclusions d’une étude britannique conduite il y a quelques mois indiquent que les jeunes utilisant un vaporisateur personnel seraient moins susceptibles de fumer par la suite, que ceux ayant utilisé un autre produit du tabac.

La théorie de la passerelle une nouvelle fois contredite

Depuis de nombreuses années, l’un des arguments utilisés afin de combattre le vapotage est que celui-ci conduirait au tabagisme. En effet, selon certains études scientifiques, utiliser une cigarette électronique augmenterait les chances de devenir fumeur par la suite.

Bien que les études ayant conduit à ce résultat aient toujours été démontées, comme cette recherche datant de 2017 qui en arrivait à la conclusion que les vapoteurs seraient 4,8 fois plus susceptibles de commencer à fumer que les autres, la théorie de la passerelle continue d’être régulièrement mentionnée par certaines personnes souhaitant lutter contre le vapotage.

Il y a quelques mois, une nouvelle étude (1) des chercheurs britanniques Lion Shahab, Emma Beard et Jamie Brown a été menée afin de tenter de comprendre une nouvelle fois si la théorie de la passerelle existe bel et bien. Une étude utilisant une méthodologie différente de beaucoup d’autres s’étant déjà penchées sur le sujet.

Les études précédentes présentent des limites importantes.

En effet, comme l’expliquent les chercheurs, les précédentes études « présentent deux limites importantes ». Les scientifiques expliquent en effet que la plupart d’entre elles ont examiné l’impact des e-cigarettes sur la consommation de cigarettes combustibles, c’est-à-dire sur l’initiation, mais ont ignoré leur effet sur la poursuite de la consommation. La seconde limite qu’ils ont noté est qu’il ne serait pas possible de tester directement « un lien de cause à effet entre la consommation de cigarettes électroniques et le tabagisme ultérieur », notamment car il serait « contraire à l’éthique », en plus d’être « peu pratique », de mener un essai contrôlé randomisé en attribuant à des adolescents non-fumeurs, le soin de recevoir des cigarettes électroniques afin que ceux-ci les utilisent pour voir si oui ou non, leur utilisation conduit à l’adoption du tabagisme.

Même si le vapotage précède le tabagisme, rien ne prouve qu’il l’a provoqué.

En plus des points précédents, les chercheurs expliquent également que même si une étude démontre que le vapotage précède le tabagisme, cela ne signifie pas que les e-cigarettes l’ont provoqué. En effet, les adolescents qui vapotent auraient peut-être quand même fumé, même s’ils n’avaient jamais eu de vaporisateur personnel entre les mains, en raison de divers facteurs tels que la « vulnérabilité génétique » ou différents « facteurs environnementaux ».

Mais alors, quelle méthodologie utiliser afin de vérifier si oui ou non, l’utilisation d’une cigarette électronique conduit à une consommation régulière de cigarettes de tabac par la suite ?

Une méthodologie différente pour des résultats moins biaisés

Pour les auteurs de l’étude, une façon de résoudre ce problème est d’utiliser des « contrôles assortis ».

Ils expliquent ainsi pouvoir faire correspondre des individus exposés à un facteur de risque putatif avec des témoins qui ne sont pas exposés à ce facteur de risque mais qui sont par ailleurs similaires, sur la base de facteurs comportementaux. En d’autre termes, les chercheurs suggèrent de comparer les adolescents qui ont initialement utilisé des e-cigarettes (groupe exposé) avec ceux qui ont utilisé un autre produit du tabac non combustible (contrôles comportementaux) et de déterminer les taux de tabagisme ultérieurs.

Une méthode permettant d’obtenir des résultats moins biaisés

Une méthode qui, selon les chercheurs, permettra « au moins en partie », de tenir compte de la confusion avec des facteurs internes tels que l’expérimentation (l’idée que les adolescents qui essaient des choses en essaieront d’autres), et les facteurs environnementaux (probabilité accrue d’essayer des produits si ceux-ci sont facilement disponibles), car les deux groupes auront été exposés à ces deux facteurs.

Ensuite, à l’aide d’une méthode appelée PSM, qui est une technique de modélisation statistique permettant de réduire le risque de confusion, les chercheurs indiquent pouvoir obtenir des estimations « moins biaisées » que le simple suivi d’un groupe d’adolescents ayant, ou n’ayant pas, choisi d’essayer le vapotage.

C’est cette méthodologie, accompagnée de nombreuses autres procédures, qui ont été utilisées afin de réaliser cette étude. Les données de la National Youth Tobacco Survey (NYTS), des années 2014 à 2017 ayant été employées pour cette recherche.

Le vapotage conduirait moins au tabagisme que d’autres produits du tabac

Dans leurs résultats, les chercheurs expliquent que moins de 1 % des adolescents ayant essayé une e-cigarette seraient devenus des fumeurs réguliers, soit « nettement moins » que ceux ayant essayé un autre produit du tabac.

La cigarette électronique aurait moins de chance de provoquer un tabagisme que les autres produits du tabac.

Les auteurs indiquent également que seuls 2,7 % des vapoteurs réguliers seraient devenus des fumeurs réguliers, contre 9 % chez les utilisateurs de cigarettes non-combustibles, et 15,9 % chez les utilisateurs de produits du tabac non-combustibles, ce qui indiquerait un « effet protecteur » du vapotage par rapport aux contrôles comportementaux.

Les cigarettes combustibles seraient une porte d’entrée plus importantes que tous les autres produits du tabac.

De plus, l’étude aurait démontré que l’association de l’utilisation ultérieure de cigarettes électroniques serait plus forte pour les adolescents qui commencent à fumer des cigarettes que l’association de l’utilisation ultérieure de cigarettes pour les initiateurs de la cigarette électronique. Cela souligne le fait que les cigarettes constituraient une porte d’entrée beaucoup plus importante pour toute utilisation de produits.

Pour les auteurs, cette analyse suggère ainsi que l’association entre l’initiation à la cigarette électronique et le tabagisme ultérieur s’expliquerait en grande partie par une vulnérabilité commune, de sorte que ceux qui ont essayé une cigarette électronique en premier lieu auraient de toute façon fumé des cigarettes.

Les chercheurs concluent ainsi :

« Cette analyse de contrôle apparié des données du NYTS de 2014 à 2017 suggère que pour les adolescents, l’initiation à la cigarette électronique est associée à un risque réduit de tabagisme ultérieur par rapport aux initiateurs ayant consommé d’autres produits du tabac combustibles et non combustibles ».

Plusieurs points concernant les méthodologies utilisées afin de parvenir à ces résultats ont volontairement été éludés pour des raisons de compréhension.


(1) Shahab L, Beard E, Brown J – Association of initial e-cigarette and other tobacco product use with subsequent cigarette smoking in adolescents: a cross-sectional, matched control study – Tobacco Control Published Online First: 17 March 2020. doi: 10.1136/tobaccocontrol-2019-055283

Le reste de l’actualité scientifique

Les commentaires sont fermés.