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États-Unis : l’AMA ressuscite le mythe de l’antigel dans les e-liquides

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À l’occasion de la Journée mondiale sans tabac, l’American Medical Association relance un vieux fantasme autour du propylène glycol, déjà utilisé à tort pour discréditer la vape.

Antigel, métaux lourds et peur organisée

Si certains pays d’Europe sont touchés par la propagande antivape, les États-Unis continuent toutefois d’être très en avance sur ce point. Il y a quelques jours, à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac, l’American Medical Association (AMA), plus importante association de médecins et d’étudiants en médecine des USA, a publié un billet de blog alertant sur les dangers de la cigarette électronique. « Ce que de nombreux patients ne réalisent pas, c’est que même sans le goudron et la fumée des cigarettes traditionnelles, les cigarettes électroniques comportent de graves risques pour la santé pulmonaire, la fonction cardiaque et même le développement du cerveau. »

La première alerte concerne le fait que les e-liquides contiennent de la nicotine. Étonnamment, ce que le docteur Bangash retient, ce n’est pas que la nicotine a un fort potentiel addictif, mais que « les appareils qui prétendent être “sans nicotine” contiennent toujours une petite quantité de nicotine. » Une affirmation pour le moins étonnante, et totalement infondée. S’il a déjà pu arriver que de petites quantités de nicotine se retrouvent dans des produits qui n’étaient pas censés en contenir, il s’agissait toujours d’un dysfonctionnement dans la chaîne de production de ces produits.

Le « spécialiste » va même plus loin en expliquant que l’un des ingrédients les plus courants est « un produit chimique appelé propylène glycol » qui « peut également être utilisé pour fabriquer de l’antigel, de la peinture, des solvants et de la fumée artificielle. »

Non seulement, les e-liquides sans nicotine ne contiennent pas « toujours une petite quantité de nicotine », mais en plus, le propylène glycol (PG) est un ingrédient largement étudié dont toutes les études ont démontré qu’il n’est pas dangereux pour l’Homme aux doses utilisées dans les produits alimentaires ou les e-liquides. Parce que oui, si le PG est effectivement utilisé dans la composition d’un e-liquide, il est également présent dans l’alimentation, des produits cosmétiques, certaines boissons, ou encore dans de nombreux médicaments. Des médicaments que l’AMA ne semble pas avoir de problème à prescrire à ses patients. 

Et ce n’est pas la seule affirmation douteuse. Le professionnel enchaîne ensuite sur le fait qu’il n’existe aucune preuve que vapoter aide à arrêter de fumer, qu’il existe des données qui suggèrent que l’utilisation d’un vaporisateur personnel peut entraîner « des complications à long terme, y compris des maladies pulmonaires. », ou encore que la vapeur de cigarette électronique contient « des métaux lourds et du formaldéhyde, ce qui, à court terme, peut provoquer une bronchite, des poussées d’asthme et une aggravation de la respiration au fil du temps », tout ça pour l’entourage du vapoteur puisqu’il s’agissait ici de parler des prétendus méfaits du vapotage passif.

Ce qu’il faut retenir

  • Aux doses administrées dans le cadre du vapotage, le propylène glycol n’est pas nocif pour la santé.1
  • Les produits qui sont vendus comme « sans nicotine », n’en contiennent pas.
  • L’analyse de 90 études par l’organisation Cochrane a démontré que la cigarette électronique est plus efficace que les autres substituts nicotiniques pour arrêter de fumer2.
  • De nombreuses recherches ont conclu que le vapotage passif n’existe pas, notamment car la durée de vie de la vapeur expirée par un vapoteur est de 10 à 15 secondes, contre plus de 20 minutes pour la fumée de cigarettes3.
  • La vapeur des cigarettes électroniques contient beaucoup moins de composés nocifs que la fumée du tabagisme. Par exemple, concernant les métaux lourds, les émissions totales de particules métalliques seraient environ dix fois inférieures pour les cigarettes électroniques par rapport aux cigarettes traditionnelles4.

Sources et références

1 Tout savoir sur le propylène glycol.

2 Hartmann-Boyce J, McRobbie H, Lindson N, Bullen C, Begh R, Theodoulou A, Notley C, Rigotti NA, Turner T, Butler AR, Hajek P. Electronic cigarettes for smoking cessation. Cochrane Database of Systematic Reviews 2020, Issue 10. Art. No.: CD010216. DOI: 10.1002/14651858.CD010216.pub4.

3 Bertholon, J.-F., Becquemin, M.-H., Roy, M., Roy, F., Ledur, D., Annesi-Maesano, I., & Dautzenberg, B. (2013). Comparaison de l’aérosol de la cigarette électronique à celui des cigarettes ordinaires et de la chicha. Revue des Maladies Respiratoires, 30(9), 752–757. https://doi.org/10.1016/j.rmr.2013.03.003.

4 Saffari, A., Daher, N., Ruprecht, A., De Marco, C., Pozzi, P., Boffi, R., … & Sioutas, C. (2014). Particulate metals and organic compounds from electronic and tobacco-containing cigarettes: comparison of emission rates and secondhand exposure. Environmental Science: Processes & Impacts, 16(10), 2259–2267. https://doi.org/10.1039/c4em00415a.

Cet article ne constitue pas un avis médical. En cas de doute, rapprochez-vous d’un professionnel de santé.

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