Le Parlement européen a tranché ; l’ecig n’est pas considérée comme un médicament et par voie de conséquence, sa distribution ne sera pas limitée au seul réseau des pharmacies.
La cigarette électronique, qui a déjà séduit plus d’un million de vapoteurs en France et sept millions en Europe, va continuer à être commercialisée dans les boutiques spécialisées et chez les buralistes. C’est ce que le Parlement européen a décidé dans son vote de projet de loi le 8 octobre dernier. Vote qui doit être entériné en décembre et qui laisse d’ici là la part belle à toutes les spéculations. Le débat est ouvert, même si le sujet de la cigarette électronique l’alimente depuis sa mise sur le marché il y a dix ans.
Mais là précisément sans cadre réglementaire précis, que vont faire les états membres ? Les réactions ne manquent pas, les questions se posent, les experts tentent d’y répondre comme dans l’émission de C dans l’air de mercredi 9 octobre avec le pneumologue Bertrand Dautzenberg (encore ?), le professeur de santé publique Gérard Dubois, le médecin et journaliste Martine Menez et la présidente de la Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie Danièle Jourdain Menninger. Belle distribution !
Si la cigarette électronique reste interdite de vente aux moins de 18 ans, et que la liste des éléments qui composent les e-liquides doit être rendue publique, elle reste pour bon nombre de professionnels de santé et d’acteurs de lutte anti-tabac, l’alternative à la cigarette classique car sans goudron ni particules solides, comme en témoignent le pneumologue Bertrand Dautzenberg et le professeur de santé publique Gérard Dubois.
Selon Bercy, le tabac rapporterait 15 milliards d’euros à la France mais il en ferait dépenser 45 milliards !
« Pour un milliard d’euros rapportés, c’est trois milliards dépensés… Le tabac est un gaspillage financier pour les ménages et pour l’état. Moins il y a de cigarettes, plus l’état est riche. », voilà les termes que le pneumologue Bertrand Dautzenberg emploie lorsqu’il parle du tabac. S’il défend l’idée qu’il ne faudrait rien fumer, il défend aussi l’ecig versus la cigarette classique pour des raisons qui lui sont devenues évidentes.
L’ecig portée par le consommateur
La Cigarette électronique, dont le succès fait pâlir d’envie l’industrie du tabac, l’industrie pharmaceutique et les buralistes, est un produit venu et porté par les consommateurs. Les intervenants de l’émission s’accordent d’ailleurs sur ce point : le produit est venu par les consommateurs, il doit y rester. Ils sont navrés à l’idée que l’industrie du tabac récupère le produit car « comme pour la cigarette classique, ils vont la rendre encore plus dangereuse avec des produits qui rendent encore plus dépendants. »
Toujours selon eux (les spécialistes invités), l’Europe se doit d’être habile pour contrôler sa distribution et sa fabrication. Tous ont la certitude que le marché sera récupéré par les gros du tabac. Selon les prévisions de Wells Fargo, d’ici 2 ans et dans le meilleur des cas, 75% des sociétés d’ecig leur appartiendront, même si au départ ils ont diabolisé la cigarette électronique.
Finissons sur une touche positive : l’ecig pourrait-elle enterrer la cigarette classique ? On l’espère affirme Bertrand Dautzenberg, devenu depuis quelques semaines et à la surprise de tous, un fervent défenseur du substitut. Mieux vaut tard que jamais diront certains.
Source : http://www.france5.fr/c-dans-l-air/sante/un-monde-sans-tabac-39995?video=reponse