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E-cigarette : “Il serait temps de se mettre d’accord sur les questions vraiment importantes”

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A l’occasion d’une tribune publiée dans The Guardian, Alex Wodak, médecin australien engagé depuis trente ans dans les questions d’addiction appelle défenseurs et pourfendeurs de la cigarette électronique au dialogue.

“Depuis trente ans, les adversaires de la réduction des risques déploient les mêmes argumentaires”

Alex-Wodak

Alex Wodak est Président de l’Australian Drug Law Reform Foundation

Le Docteur Alex Wodak intervient régulièrement dans le quotidien The Guardian sur des sujets liés à la médecine et aux addictions.

Président de l’Australian Drug Law Reform, il a dirigé un service dédié à la prise en charge des patients souffrant des problèmes d’alcool et de drogue dans un établissement hospitalier à Sydney de 1982 à 2012.

Dans une tribune publiée par The Guardian, il constate de nombreux points communs entre les débats passés sur la réduction des méfaits des drogues illicites et les débats actuels sur la cigarette électronique.

Dans les débats sur l’e-cigarette, les défenseurs de la réduction des risques liés au tabagisme sont une minorité exclue des débats par les gouvernements et l’Organisation Mondiale de la Santé.

Pour le docteur australien, les adversaires de la réduction des risques (RDR) continuent d’utiliser les mêmes argumentaires qu’il y a trente ans. Ils pointent des lacunes de la recherche même si suffisamment de preuves d’une qualité raisonnable montrent l’efficience de la démarche. Dans le débat sur les drogues illicites, les partisans de la RDR étaient une minorité ostracisée par les gouvernements et l’Organisation mondiale de la Santé, et cela se reproduit avec la cigarette électronique.

Alex Wodak souhaite néanmoins calmer le jeu et soulève les questions importantes autour de ce dispositif de réduction des risques.

Premièrement, les cigarettes électroniques doivent favoriser le bien être des fumeurs et les préserver des dangers plus grands que représentent d’autres produits, explique-t-il, ajoutant que si elles sont susceptibles de les aider à s’éloigner définitivement du tabac, ce n’est “que du bonus“.

“Il serait temps de se mettre d’accord sur les questions importantes”

La vapoteuse est elle sans danger ?
Certes les nouvelles recherches sur le sujet sont les bienvenues, mais il est admis que ce dispositif s’avère moins dangereux pour la santé que la cigarette conventionnelle. Alex Wodak ne stigmatise pas les volontés d’encadrer le produit, mais elles ne doivent pas masquer la réalité : la cigarette électronique réduit les risques pour les fumeurs et elle demeure donc efficace.

La vapoteuse favorise-t-elle le sevrage tabagique ?
De plus en plus d’études prouvent que c’est bien le cas mais l’évaluation reste difficile, puisque les produits évoluent sans cesse. En outre, les cigarettes électroniques représentent des frais moindres pour les fumeurs.

Pour conclure, ce docteur rappelle que le tabac est le produit qui cause le plus de morts aussi bien en Australie qu’ailleurs dans le monde et qu’il est important de se mettre enfin d’accord sur les questions importantes entourant le tabac et la cigarette électronique.

Au mois de Janvier 2015, Jean-Pierre Couteronprésident de la Fédération Addiction, nous livrait un point de vue éclairé lui aussi par une longue expérience dans les questions d’addiction et de politiques de réduction des risque, un point de vue pas très éloigné de ce lui d’Alex Wodak.