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Un conseil de scientifiques américains s’insurge contre l’OMS

Mis à jour le 25/08/2013 à 15h02
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L’association ACSH composée nombreux scientifiques, s’insurge contre la manière dont l’OMS approche la problématique de la cigarette électronique

Dans la guerre informative qui se déroule depuis maintenant quelques mois entre les pro et anti e-cigarette, et plus largement en ce qui concerne les méthodes de réduction des risques pour le fumeur, un conseil de scientifiques américains basé à New york tente au travers de quelques publications en ligne de raisonner les politiques sur l’intérêt que représentent de telles alternatives pour la santé des fumeurs.

Le conseil américain sur la science et la santé prône l’utilisation des méthodes de réduction des risques pour le fumeur

L’American Council on Science and Health est une association fondée en 1978 qui compte aujourd’hui plus de 350 physiciens, scientifiques et conseillers en santé, dont la mission est de s’assurer que les médias et la population aux Etats-Unis disposent d’informations scientifiques correctes et vérifiées en ce qui concerne les questions de santé. Pour faire simple elle tente de jouer un rôle de régulation de l’information tout en s’éloignant des idéologies.

L’association avait déjà publié en 2011 un excellent résumé sur les méthodes de réduction des risques pour le fumeur (Tobacco Harm Reduction – THR) en faisant notamment un excellent état des lieux des faits scientifiques sur l’e-cigarette.

Ce mois ci son directeur, le docteur Gilbert Ross, a profité du meeting de l’OMS à Séoul pour publier un article assez énergétique dénonçant l’incapacité d’une telle organisation à appréhender correctement les problèmes de santé liés au tabac. Les deux articles en question ont été publiés sur les sites american.com et spectator.org

Pour l’OMS l’e-cigarette banalise la cigarette

Pour rappel les premiers documents diffusés aux états membres de l’OMS afin d’organiser les réunions ont fait un état des lieux de la cigarette électronique très alarmant. L’idée principale étant qu’elle pourrait être dangereuse pour la population dans la mesure où elle imiterait le geste de fumer. En d’autres termes la convention-cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac voit l’e-cigarette comme un risque de banaliser encore plus le tabac et son usage.

De nombreux scientifiques ont déjà réagi pour défendre l’intérêt de ces méthodes, dont l’efficacité réside justement dans cette imitation du geste. Le Docteur Ross s’ajoutant à cette liste, voici ce qu’il en dit :

140 pays s’apprêtent peut être à bannir ou à restreindre le seul espoir d’endiguer la catastrophe causée par le tabac

Docteur Ross (USA)

Le président de l’association ACSH, le docteur Gilbert Ross, n’aime pas du tout les propos de l’OMS.

Alors que l’industrie de l’e-cigarette est en train de passer entre les mailles du filet, le Dr. Margaret Chan, directeur général de l’OMS, rappelle que pour les cigarettes électroniques ce n’est pas le risque pour la santé qui est préoccupant, loin de là, mais la crainte de banaliser l’usage de cigarette et d’aller à l’encontre des efforts entrepris jusque là pour la dénormaliser.

Selon Ross, la plus grande force de l’e-cigarette réside dans l’association de nicotine et du geste qu’elle maintient, préservant alors les principales raisons qui se cachent derrière la dépendance du fumeur tout en minimisant les risques pour sa santé.

Sur les 46 millions de fumeurs aux Etats-Unis, plus de la moitié avouent vouloir s’arrêter et plus d’un tiers en font la tentative chaque année. Malheureusement 9 personnes sur 10 échouent.

Les méthodes préconisées par les autorités de santé aux Etats-Unis et approuvées par la FDA (la situation étant la même un peu partout) ont plus que montré leur innéficacité.

Selon Ross le message que l’OMS s’apprête peut être à faire passer aux fumeurs dépendants si l’e-cigarette venait à être bannie, peut se résumer par la phrase “arrêter de fumer ou mourir“. Or il existe des alternatives.

Des millions de vapoteurs ne vont pas accepter de lâcher leur ecig du jour au lendemain

Mais pour Ross une chose que l’OMS n’a pas bien anticipé c’est le nombre grandissant de vapoteurs dans le monde (notamment aux Etats-Unis et en Europe) ayant déjà arrêté de fumer grâce à la cigarette électronique.

Selon lui il ne fait aucun doute qu’aucun de ces rescapés du tabac n’acceptera du jour au lendemain de se séparer de son e-cigarette et de s’abstenir de nicotine. Au contraire, cela provoquerait chez eux un retour vers ce qui les tuera à coup sûr : la cigarette.

Informer les fumeurs sur les méthodes de réduction des risques liés au tabac et favoriser l’accès à ces produits, représente selon le Docteur Ross, le meilleur moyen de sauver des millions de vies.

Références

Article de G. Ross sur le site american.com : http://www.american.com/archive/2012/november/the-deadly-crusade-against-e-cigarettes
Article de G. Ross sur le site spectator.org : http://spectator.org/archives/2012/11/15/the-deadly-crusade-against-e-c
Site de l’association ACSH : http://www.acsh.org/