La jeunesse est un naufrage

On dira ce qu’on veut sur la jeunesse d’aujourd’hui, il faut lui reconnaître une certaine forme d’opiniâtreté. Pas le droit d’acheter de la vape en boutique quand on est mineur ? Eh bien, il n’y a qu’à se faire passer pour majeur. Tous les stratagèmes sont bons.

Jeune et c… bon

Comme celui de dire : “Mes parents sont d’accord, tenez, on appelle mon père” en tendant le téléphone portable. À l’autre bout, un complice se faisant passer pour le papa. Même si l’astuce était crédible une seule seconde, ils n’ont pas très bien saisi le principe : la vente est interdite aux mineurs. Il n’y a pas d’autorisation parentale qui tienne. Aucun parent n’a le pouvoir d’accorder une autorisation à la loi. Point. Ces subtiles notions juridiques ne sont pas enseignées, malheureusement, à ce niveau. C’est dommage.

Autre plan diabolique qui pourtant ne se déroule jamais sans accroc, la fameuse photo de la pièce d’identité. C’est devenu une mode : le client à l’air très juvénile assure être majeur, puis fait mine d’avoir oublié sa carte d’identité, mais s’exclame, joyeux : “Je l’ai en photo sur mon portable !” Au vu du résultat, si le droit n’est pas enseigné au Lycée, a priori Photoshop non plus. Ni la logique. Parce que, honnêtement, qui s’amuserait à prendre une photo de sa carte d’identité avec son portable, et surtout, pourquoi ? Sachant que, juridiquement, cela n’a absolument aucune valeur.

Cartes de bus et grosse vape

Ceux qui me font sourire, ce sont les petits malins qui expliquent qu’ils n’ont aucune autre pièce d’identité sur eux, à part leur carte de bus, sans date de naissance. Bien sûr que si, elle y figure, puisqu’il y a un tarif spécial pour les jeunes dans le bus. Chez moi du moins.

Cela ne me fait même pas mal au cœur. On pourrait dire que la loi est mal faite, que les jeunes devraient pouvoir vaper plutôt que fumer, et de cela, en effet, on peut débattre. Mais ils ne viennent pas acheter du kit primo pour se sevrer du tabac : ils veulent des grosses bécanes qui font un max de vapeur. Et ça ne les empêche pas de continuer à fumer à côté. Pour ceux qui fument, ce qui n’est pas le cas de tous.

Les jeunes accros au tabac qui veulent s’en sortir ? Ils existent. Et c’est rageant de ne pas pouvoir les aider. Une seule solution pour eux : demander à leurs parents. Qui seront peut-être énervés, mais nous pouvons leur expliquer que, si leur enfant a fait une bêtise relativement commune à son âge, en prendre conscience et vouloir la corriger est exceptionnel. Et ça, aucune loi ne parviendra à nous l’interdire.