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C’est Noël : deux milliards de cadeaux pour la France… Et la cigarette électronique

Mis à jour le 24/04/2023 à 12h08
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L’année 2020 n’aura pas été perdue pour tout le monde : l’état français va encaisser deux milliards de recettes fiscales en plus grâce au tabac. Un phénomène parfaitement explicable, avec un alignement des astres parfaits, mais qui pose des questions gênantes.

Cent pour cent des gagnants ont tenté leur chance

C’est une goutte d’au dans ce que la crise du COVID aura coûté à l’État français, mais tout de même : l’année 2020 le verra encaisser deux milliards d’euros supplémentaires de recettes fiscales sur le tabac.

En cause, un alignement des astres parfait, comme disent les astrologues (dont absolument aucun n’avait prédit le COVID) : une augmentation significative de la fiscalité, avec le paquet de cigarettes à 10 euros, accompagné d’un confinement et d’une fermeture des frontières.

Comme Philippe Coy, président de la Confédération des Buralistes, l’a joliment expliqué sur RMC « Les français ont renationalisé leur consommation ». Chiffres à l’appui, Philippe Coy avançant une progression des ventes de 49 % dans le Nord, et 71 % dans l’Ariège. Un très joli département, limitrophe de l’Andorre.

Et le président des buralistes se fend d’une pique mâtinée d’humour pince-sans-rire : « je parle de ventes chez les buralistes, pas de la consommation ».

L’Europe est sur un bateau, qui tombe à l’eau ?

C’est un cadeau empoisonné pour l’État français. En dehors des deux milliards très bienvenus pour le système de santé français, la situation est en effet assez paradoxale pour les responsables de la lutte anti-tabac dans l’hexagone.

D’un côté, la France dispose à présent de données fiables et chiffrées des achats de cigarettes à l’étranger, et peut mettre ses partenaires européens face à leurs contradictions sur leurs velléités affichées de lutter contre le tabagisme et leur manque de cohésion fiscale à ce sujet au niveau européen.

De l’autre, par contre, l’État français va devoir revoir à la baisse les résultats revendiqués sur la prévalence tabagique sur le territoire. Et pas qu’un peu, il suffit pour s’en convaincre de consulter les chiffres avancés par Philippe Coy, qui les tient de première main, le réseau des buralistes.

C’est Noël pour la vape

Un cadeau de Noël en avance pour la vape : la proportion des fumeurs qui ont arrêté grâce à elle vient de faire un spectaculaire bond en avant.

De surcroît, cela donne à la France un moyen de pression assez important lors de la prochaine TPD. La volonté de taxer la vape vient des pays du Nord, Allemagne et Pays-bas, qui sont les opposants les plus farouches à l’uniformisation des taxes sur le tabac au niveau européen, autant par intérêt propre que par solidarité avec la Belgique et le Luxembourg, leurs alliés.

La France peut désormais peser en refusant, par exemple, de taxer la vape tant que le prix des cigarettes ne sera pas uniforme en Europe, ce qui n’arrivera jamais. Encore faut-il qu’il y ait une vraie volonté politique derrière, ce qui n’est pas démontré.

En tout cas, c’est un argument massue pour les défenseurs de la cigarette électronique.

La fin du confinement et celle, plus lointaine, de la crise du COVID, marquera le retour à une forme de normale, entendez par là « achats transfrontaliers ». Reste à savoir si les responsables de la lutte anti-tabac sauront tirer les conclusions de ce phénomène et réorienter la stratégie vers des outils jusqu’ici peu considérés, ou si ils se réinstalleront dans leurs habitudes confortables.

Soyons optimistes, pour changer, c’est bientôt Noël.

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