Dormir paisiblement grâce à un oreiller contenant du CBD ? Voilà la promesse faite par plusieurs entreprises américaines, grâce à un oreiller diffusant de petites quantités de cannabidiol tout au long de la nuit.
Comment ça marche ?
Si chaque société met en avant une technologie qui lui est propre, et bien souvent censée être brevetée, le fonctionnement reste sensiblement le même, quel que soit le produit. Grâce aux mouvements faits durant le sommeil, de petites capsules ou billes contenant du CBD se “briseraient” afin de laisser échapper ce qu’elles contiennent.
Si l’idée paraît ingénieuse, elle soulève pourtant de nombreuses interrogations auprès de sites spécialisés dans la vente de produits contenant du CBD. Pour eux, une chose est sûre : ces produits sont des arnaques.
Les interrogations
La première question que les experts se posent est le procédé par lequel le CBD est supposé être absorbé par le corps. Comme certains le rappellent, la peau est une matière dont les propriétés font qu’elle n’est justement pas censée laisser entrer quoi que ce soit. Si tel était le cas, imaginez la condition de santé de toutes les personnes habitant dans de grandes villes. Leur peau passerait ainsi une partie de la journée à absorber des gaz d’échappement ? Pourtant, il est de notoriété publique que c’est bien l’inhalation de ces gaz qui est problématique, et non le simple contact cutané. De plus, les rares produits permettant l’absorption d’une molécule de façon transdermique, comme les patchs de nicotine par exemple, sont bien sûr spécialement développés pour ça et contiennent, toujours, une méthode de diffusion spécifique destinée à passer la barrière de la peau. Qu’il s’agisse d’ingrédients particuliers ou d’un faible courant électrique, nulle trace de ces méthodes au sein des oreillers au CBD.
Surconsommation
La seconde problématique soulevée par plusieurs connaisseurs concerne l’éthique écologique de ce genre de produits. Si certains fabricants d’oreillers ou de matelas indiquent que le CBD qu’ils contiennent s’épuise au bout d’une période allant de quelques mois à une année, que faire lorsque le cannabidiol est épuisé ? Racheter un oreiller ou un matelas, après seulement quelques mois d’utilisation ? Une politique qui semble faire particulièrement tâche à une époque où la lutte contre le gaspillage est devenue une priorité pour de nombreuses personnes. Sans même parler du fait que, hormis les indications du fabricant, il est absolument impossible de réellement savoir si la réserve de CBD du produit est bien épuisée.
Mais les problématiques ne s’arrêtent pas là. Puisque l’oreiller est supposé délivrer une petite quantité de CBD grâce à une simple friction de celui-ci lors du sommeil, que se passe-t-il lors d’un lavage en machine ? Même dans le cas d’un lavage à la main, aussi doux soit-il, nous souhaitons à quiconque bonne chance pour réaliser un nettoyage correct du produit sans le frotter un minimum. Et dans ce cas-là, que devient le CBD ? Une technologie de pointe permet de détecter que ces frottements ne sont pas dus au sommeil et les petites billes de CBD se mettent alors miraculeusement à durcir pour ne pas éclater puis délivrer leur cannabidiol. Pardon, mais voilà qui fait douter.
Bref, les incohérences repérées avec ce genre de produits permettent de se souvenir d’une chose : le marché du CBD n’étant toujours pas vraiment réglementé, les arnaques y sont nombreuses et devraient continuer de prospérer un moment. L’essentiel étant d’y être préparé et de ne pas se laisser avoir par des nouveautés soi-disant révolutionnaires, dont le seul but est en fait de prendre l’argent du consommateur. Et ça, ça n’a rien de révolutionnaire.