Terminée la culture du tabac pour cigarettes, cigares et autres chichas ? On en est encore très loin, mais au cœur du Lot, en plein milieu des champs où l’on cultive traditionnellement le tabac depuis trois générations, une révolution pointe le bout de son nez. Partez à la découverte du tabac vapologique français avec notre reportage exclusif.
Optimiser la réduction des risques
“On quitte la cigarette classique pour une alternative plus sûre”, rappelle Vincent Cuisset, créateur de VDLV, le fabricant d’e-liquide basé en Gironde qui commercialise les marques Vincent dans les Vapes ou Cirkus. “Autant garantir au consommateur qui va l’inhaler chaque jour, que le potentiel toxique sera le plus faible possible”.
On connaissait déjà l’implication de VDLV dans la recherche sur les arômes contenus dans les e-liquides. C’est en cherchant à approfondir encore plus cette idée d’optimisation de la réduction des risques que l’entrepreneur a également créé une nouvelle méthode d’extraction de nicotine, qui devrait intéresser tous les fabricants de e-liquide soucieux d’améliorer la qualité de leur produit ainsi que les vapoteurs réguliers.
Une nicotine moins toxique
Dans l’optique d’optimiser la réduction des risques déjà offerte par la vape face au tabac fumé, l’entreprise VDLV gère désormais la fabrication de sa propre nicotine à travers quatre étapes, qui vont de la sélection de la graine de tabac jusqu’à la purification par un procédé de chimie verte.
Aujourd’hui, la nicotine que l’on retrouve traditionnellement dans les liquides n’a pas réellement été conçue pour le vapotage. Afin de se procurer cette nicotine, les fabricants d’e-liquide passent le plus souvent par des circuits d’importation à l’étranger. Notamment l’Inde, où elle est extraite avant d’être purifiée en Suisse. Or, le processus d’extraction utilise un solvant chloré, le dichlorométhane. Un produit qui, malgré un taux de concentration infime dans la nicotine pure, reste cancérigène et se retrouve par conséquent dans les e-liquides. Une véritable impureté toxique que VDLV a tenté avec succès d’éliminer.
L’idée et la production sont “made in France”
“J’ai découvert la cigarette électronique lors d’une soirée entre amis, se souvient Vincent Cuisset, ingénieur en instrumentation spécialisé en métrologie et qualité, et créateur de e-liquide via sa société VDLV. Grâce à l’ecig de mon ami, j’avais réussi à ne pas fumer de la soirée. Ça m’a bluffé.”
C’était en 2010 et cette expérience marque un tournant dans la vie de Vincent. Il s’aperçoit que les personnes de son entourage diminuent leur consommation de cigarette ou arrêtent complètement de fumer et se dit que le marché peut encore se développer. Son esprit entrepreneurial mêlé à cette nouvelle passion, le guide dans ses premières recherches sur les arômes, et plus récemment sur la nicotine.
Aujourd’hui, plusieurs hectares de tabac sont destinés à la production de nicotine pour les futurs e-liquides VDLV. Surpris au début, Laurent Seyral, un des agriculteurs impliqués dans cette nouvelle culture de tabac admet que “les promesses de ce nouveau marché peuvent même permettre de relancer la culture du tabac dans le Lot”.
“Nous sommes ravis de travailler avec des agriculteurs de tabac en France et les sensibiliser à cette nouvelle utilisation” souligne Vincent Cuisset.
Des promesses mais les pieds sur terre
Si l’avenir semble dégagé pour VDLV, Vincent Cuisset reste lucide. “Nous n’avons pas la prétention de marcher sur le terrain de jeu des cigarettiers, précise-t-il. Force est de constater que lorsque l’on compare les volumes de production, le tabac vapologique est encore très loin du tabac à fumer. “On doit encore les faire doucement rigoler, mais nous verrons bien dans 10 ans” s’amuse Vincent Cuisset.
Si, en matière de business, l’entreprise peut sembler complexe face aux géants des lobbies pharmaceutiques et du tabac, l’idée d’apporter une sécurité au consommateur devrait assurer un avenir serein à ces nouveaux liquides.