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Canada : Les e-cigarettes peuvent-elles sauver la vie des fumeurs ? Certains experts en santé publique pensent que oui

Mis à jour le 3/05/2017 à 15h02
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Au Canada, les cigarettes électroniques contenant de la nicotine sont toujours interdites.

Au Canada, les cigarettes électroniques contenant de la nicotine sont toujours interdites.

Voici un article paru le 29 avril 2013 sur le site canadien The Globe and Mail qui fait à mon sens un bon état des lieux de la situation au Canada.

Le journal pose la question suivante : Les cigarettes électroniques sont-elles dangereuses et potentiellement nocives pour la santé ou bien sont-elles un dispositif majeur qui peut aider les fumeurs à arrêter de fumer ?

Tout dépend à qui vous poser cette question

Bon nombre d’associations pour la santé au Canada considéraient à une époque que la cigarette électronique, qui fonctionnent à l’aide d’une batterie et transforme une solution liquide en vapeur, représentaient une menace. Mais avec l’apparition de nouvelles preuves sur leur rôle potentiellement bénéfique pour aider les fumeurs à se défaire des cigarettes, cette attitude évolue rapidement.

Michael Siegel, Docteur et Professeur à la Boston University School of Public Health, déclare que les e-cigarettes « pourraient sauver littéralement des milliers de vies ».

Malgré cela, le gouvernement fédéral canadien n’autorise pas à la vente les e-cigarettes qui contiennent de la nicotine. De nombreux experts de santé publique et de militants pour la lutte contre le tabagisme font pression pour que cela change. Alors qu’il existe beaucoup d’inconnues sur l’innocuité à long terme des e-cigarettes et si elles aident les fumeurs à se défaire de leur dépendance, il apparait qu’elles sont une alternative plus sûre aux cigarettes traditionnelles.

L’association pulmonaire canadienne a changé sa position

« Je crois que nous le devons aux 5 millions de canadiens qui sont dépendants aux produits du tabac. S’il existe un produit qui a le mérite de faire baisser ce chiffre, nous devons nous y attarder », déclare Jennifer Miller, vice-présidente de la promotion de la santé pour l’Association pulmonaire (Lung Association).

L’Association pulmonaire mettait en garde auparavant les utilisateurs d’e-cigarettes contre le fait qu’ils inhalaient des substances toxiques. Mais de nouvelles preuves ont convaincu l’association de modifier sa position. Elle déclare aujourd’hui que les e-cigarettes pourraient être une aide précieuse à l’arrêt du tabac.

L’ancien chef du Service de santé américain travaille maintenant pour un “e-cigarettier”

L’ancien chef du Service de santé américain, le Dr. Richard Carmona, qui a attiré l’attention du monde sur les dangers du tabagisme passif et qui a lutté pour éliminer la consommation de tabac en intérieur, a été nommé membre du Conseil d’administration d’une des plus grandes sociétés de cigarettes électroniques. M. Carmona a indiqué qu’il était essentiel de disposer d’une alternative de haute-qualité aux cigarettes traditionnelles.

Le ministère de la santé canadien fait la sourde oreille

Cependant, Santé Canada a mis en garde les canadiens contre l’utilisation des e-cigarettes car, selon le département, elles sont trop risquées. En conséquence, les cigarettes électroniques qui contiennent de la nicotine ne sont pas autorisées à la vente dans ce pays. Santé Canada a refusé de répondre à toute question relative aux e-cigarettes.

Les e-cigarettes ressemblent aux cigarettes traditionnelles mais les fabricants insistent sur le fait qu’elles ne contiennent pas de tabac ou d’autres substances nocives présentes dans les cigarettes. Dans certains pays comme les Etats-Unis, un adulte fumeur sur cinq a essayé les e-cigarettes, selon le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies, et les ventes devraient atteindre 1 milliard de dollars (Etats-Unis). Wells Fargo Securities anticipe que la demande d’e-cigarettes pourrait éclipser celles des cigarettes traditionnelles dans la prochaine décennie et de grands fabricants de tabac comme Lorillard Inc. ont commencé à les commercialiser. Altria Group Inc. a annoncé jeudi dernier qu’elle comptait commercialiser sa propre cigarette électronique dans le courant de l’année.

Au Canada, les e-cigarettes qui ne contiennent pas de nicotine sont autorisées à la vente et sont de plus en plus présentes sur les étals des magasins. Cependant, bon nombre de canadiens aux Etats-Unis pourraient très bien se procurer des e-cigarettes par le biais de vendeurs en ligne ou de détaillants qui vendent des produits non autorisés.

Santé Canada, la Food and Drug Administration aux Etats-Unis et l’Organisation mondiale de la Santé ont émis des avertissements au cours des cinq dernières années sur les dangers potentiels et sur les nombreuses inconnues qui entourent les e-cigarettes. Une des principales préoccupations concerne le fait que les e-cigarettes contiennent des nitrosamines, une substance cancérigène reconnue, que l’on retrouve souvent dans les arômes de fruits et de confiseries comme le chocolat, les cerises ou la piña colada qui pourrait attirer les plus jeunes et les rendre dépendants aux cigarettes.

Si les effets des e-cigarettes qui contiennent de la nicotine sont si dangereuses, pourquoi les experts de la santé font-ils pression pour qu’elles soient approuvées ?

Le Professeur Siegel de l’Université de Boston a déclaré que les dangers étaient fortement exagérés. Bien qu’il soit vrai que les e-cigarettes contiennent des traces de nitrosamines, il en est de même pour les produits de remplacement de la nicotine approuvés comme les patchs ou les gommes. M. Siegel ajoute que les niveaux sont très faibles et ne semblent pas provoquer de problèmes de santé quelconques. Et contrairement à ces produits, les e-cigarettes offrent aux fumeurs dépendants au fait de tenir une cigarette, de prendre une bouffée et d’inhaler, une expérience très similaire.

« Nous savons que des centaines de milliers de personnes meurent des causes du tabac, pourtant les cigarettes sont légales », précise Michael Siegel, qui déclare n’accepter aucune compensation financière de la part des fabricants d’e-cigarettes. « Si Santé Canada doit interdire quelque chose, pourquoi n’interdirait-elle pas les cigarettes traditionnelles ? ».

Le concept de réduction des risques pour le fumeur a encore du chemin à faire

Le vrai potentiel des e-cigarettes est la réduction des risques, déclare Theo Moraes, respirologue à l’Hôpital pour enfants de Toronto. Il ajoute que le refus de réglementer les e-cigarettes qui contiennent de la nicotine fait fi de la réalité dans laquelle de nombreux canadiens les achètent déjà en ligne ou ailleurs.

Une chose est sûre, selon David Sweanor, professeur de droit à l’Université d’Ottawa, qui se concentre sur les problèmes liés au tabac : les cigarettes sont mortelles et les e-cigarettes qui contiennent de la nicotine sont une alternative plus sûre à laquelle les canadiens méritent d’avoir accès.

« Nous devons voir ces choses de manière logique », déclare David Sweanor, qui n’accepte pas de fonds de la part de fabricants d’e-cigarettes. « Au bout du compte, tous ceux qui se soucient réellement de réduire… le nombre de décès et de maladies, doivent être pragmatiques plutôt que dogmatiques ».

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