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Brice Lepoutre : bilan de l’année 2015 et vision de la vape 2016

Mis à jour le 27/01/2016 à 14h19
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Nous avons invité des personnalités de la vape et de la réduction des risques à exprimer dans nos colonnes leur vision de la cigarette électronique à travers un bilan de l’année écoulée. Brice Lepoutre, président de l’Aiduce, nous explique comment l’association se prépare aux prochaines batailles juridiques.

Quel bilan personnel tirez-vous de l’e-cigarette en France pour l’année 2015 ?

Brice Lepoutre est le président de l'AIDUCE.

Brice Lepoutre est le président de l’AIDUCE.

L’année 2015 a été marquée par la loi santé, avec son cortège d’audition et de discussions au parlement qui ont abouti au vote de la loi.

Dès le début de l’année, l’annonce des mesures du Plan National de Réduction du Tabagisme (PNRT) avait déjà laissé entrevoir les intentions du gouvernement concernant la cigarette électronique. Un PNRT qui s’est peu à peu transformé en “Plan National de Réduction du Vapotage“, malgré tous les courriers que nous avons pu envoyer aux parlementaires et la rencontre de la commission santé du Sénat.

Comment réfuter le succès de la vape avec un million de fumeurs qui ont quitté le tabac grâce à elle ?

Il y a aussi eu du positif en 2015. De plus en plus de médecins et de professionnels de santé. L’Aiduce a été beaucoup sollicitée en 2015 pour participer à des colloques de médecine et de santé, ceci montre bien l’intérêt de ces professionnels pour le produit dans la réduction des risques. Et de plus en plus de fumeurs ont quitté le tabac grâce à la vape, l’Eurobaromètre nous permet d’avancer le chiffre d’un million ! Comment réfuter aujourd’hui avec un tel nombre le succès de la vape.

L’Aiduce a pu nouer des partenariats avec d’autres associations engagées de longue date dans la lutte contre les méfaits du tabagisme et les addictions. Certaines personnalités ont rejoint le conseil scientifique de l’Aiduce. Ces acteurs expérimentés de longue date dans l’engagement associatif sanitaire ont apporté aide, soutien et conseils précieux. Ce conseil est composé de Dr Philippe Presles, coordinateur du conseil scientifique, Dr Anne Borgne, Dr William Lowenstein, Dr Gérard Mathern, Dr Hervé Pegliasco, Dr Jean-Michel Klein, Jacques Le Houezec.

Des mutuelles semblent également intéressées par le dispositif et semblent vouloir encourager leurs clients à passer à la vape. Un partenariat peut être envisagé à l’avenir.

Encore un point positif 2015, l’AG élective tenue au mois de mai a permis de renouveler le Conseil d’Administration et de faire évoluer les statuts. L’arrivée de nouvelles personnes a redynamisé l’équipe, certains présents depuis le début se sentaient fatigués. La dernière AG a aussi permis de mieux s’organiser, avec la création de pôles, la désignation de responsables, la rédaction de comptes-rendus. Le fonctionnement est plus professionnel, et cette meilleure organisation nous permet d’être plus efficaces.

Alors que le nombre d’adhérents s’érodaient pour diverses raisons (certains avaient arrêté la vape, d’autres pensaient que le combat était terminé), nous avons réussi à inverser cette tendance en 2015 et le nombre de membres de l’association croît désormais régulièrement.

Comment voyez-vous 2016 ?

2016 verra le lancement des batailles juridiques et l’organisation qui va avec. Le pôle juridique de l’Aiduce s’investit et aide énormément. Il travaille avec les avocats pour organiser le combat sur le plan judiciaire qu’il va falloir engager dès que les textes seront attaquables. Plusieurs angles sont aujourd’hui envisagés et dépendront des applications des textes.

Il faut regagner l’opinion publique. Le soutien dont la vape bénéficiait s’est érodé en raison des campagnes d’informations alarmistes.

Il est difficile d’avoir une vision claire de la transposition de la TPD en préparation. Les différents textes ne devraient pas être rendus publics avant le mois de mai. L’espoir de l’Aiduce est que le législateur s’inspire de la norme AFNOR.

Une autre bataille attend l’Aiduce aussi en 2016 : il faut regagner l’opinion publique. La vape bénéficiait du soutien et d’un potentiel de sympathie qui se sont fortement érodés avec les campagnes d’information alarmistes et parfois calomnieuses auxquelles nous avons du faire face cette année.

Les associations anti-tabac “officielles” étaient assez discrètes vis à vis du grand public jusqu’à l’arrivée de Michèle Delaunay à la tête d’Alliance contre le tabac. Opportunité ou menace pour la vape ?

Les associations anti-tabac avançaient jusqu’à son arrivée à visage caché. Ceux qui dénonçaient certaines de leurs positions ou exprimaient un désaccord se faisaient traiter d’extrémiste.

En se mettant autant en avant de la scène, l’expression des positions intermédiaires pourraient devenir plus audible par contraste avec leurs positions le plus souvent très dures. Bien sûr si ces associations se rendent compte du potentiel de l’e-cigarette dans la lutte contre le tabagisme, le dialogue pourrait être très différent avec eux.

 


Pour aller plus loin, les réflexions de nos invités :