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Aucune preuve ne permet d’affirmer que vapoter est moins dangereux que de fumer ? Le Pr Siegel s’insurge.

Mis à jour le 9/07/2024 à 8h18
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Pour certains organismes de lutte contre le tabagisme aux États-Unis, vapoter est aussi dangereux que de fumer.

Pour certains organismes de lutte contre le tabagisme aux États-Unis, aucune preuve ne permet d’affirmer que vapoter est moins dangereux que de fumer.

C’est une histoire en 3 actes qui commence avec une tribune du Dr Sally Satel, psychiatre et conférencière régulière de l’université de médecine de Yale, publiée dans le New York Times.

Le Dr Sally Satel regrette que trop peu de fumeurs adoptent la cigarette électronique. Elle met en cause l’absence de réglementation de la FDA. Ce vide laisse le public désarmé face à un flux incessant d’information alarmiste et anxiogène (étiquetages inexacts, contrefaçons de mauvaise qualité, émissions de toxines et de produits cancérigènes dans la vapeur, etc). Elle rappelle qu’en 2010, près de 85 pour cent des fumeurs pensaient que les e-cigarettes étaient moins nocives que les cigarettes, ils n’étaient plus que 65 pour cent en 2013.

Informer le fumeur sur la réduction des risques

Pour elle, si la FDA définissait rapidement un ensemble de règles de bon sens et autorisait aux fabricants de cigarette électronique et de e-liquide de mentionner : “Bien que plus de recherche soit nécessaire, utiliser des e-cigarettes respectant les directives de la FDA est beaucoup moins nocif que fumer”. Elle affirme que la confusion actuelle chez les fumeurs se dissiperait rapidement et qu’ils réduiraient les risques liés à leur tabagisme en adoptant la cigarette électronique.

Trop tôt pour affirmer quoi que ce soit

Le Dr Leone, pneumologue et président du Comité d’action sur le tabac de l’American Thoracic Society répond au Dr Sally Satel dans une lettre publiée à son tour par le NYT. Pour lui « il n’y a pas de preuves suffisantes pour conclure que les cigarettes électroniques sont une alternative moins nocives aux cigarettes traditionnelles ni qu’elles “aident réellement les fumeurs à arrêter et qu’il est bien trop tôt pour un étiquetage qui stipulerait que vapoter est moins nocif que fumer.”.

Dans un autre article paru dans le Journal of the National Cancer Institute, le Dr. Dona Upson – membre du comité présidé par Dr Leone – prétend également qu’il n’y a aucune preuve que vapoter est moins dangereux que fumer et qu’il n’existe pas de données solides prouvant la réduction des risques par rapport au tabac fumé.

Une fumée de tabac pourtant mortelle

Le Professeur Siegel, très choqué par ces affirmations que “même l’industrie du tabac n’aurait pas osé faire”, a vivement réagi sur son blog. Pour remettre les affirmations en perspective il rappelle que la cigarette brûle du tabac à très haute température produisant plus de 10.000 produits chimiques incluant plus de 60 carcinogènes avérés.

Il réaffirme qu’une multitude de données existent et démontrent que les e-cigarettes sont moins toxiques que les cigarettes de tabac. Il cite l’exemple d’une étude montrant que les symptômes de fumeurs asthmatiques se sont améliorés spectaculairement après qu’ils aient adopté la cigarette électronique, une autre étude démontrant que les niveaux des cancérogènes sont beaucoup plus faibles dans la vapeur que dans la fumée du tabac, etc…

Autre motif de sa colère, les industriels du tabac eux-mêmes, ont reconnu que le tabagisme est beaucoup plus dangereux que le vapotage, alors que de toute évidence, leur intérêt serait de mentir au public et de relayer les affirmations de ces médecins. Ironiquement, il observe que, pour une fois, ce sont eux qui disent la vérité sur les dangers relatifs de fumer versus vapoter.

L’hystérie de certains organismes de lutte contre le tabagisme

Siegel réitère son désarroi sur le fait que l’on puisse l’e-cigarette au même niveau de dangerosité que celui du tabac. “En se basant sur les données scientifiques existantes, cette affirmation est manifestement fausse”.

Le professeur de Boston va jusqu’à se demander ce que le Comité d’action sur le tabac de l’American Thoracic Society “fume”, mais quoi que ce soit, “ils compromettent des années de lutte contre le tabagisme. Ils découragent les tentatives d’arrêt du tabac et protègent le marché de la cigarette”. Siegel craint que l’information qu’il qualifie d’hystérique, ne renvoie les vapoteurs au tabagisme et décourage des fumeurs d’utiliser l’e-cigarette pour arrêter de fumer.”

Pour Siegel cette histoire démontre comment l’idéologie, et non la science, peut prendre le dessus dans la lutte contre le tabagisme chez certains.

Laissons le mot de la fin à Dominique Dupagne, sur France inter (à partir de 14h03) : “en pratique la toxicité de la e-cigarette prouvée actuellement c’est zéro, on est dans des suspicions qui pourraient arriver à ce qu’elle soit éventuellement 100 fois moins toxiques que la cigarette fumée. Mais les certitudes scientifiques actuelle sur la e-cigarette c’est aucune toxicité constatée. Il faut de dire quand même !”