Le fabricant serbe Limelight Mechanics propose un atomiseur reconstructible dont le système de remplissage tente de palier aux inconvénients des drippers nécessitant généralement une alimentation fréquente en e-liquide. Entièrement réalisé à la main, le Tube brille par sa qualité de fabrication et son ingéniosité.
Un « tank-dripper-tube », à deux pôles simples, conçu en Serbie pour une explosion des goûts de vos liquides
Ce que j’écrivais lors de mes revues précédentes au sujet des drippers est toujours d’actualité. Même si je les trouve très pratiques pour tester mes liquides maison, je ne vapote pas de manière continue avec ces engins. Quoi qu’il en soit, on cherche toujours le matériel qui nous offrira les avantages gustatifs d’un bon dripper sans les inconvénients du remplissage permanent.
Cet atomiseur dénommé Atomizer Tube a été imaginé par Limelight Mechanics, des Serbes amoureux des beaux engins et des matériaux nobles comme vous le prouvera d’entrée de jeu la sublime boîte d’emballage en bois de contreplaqué certes, mais en bois tout de même. Cela fait son effet.
Le système imaginé par le fabricant est proche des reconstructibles classiques sauf pour l’alimentation en liquide, mais on verra cela plus loin. C’est une riche idée qu’il va falloir prendre en considération même si l’on est encore dépendant ici du fameux effet Venturi, ce qui me rappelle avec douceur mes premières heures avec un certain Russian 91%. Le liquide est ici plus injecté que récupéré par capillarité… si l’on peut dire.
La cible est claire dès le premier regard posé sur le métal. Ce reconstructible s’adresse à de fins connaisseurs mais surtout à des vapoteurs qui s’orientent vers la dégustation de liquides complexes plutôt que vers l’éjaculation de gros nuages idiots.
J’ai envie d’être plus précis car à mon sens ce tube s’adresse précisément à des vapoteurs qui utilisent des liquides gras aux goûts prononcés. Mes petits fruités légers n’ont en effet pas été au top avec cet ato.
Limelight fabrique tous ses produits à la main ce qui explique l’excellente qualité de fabrication mais aussi ce que j’appellerais une certaine approximation, en particulier concernant la finition du plateau. Mais quoi qu’il en soit, c’est du très bel ouvrage, même si j’aurais préféré un beau drip-tip long plutôt qu’un tank en plastique. Cela reste néanmoins une vraie pièce de collectionneur.
Revue technique
- Pas de vis : 510
- Résistance : simple coil conseillé
- Capacité : 2 ml pour le liquide grand maximum
- 2 plots de connexion par vis
- Longueur (sans embout) : 32 mm
- Diamètre : 22mm (idéal avec un PP2)
- Poids : 71 g
- Aucun drip tip fourni
- Accessoires : 2 vis et plots de remplacement, 4 joints de rechange, 2 isolants plastique
- Une grosse cloche en acier
- Une bague d’air flow avec 3 entrées
- Air hole : 1.8 mm
- 1 tank en métal et 1 un autre en polycarbonate
Le Tube est une pièce de collection numérotée et généreuse mais parfois capricieuse
J’ouvre la boîte et prends ce petit tank en main, l’ensemble est dense et sobrement agencé et chaque exemplaire est numéroté. Moi j’ai le 106. J’aime beaucoup le design minimaliste et l’alliance des deux finitions différentes du métal dans les tranches de la base et du top cap. Franchement une superbe pièce. J’en dirais de même pour le sublime mediator qui peut éventuellement servir de tournevis et qui va rendre jaloux un certain Ghyslain…
Les ouvertures d’airflow sont raisonnables à première vue et la bague de réglage est d’une finition exemplaire même si je ne comprends pas pourquoi elle ne comporte que trois ouvertures, qui de plus ne sont pas synchronisées avec celles présentes sur la base.
Je ne peux au final qu’ouvrir une ou deux ouvertures à la fois, mais jamais les trois en même temps. Remarquez ce n’est pas fait pour faire des clouds, mais il y a comme un truc pas logique sur mon n°106… . A l’utilisation cet airflow me semble assez bien équilibré, plus réduit qu’aérien, et un peu trop bruyant si vous choisissez de l’ouvrir au maximum.
Je trouve l’ensemble simple et classique et le plateau est assez large pour que le montage de vos coils ne soit pas trop pénible. La cloche, la bague et le tank acier ne risquent pas de casser, je vous assure que c’est du solide et du massif.
Au-delà, tout l’aspect extérieur est parfaitement réussi et à mon sens très esthétique. C’est presque du brutal contemporain…
Pour ma part j’ai opté pour un drip tip isolant afin d’éviter un échauffement excessif, et il l’aurait fallu un poil plus long. Le coil n’étant vraiment pas très loin du haut de la cloche, la vapeur est évidemment chaude. Peut être un peu trop ce qui pourra être rectifié justement avec un drip à ailettes plus longues.
Ce Tube est du plus bel effet même si je regrette qu’il ne dispose pas de 2/3 mm en plus dans son diamètre, ne serait-ce que pour mettre un peu plus de liquide.
Montage classique sous réserve de bien noter deux ou trois petites choses pour ne pas le jeter par la fenêtre prématurément
Pour le coil, c’est très simple vous avez une simple cloche en acier qui vient se visser sur la base qui inclut les 2 plots de connexion à la batterie.
Le système d’étanchéité est assuré par un joint silicone qui se positionne directement sur la base elle-même.
L’ensemble est tellement ajusté qu’il faut franchement forcer pour désassembler les pièces entre elles, ce qui au-delà d’être un peu pénible va à force endommager les joints. Je vous conseille fortement de ne pas trop serrer le tube et le top cap sinon vous allez vraiment pester.
Vous remarquerez que la dite cloche vient se visser sur la base et qu’il n’y a pas les encoches habituelles pour laisser le liquide irriguer votre coton. Ces rigoles sont remplacées par les quatre petits trous sur la base du plateau. Le liquide est donc aspiré par en dessous et par les trous.
Ainsi votre coton doit bien venir en contact de ces trous sans pour autant les obstruer complétement. Je vous conseille d’humidifier votre coton puis ensuite de le positionner délicatement sur ces quatre trous en pensant bien que la cloche va venir les écraser en cas de dépassement excessif.
Mais attention, le remplissage par le haut doit suivre une méthode simple mais essentielle afin d’éviter le vidage complet de votre tank.
Rien ne sert de remplir sans avoir compris le fonctionnement de la cloche
Le principe de base une fois que vous avez bien humidifié votre coton est le suivant :
- Vous refermez à fond la cloche sur la base
- Vous vissez votre tank sur la base si c’est la première fois ou vous dévissez le top cap en espérant ne pas l’avoir trop serré la fois précédente
- Vous versez votre liquide et personnellement je n’ai jamais réussi à mettre 2 ml …
- Vous revissez votre top cap
- Vous dévissez votre cheminée jusqu’à venir en contact avec le top cap – délicatement
- Vous mettez votre drip-tip
Le tour est joué en prenant garde à ne pas trop remplir sinon en revissant votre top-cap vous en aurez plein les doigts.
Avec cette méthode je n’ai plus aucun souci de fuite ce qui me fait dire qu’il n’y a pas de réglage de liquide. C’est soit fermé, soit ouvert, et toute position intermédiaire empêche l’étanchéité avec le top cap et donc l’effet Venturi, tout du moins l’aspiration suffisante pour que le liquide remonte correctement par vos petits trous ….
Pour ma part j’ai commencé avec un coil un peu trop faible à 0.4 ohm. J’ai eu de meilleurs résultats avec un 0.8 ohm. D’autre part je persiste à dire que cet atomiseur n’est pas fait pour les e-liquides fruités mais pour des saveurs plus fortes et plus grasses.
Pour ce qui est du tank plastique, je vous conseillerais bien de le laisser dans la boîte. En effet j’avais opté pour ce dernier au début de mon test afin de bien me rendre compte de la consommation de liquide. Croyez moi, j’ai eu milles et une peines à le dévisser. Je préfère de loin celui en métal et ce d’autant plus que le look et la solidité sont largement supérieurs.
Entièrement démontable, y compris la vis de connexion et les éléments isolants en plastique
Une vape délicate et savoureuse mais une autonomie ridicule pour un usage à définir.
Ce tank est tout de même plus proche d’un dripper classique que d’un reconstructible avec tank comme le GT2 ou autres classiques.
Je n’apprécie guère cette nécessité que demande les drippers d’avoir constamment une fiole de e-liquide à portée de main. Mais comme chacun le sait l’intérêt de ce type d’atomiseur réside aussi dans le fait de pouvoir goûter rapidement un e-liquide via un système de remplissage facilement accessible. Le Tube pourra ainsi constituer un parfait outil de dégustation.
J’en viens donc aux limites liées à l’usage car à ce prix on est en droit de se poser des questions sur la flopée de drippers disponibles sur le marché pour un budget nettement inférieur.
Il faut considérer cette pièce comme une sorte d’oeuvre et non comme un véritable outil de la vape. En conséquence si vous voulez vous offrir une bonne dégustation via un tank simple et original, de par son alimentation en liquide, vous avez peut-être trouvé votre merveille. Et si vous considérez de surcroit sa provenance, vous aurez peut-être envie de faire une petite folie.
En résumé
Points positifs :
- Excellente fabrication à la main
- Très bonne restitution gustative pour les liquides non fruités
- Système d’alimentation en liquide original, réussi et à approfondir
- Design sobre et industriel
- Diamètre idéal pour un mod tube type Pipeline Pro
- Résistance et montage simple
Points négatifs :
- Airflow un peu bruyant et pas logique
- Vissage dévissage parfois compliqué
- Absence de prise et/ou de grip sur les bagues du haut et du bas
- Drip-tip non fourni
- Procédure de remplissage précise à respecter
- Contenance bien trop faible
- Prix
- Vapeur chaude
- Drip tip non fourni
Conclusion
Note de 3/5. Mieux qu’un dripper et tout aussi gustatif mais la contenance du tank limite tout de même sévèrement les usages. Il reste que c’est une très belle oeuvre. De là à considérer la vape comme un art je vous laisse seul juge.
« l’éjaculation de gros nuages idiots ». Peut-être ce genre de commentaires n’est-il pas vraiment nécessaire.
peut être ne faut il pas le sortir de son contexte ?
Contexte qui est… la vape.
Les gens qui font de gros nuages «éjaculent donc de gros nuages idiots».
Et dans un autre contexte, je ne vois pas vraiment non plus…
Peut-être ce genre de commentaires n’est-il pas vraiment nécessaire.
Quoi qu’il en soit merci cher Jean pour votre vigilance.
Et un grand merci cher Denis pour votre élégance et votre capacité à rassembler.